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La corruption est un fléau en Algérie

samedi 8 août 2009, par Samir

La corruption demeure largement répandue en Algérie malgré l’engagement du président Bouteflika pour la lutte contre ce fléau.

La corruption en Algérie.

Affaire Khalifa, affaire de la BCIA, affaire Achour Abderrahmane, affaire de la GCA…, les scandales se suivent et se ressemblent, creusant le Trésor public et minant la confiance entre le citoyen et l’Etat. Pendant ce temps, s’il y a un silence qui reste énigmatique, c’est celui de la Cour des comptes qui sombre dans un sommeil léthargique depuis au moins dix ans, faisant défaut à ses obligations. L’organe national de prévention et de lutte contre la corruption, créé par décret présidentiel comme principal mécanisme de mise en application de la loi 06/01 relative à la prévention et la lutte contre la corruption, est lui aussi mis au placard, en attendant que la volonté politique daigne le libérer. Dans un document établi dans le cadre du Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP) lié au NEPAD et mis en ligne sur le site web du ministère des Affaires étrangères, le gouvernement reconnaît qu’« en dépit des efforts déployés, il y a lieu de constater que le fléau persiste du fait de corrupteurs étrangers et/ou nationaux ». Un mea-culpa édifiant sur une situation catastrophique. Car au moment où l’on croyait les moyens de lutte renforcés et la volonté politique plus que jamais déterminée, la dilapidation des deniers publics, l’abus de biens sociaux, le délit d’initié – la liste n’est pas exhaustive – saignent comme jamais auparavant l’économie nationale et sapent le moral de la nation, à l’ombre du silence complice des institutions de l’Etat, notamment les assemblées élues. Pourquoi aussi peu d’impact et pourquoi tous ces blocages des mécanismes anticorruption ? A quel point les enjeux du phénomène déterminent-ils la conduite des gouvernants ?

Le 19 avril 2004, Bouteflika inaugure son 2e mandat présidentiel en signant un décret portant ratification de la convention des Nations unies contre la corruption. Fait salué d’ailleurs par le secrétariat général de l’institution internationale. Le 10 octobre de la même année, à l’occasion de l’ouverture de l’année judiciaire, A. Bouteflika déclare : « Je voudrais insister sur l’importance qu’il convient d’accorder à la lutte contre la corruption partout et dans toutes les institutions, y compris dans le secteur judiciaire car cette forme de criminalité insidieuse entrave le développement économique, fait fuir les investisseurs étrangers, cause un grand tort aux citoyens et mine la confiance des populations dans l’Etat. » Le défi est relevé. Le processus de réformes dans lequel s’était engagée l’Algérie ne peut souffrir un tel fléau. Au problème « multidimensionnel », on prescrit une « approche globale ». Aux intentions formellement nobles se joignent des décisions salutaires, puisque le président, afin de faire face au phénomène de la corruption, du trafic d’influence et d’atteintes aux deniers publics, invite le gouvernement Ouyahia à élaborer un code qui « facilitera la lutte contre la corruption et la mise en place de mécanismes de suivi de la lutte contre ce fléau, conformément à la convention internationale », selon ses mots. Le ministre de la Justice, Tayeb Belaïz, celui-là même qui avait représenté l’Algérie pour la signature de la convention des Nations unies à Mexico en 2003, est chargé de préparer l’avant-projet de loi. Le texte est examiné et adopté par le Conseil des ministres le 13 avril 2005. Sept mois plus tard, le Parlement et ensuite le Sénat votent le texte, qui sera signé par le président Bouteflika en février 2006 et publié au Journal officiel sous le numéro 06/01. Mais sur le terrain, la corruption est partout en Algérie comme en témoigne la place peu enviable du pays dans le classement mondial de lutte contre la corruption.

Synthèse de Samir, www.algerie-dz.com
D’après El Watan