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L’interdiction des crédits à la consommation en Algérie épinglée par le FMI

jeudi 25 février 2010, par Samir

Le FMI a demandé à l’Algérie de lever l’interdiction des crédits à la consommation pour soutenir le développement du secteur financier algérien.

L’interdiction des crédits à la consommation en Algérie ne convainc pas le FMI.

Dans une note d’information publiée, hier, par le conseil d’administration du FMI, qui vient de conclure les consultations de 2009 au titre de l’article IV avec l’Algérie, il est indiqué que les administrateurs de l’institution de Bretton Woods « sont d’avis que l’interdiction des prêts à la consommation (à l’exception du crédit immobilier) constitue un obstacle potentiel au développement du secteur financier et suggèrent de lever cette interdiction lorsque la centrale des risques liée aux crédits aux particuliers deviendra opérationnelle ». Ainsi, après que cette décision ait soulevé un tollé auprès des ménages, c’est au tour du FMI, cette fois-ci, de critiquer la décision du gouvernement algérien de mettre un terme aux crédits à la consommation. L’Exécutif avait expliqué que les dispositions de la loi de finances complémentaire 2009, liées à l’annulation des crédits à la consommation, « visent essentiellement à protéger les ménages contre tout risque de surendettement et d’orienter l’économie nationale vers la production ». « Sur plus de 100 milliards de dinars de crédits à la consommation (accordés par les banques en 2008), 80% sont destinés au crédit automobile », avait expliqué le ministre des Finances, selon lequel cette situation est à l’origine de la hausse des importations de véhicules et de pièces de rechange à 3,7 milliards de dollars en 2008. Néanmoins, les justificatifs de M. Djoudi semblent heurter de front les « démentis » apportés par la dernière note statistique du CNIS, interprétant l’évolution du commerce extérieur de l’Algérie.

En effet, les effets de la loi de finances complémentaire 2009 tardent à se faire ressentir sur la courbe des importations des véhicules. Ainsi, malgré l’annulation des crédits à la consommation, l’importation des véhicules de tourisme a connu une hausse de 4,4% durant le mois écoulé pour une valeur globale de 95 millions de dollars. Ceci dit, si les émissaires du FMI s’étaient montrés quelque peu « sages et disciplinés » lors de leur passage, le 3 novembre 2009 à Alger, ils ne se sont pas gênés d’émettre quelques critiques dans leur rapport, publié hier, concluant les consultations de 2009 au titre de l’article IV avec l’Algérie. Le FMI estime ainsi que l’annulation des crédits à la consommation « constitue un obstacle potentiel au développement du secteur financier ». Les administrateurs du Fonds monétaire international ont recommandé également à l’Algérie « de relancer le processus de privatisation des grandes banques publiques en vue d’accroître l’efficience du secteur bancaire sur la base des meilleures pratiques internationales ». Ils estiment que « les efforts de réduction des créances improductives doivent se poursuivre pour les ramener à un niveau plus proche de celui observé dans des pays comparables ».

Synthèse de Samir, www.algerie-dz.com
D’après El Watan