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Trois majors pétrolières poussent à l’augmentation des quotas

mardi 25 mai 2004, par Hassiba

Les pays exportateurs de pétrole OPEP parviendront-ils à trouver un accord sur une nouvelle restructuration de leurs quotas, à la faveur de leur prochaine conférence extraordinaire prévue pour le 3 juin à Beyrouth ? Trois majors pétrolières, l’Arabie saoudite, le Koweït et l’Iran, poussent à l’augmentation de l’offre pétrolière de l’organisation.

Sauf que cette option ne fait pas consensus dans les rangs des animateurs de l’OPEP pour l’instant. Au terme des travaux du Forum international sur l’énergie tenu à Amsterdam, les ministres des pays producteurs de pétrole présents dans la capitale hollandaise se sont en effet séparés sans trouver d’accord autour d’un relèvement des quotas.Les Saoudiens ont minimisé cette mésentente ou ce qui y ressemble. Ils l’ont justifiée par l’absence des Koweïtiens et des Nigérians à ce forum.

L’Arabie saoudite, par la voix de son ministre du Pétrole, s’est déclarée récemment favorable à plus de pétrole sur les marchés. Elle a même avancé un nouveau quota, celui de 25 millions de barils par jour. Elle s’est aussi dit disposée à faire tourner à plein régime ses machines de production. Contrairement à la majorité des pays OPEP, l’Arabie saoudite a les capacités de le faire.Sa position est confortée par une déclaration faite par le ministre iranien depuis Amsterdam. Celui-ci a estimé que les pays producteurs doivent « envoyer un signal fort en direction des marchés et satisfaire les pays consommateurs ». Et qu’« un baril de brut à 28 dollars arrange l’Iran ».

Dans le même ordre de dispositions d’augmentation, les Koweïtiens ne trahissent pas la ligne de conduite qu’ils ont adoptée la veille de la conférence ordinaire de l’organisation pétrolière tenue le 31 mars à Vienne. On s’en souvient, ils ont bataillé, non sans argument, pour que la décision de réduction des quotas OPEP de 1 million de barils par jour, prise le 10 février dernier à Alger, ne soit pas mise en œuvre. Ils ont estimé qu’une telle mesure ne sert pas les intérêts des marchés. Les Irakiens se sont alignés sur cette même position. Leur ministre du Pétrole est arrivé à Vienne ce jour-là dans le même avion qui transportait le ministre koweïtien. L’Algérie, par la voix du ministre de l’Energie et des Mines, Chakib Khelil, note que les problèmes que connaissent les marchés aujourd’hui ne se posent pas en termes d’approvisionnement mais de spéculations et de tensions politiques. La veille de son départ à Amsterdam, Chakib Khelil avait déclaré que l’OPEP ne décidera pas d’une augmentation ou du maintien de ses quotas lors du Forum international sur l’énergie. L’Algérie n’est pas emballée par une modification des quotas. Elle n’est pas la seule dans ce cas. Le Venezuela et la Libye s’inscrivent dans la même position.

L’Algérie réitère toujours sa demande d’augmentation de son quota, demande qu’elle a soumise à l’organisation il y a un peu plus d’un an. Elle n’a pas eu à ce jour un retour d’écoute favorable. Et cette doléance risque encore d’être repoussée dans le contexte actuel. La raison en est simple : pour que l’Algérie obtienne un relèvement de quotas, il faut que ses pairs réduisent les leurs dans un mécanisme d’équilibre.

Pendant que les pays OPEP tentent de dégager un consensus, l’enfièvrement des marchés pétroliers continue. Sur le marché new-yorkais, le prix du baril de brut a atteint 40,40 dollars.

Par Youcef Salami, latribune-online.com