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Tony Blair part en guerre contre Microsoft

mardi 10 mai 2005, par Hassiba

Le nouveau gouvernement de Tony Blair va encourager les collectivités locales britanniques à s’équiper en logiciels libres représentés par Linux et Red Hat. Une bien mauvaise nouvelle pour Microsoft car les programmes libres sont les premiers concurrents de ses produits vedettes Windows. Deux de leurs atouts sont d’être facilement adaptables aux besoins des utilisateurs et de pouvoir être copiés en toute légalité.

Blair part en guerre contre Microsoft.

Le premier ministre britannique est également décidé à convaincre l’Europe de le suivre dans sa croisade. L’Angleterre prenant la présidence de l’Union européennes en juillet, Tony Blair va utiliser cette tribune pour prêcher en faveur des logiciels dits open source. D’après le Financial Times, le gouvernement de Tony Blair devrait annoncer prochainement la création d’une Open Source Academy dont le but est justement d’encourager l’utilisation des logiciels libres dans les collectivités. En Grande-Bretagne, le secteur public a dépensé 18,3 milliards d’euros en 2004 pour s’équiper en technologies de l’information. Et les trois quarts des collectivités concernées ont l’intention d’accroître l’utilisation des logiciels libres.

En France, Renaud Dutreil, ministre de la Fonction publique et de la Réforme de l’Etat, est lui aussi un fervent partisan de ces produits concurrents de ceux de Microsoft. Il va remettre le 25 mai à Soissons un trophée du logiciel libre. A cette occasion, le ministre rappellera que les enjeux financiers sont importants : la fonction publique est équipée de 900 000 ordinateurs et d’autant de licences de logiciels. Le renouvellement des 900 000 licences de logiciels dans les trois années à venir représentera au total un investissement de 300 millions d’euros.

Plusieurs grandes villes européennes ont déjà délaissé Microsoft pour Linux. La mairie de Paris souhaite progressivement en équiper ses 18 000 ordinateurs. La ville de Munich a aussi annoncé qu’elle se convertirait à Linux. D’après le cabinet IDC, le marché des logiciels libres dans les entreprises devrait atteindre 35 milliards de dollars dans les trois ans. Ses experts assurent que la croissance annuelle de Linux devrait atteindre 35% contre 15% pour Windows, le logiciel vedette de Microsoft.

La Commission européenne, qui a engagé un bras de fer avec Microsoft, est également très active dans ce domaine. Elle a lancé en mars dernier un vaste programme de recherche dans les services informatiques et les logiciels baptisés « S3 », réalisé par un consortium d’entreprises comprenant Atos Origin, Engineering Ingegneria Informatica, Nokia, ObjectWeb, Siemens, Symbian Software, Software AG, Telecom Italia, Telefonica et Thales. L’un des objectifs est de favoriser des solutions européennes incluant des logiciels libres. Une initiative bienvenue alors que les Etats et les collectivités locales cherchent à mieux maîtriser leurs dépenses.

Par Valérie Collet, lefigaro.fr