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Chakib Khelil s’exprime sur l’affaire Sonatrach

lundi 18 janvier 2010, par Samir

Le ministre de l’energie Chakib Khelil a affirmé ne disposer d’aucun détail sur l’affaire de corruption qui a secoué Sonatrach.

Chakib Khelil s’exprime sur l’affaire Sonatrach.

Chakib Khelil a affirmé lors d’une conférence de presse : « Je sais que je vais vous décevoir, mais je sais que je ne vais pas vous apprendre grand-chose à propos de cette affaire ! » Le ton est donné. « C’est la presse qui a donné les éléments d’accusation. C’est l’information qui vous est parvenue qui m’est également parvenue. Je n’ai pas d’autres éléments d’information à vous donner ! » Langue de bois ? Aussi surprenant que cela puisse paraître, l’homme voulait donner l’impression de s’exprimer avec une sincérité désarmante. Il n’était au courant de rien et n’a rien vu venir. Le scandale est pourtant le plus gigantesque de l’histoire de la première société nationale, avec l’affaire El Paso dans les années soixante-dix et celle, plus récente, dite l’affaire BRC. En fin de semaine, en effet, c’est tout simplement le président-directeur général de la Sonatrach, le vice-président chargé de la commercialisation ainsi que quatre autres hauts cadres de la même société qui sont mis sous contrôle judiciaire. De même que les vice-présidents chargés des activités amont et des transports par canalisation qui sont placés sous mandat de dépôt. « A la prison de Serkadji », précisera Chakib Khelil.

Pilier du régime Bouteflika depuis son accession au pouvoir, rien, mais alors absolument aucun détail concernant de près ou de loin la Sonatrach ou tout ce qui a un quelconque lien avec le secteur de l’energie n’échappe pourtant à cet homme depuis décembre 1999. A plus forte raison la Sonatrach, société stratégique et vitale dont la gestion et les moindres secrets ont toujours été l’apanage exclusif de trois personnes : le P-dg, le ministre de l’Energie et le président de la République. Tout juste si Chakib Khelil concède une générique et classique présomption d’innocence à l’endroit des cadres en question « jusqu’à ce que la justice émette son verdict », il étonnera encore en affirmant qu« ’en vertu de la convention collective liant la compagnie avec le partenaire social, ils ont droit à un avocat ». Puis davantage encore, lorsqu’il affirme que « personne ne m’a informé de quoi que ce soit (...) Demandez-le plutôt à ceux qui ont déposé plainte. Et d’ailleurs, moi-même j’ignore qui a déposé plainte, qui a déclenché cette affaire ». Le ministère a-t-il ouvert une enquête pour faire la lumière sur cette gravissime affaire ? « Non ! », répond le ministre. Bouteflika a-t-il donné une quelconque instruction, orientation ou autre demande d’explication ? « Non, à aucun moment », avouera encore Chakib Khelil, manifestement dans la posture d’impuissance qu’on ne lui connaissait pas jusque-là.

Synthèse de Samir, www.algerie-dz.com
D’après le Soir d’Algérie