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Boualem Ghoulamallah assume les Fetwas contre le journal "Liberté"

mercredi 25 février 2004, par Hassiba

Le ministre algérien des Affaires religieuses Boualem Ghoulamallah affirme "assumer pleinement et totalement" les prêches prononcés vendredi par des imams contre le journal "Liberté".

Dans un entretien accordé dimanche à ce même journal et largement repris par la plupart des autres quotidiens, le ministre tente d’expliquer que "les imams ne se sont pas montrés contre la liberté d’expression, ni contre la liberté d’opinion que les mosquée encouragent. Les imams ont parlé d’un seul journal, ’Liberté’, qui ne cesse de porter atteinte à la religion musulmane à travers des écrits provocateurs et des dessins blasphématoires".

Ghoulamallah, qui confirme aussi que les prêches en question étaient faits sur instruction de son département, réitère son appel au boycottage de "Liberté" : "Je suis d’accord pour qu’on n’achète plus un journal qui insulte l’Islam".
La sortie du ministre fait suite à la conférence de presse animée samedi par le directeur de "Liberté", Al Ouafek, en compagnie d’autres responsables de journaux qui ont "dénoncé l’appel au meurtre contre un journal, dans un contexte politique marquée par une grande tension".
La décision de déposer une plainte contre le ministre des Affaires religieuses ainsi qu’un appel aux organisations non-gouvernementales (ONG) internationales a été annoncée par Ali Ouafek au cours de cette conférence de presse, exceptionnellement couverte par la télévision d’Etat.

Vendredi, dans la plupart des mosquées d’Algérie, les imams se sont attaqués au journal "Liberté" à cause d’une caricature du dessinateur Ali Dilem, qualifiée de "blasphématoire". "Liberté", journal de la mouvance démocratique, hostile au pouvoir et aux islamistes, paie pour sa ligne éditoriale, en faisant notamment face à des pression financières de la part des imprimeries de l’Etat et à un harcèlement judiciaire

Alger, AP