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Sonatrach affiche ses ambitions

mardi 12 avril 2005, par nassim

Sonatrach compte augmenter progressivement la production du champ pétrolifère de Hassi Messaoud de 200.000 à 250.000 barils/jour.

La compagnie nationale devrait également prospecter et explorer les potentialités du bassin immature de Tindouf et celui de Tanzouft, plus au sud, à la frontière du Mali et de la Mauritanie.

Un plan de développement du champ pétrolifère de Hassi Messaoud est mis en oeuvre.

Sonatrach affiche ses ambitions

L’annonce en a été faite hier par Mohamed Meziane, président-directeur général de la compagnie nationale, lors de l’ouverture des travaux de la 2e Conférence et exposition nord-africaine et méditerranéenne de pétrole et de géologie. Des études géologiques et géophysiques ont confirmé la revalorisation des bassins matures et les nouvelles technologies devraient permettre une optimisation des capacités de récupération et de production. La compagnie vise, à travers ce plan, atteindre les 600 000b/j de production à l’horizon 2010 sur ce bassin. La production actuelle est d’environ 400 000 b/j à Hassi Messaoud. Il s’agit, selon le PDG de Sonatrach, d’une intensification de forages horizontaux et de work-over sur les périmètres actuellement exploités.

« Hassi Messaoud restera encore et pour longtemps ce gisement géant considéré parmi les plus grands au monde », a précisé Mohamed Meziane. Historiquement, ce champ pétrolifère atteignait ce type de niveau de production. Il pouvait arriver, selon les spécialistes, jusqu’à 750.000 b/j dans les années 1970. « Les problèmes de Hassi Messaoud sont dus au réseau de collectes qui connaît un étranglement ainsi que des CIN et CIS qui ne sont pas optimaux », a précisé Djillali Takherist, directeur de la division exploration de Sonatrach. Il s’agit donc d’apporter des solutions à ce niveau-là. « On continue de faire des puits qui nous surprennent par leurs potentiels. Il reste beaucoup à faire à Hassi Messaoud », a précisé ce responsable. Les potentialités de Hassi Messaoud restent très importantes. Le taux de récupération est actuellement de 11 à 14%.

Le gouvernement avait décidé, au mois de novembre dernier, la sécurisation du champ pétrolifère de Hassi Messaoud et le transfert de la ville. D’autres programmes tout aussi importants sont inscrits, selon le PDG de l’entreprise, dans les approches de la compagnie pour les bassins d’Illizi et de Berkine. La compagnie nationale ne compte certainement pas s’arrêter là. « Les découvertes cumulées dans les bassins ont atteint un niveau de réserves qui permet de penser à mettre en oeuvre une synergie régionale par le développement global de l’ensemble des bassins sédimentaires du domaine minier algérien, notamment ceux de l’Ouest, longtemps considérés comme risqués », a déclaré Mohamed Meziane. Sonatrach a demandé des autorisations d’exploration sur des bassins immatures, vierges de toute prospection ou production. Il s’agit de celui de Tanzouft, à l’extrême Sud. L’autorisation lui a été accordée par la tutelle. Elle a demandé une autre autorisation de prospection pour le bassin de Tindouf. Interrogé par Chakib Khelil, ministre de l’Energie et des Mines, le directeur de l’exploration de Sonatrach a précisé l’intention de la compagnie de prospecter ce bassin dès l’accord des autorités compétentes.

Il semblerait, par ailleurs, que des études récentes ont démontré que le domaine Nord algérien et l’offshore présentent eux aussi des potentialités à explorer. La Sonatrach détient actuellement 69 permis de recherche différents.

Le staff de la compagnie ne veut pas réduire la Sonatrach au seul rang de « fournisseur ». Alors que le directeur général de la National Oil Corporation libyenne annonçait l’intention de son pays de lancer un 2e avis d’appel d’offres comprenant 17 périmètres et 44 blocs pour la première semaine du mois de mai prochain, dont l’ouverture des plis se ferait au mois d’octobre 2005, les responsables de Sonatrach ne cachaient pas leur intérêt. « Nous sommes intéressés. Nous allons d’abord calculer tous les coups », a précisé Mohamed Meziane. Au cours du premier appel d’offres libyen, la Sonatrach avait décroché un bloc d’exploration.

Par Samar Smati, quotidien-oran.com