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Tizi Ouzou : Création de microentreprises ANSEJ

jeudi 6 mai 2004, par Hassiba

Au lieu de 4 000 000 de DA précédemment, le montant d’aide accordée aux jeunes promoteurs par l’Agence nationale de soutien à l’emploi des jeunes (Ansej) pour la création de leur microentreprise peut désormais aller jusqu’à 10 000 000 de DA, indique le directeur de cette agence, M. Zitoun.

Prenant effet depuis janvier 2004, cette nouvelle disposition comprend plusieurs autres avantages pour le/ou les jeunes promoteurs éligibles au dispositif de la microentreprise Ansej. Ces avantages ont trait notamment à l’apport personnel des promoteurs dans le montage financier. Celui-ci varie suivant le niveau de l’investissement et la localisation de l’activité, à l’exemption d’intérêt dans le crédit de l’agence dont le montant varie également suivant le niveau de l’investissement, en plus de la bonification par l’Ansej d’une partie des intérêts du crédit bancaire, garanti par le fonds de caution mutuelle de garantie risques, crédits jeunes promoteurs.

En phase de réalisation, l’Ansej participe par deux types d’aides à la microentreprise en lui accordant un crédit à long terme, dispensé d’intérêts et faisant bénéficier la microentreprise par des aides fiscales et parafiscales, à savoir la franchise de la TVA pour l’acquisition de biens d’équipement et de service entrant directement dans la réalisation de l’investissement, l’application du taux réduit de 5% sur les droits de douane pour les biens d’équipement importés.

En phase d’exploitation, la microentreprise est exonérée par exemple de certains impôts (IBS, IRG, VF et TAP) pour une période de 3 ans, voire de 6 ans si elle est située en zone spécifique. Elle est, en outre, admise au bénéfice de taux réduit des cotisations patronales de 7% au titre de rémunération des salariés dont les gérants âgés de 35 à 50 ans et inscrits à la Caisse nationale de l’assurance-chômage (Cnac) s’engagent préalablement à créer un minimum de 3 postes d’emploi.

Dans cet investissement où le taux de l’apport personnel varie de 5,8 à 10% suivant le niveau et la zone de l’investissement, les secteurs de l’agriculture, de l’hydraulique et de la pêche sont considérés comme prioritaires, alors que celui du transport, de quelque nature qu’il soit est “gelé”, précise le même responsable.
Pour la seule année 2003, signale M. Zitoun, l’Ansej a étudié et satisfait 10 200 dossiers, déposés depuis la création de l’agence en 1997, ajoutant qu’il a été créé 3 400 projets ayant généré 7 200 emplois permanents et directs. Il est créé, précise-t-il, une moyenne de 60 microentreprises par mois, générant l’équivalent de 120 emplois, soit la meilleure moyenne à l’échelle nationale.
Toutes les activités qui créent une valeur ajoutée (activités de production, de transformation et de prestations de services) sont éligibles au dispositif de l’Ansej, ajoute le même responsable, excluant cependant toute activité de revente en l’état (commerce de gros, de détail, etc.) en plus des activités de transport, en tous genres, pour cause de saturation du secteur. Il conseille aux jeunes de “faire de petits projets, avec un minimum de matériel pour pouvoir, par la suite, opter pour l’extension, une fois la réussite acquise”.

Il est préférable à tout jeune, explique-t-il, “de commencer dans un garage et de terminer dans une villa, que de faire le chemin inverse...” Au cours d’une journée d’information sur ce sujet, tenue dernièrement au lycée Krim-Belkacem de Draâ Ben-Khedda, des jeunes promoteurs affirmaient rencontrer des problèmes de retard au niveau des banques (dépassant 7 mois, quand ce n’est pas le rejet de dossiers).
Des représentants de l’Ansej et notamment de la Badr (DBK) répondirent qu’en aucun cas le délai ne devrait dépasser 3 mois, avant de recevoir une réponse (positive ou négative). Le représentant de la Badr réfutera ce problème au sein de son institution, qui finance, dit-il, toutes les “activités crédibles, notamment en agriculture, hormis, il est vrai, celles relatives au transport, secteur où non seulement il n’y a rien de garanti, mais où on crée en revanche des problèmes tant aux transporteurs déjà en exercice qu’aux nouveaux arrivants dans ce secteur”, plus que saturé, avoue-t-il.

À la même occasion, un responsable de la daïra, structure organisatrice de la rencontre, signalera le lancement déjà d’un projet de construction de 100 locaux par commune à l’échelle de la daïra entrant dans le cadre de l’investissement de la microentreprise. Le P/APC de Draâ Ben-Khedda enchaînera dans ce sens : “l’opération menée dans la commune en accord avec l’OPGI va aboutir très rapidement, d’autant qu’elle a déjà bien avancé avec 23 locaux achevés.”

En matière d’emplois individuels, la wilaya de Tizi Ouzou a bénéficié, dans le cadre des 42 000 postes annoncés par le gouvernement pour l’année 2004 à l’échelle nationale, de 1 000 postes d’emploi dans le secteur étatique et 500 autres dans celui du privé, indiquera à cette occasion un représentant de la direction du préemploi.

Par Salah Yermèche, Le Liberté