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L’Algérie désarmée face à la contrefaçon

samedi 27 janvier 2007, par Bilal

La faiblesse des moyens dont disposent l’Algérie pour lutter contre la contrefaçon freinent son ambition d’adhérer à l’Organisation mondiale du commerce.

La lutte contre la contrefaçon en Algérie s’annonce longue.

La délégation algérienne et le groupe de travail chargé de l’adhésion de l’Algérie à l’OMC avaient exposé, en 2003, sur la table des discussions « le projet de liste d’engagements concernant la marchandise, notamment les ADPIC (droits et brevets) sur les marchandises commercialisées ». En termes plus simples, les pays membres de l’OMC demanderont la protection de leurs marques. Des garanties que l’Algérie devra fournir. Mais d’un autre côté, et du moins jusqu’à maintenant, les services des douanes et ceux de la répression des fraudes attestent qu’il est très difficile de lutter contre la contrefaçon.

En ce sens, Mohamed Abdou Bouderbala, directeur général des Douanes algériennes a évoqué, hier, le manque de moyens pour lutter efficacement contre ce phénomène, et ce, lors d’une rencontre sur « la propriété intellectuelle » tenue à l’occasion de la célébration de la Journée internationale de la douane. « L’Algérie ne dispose pas de moyens pour lutter contre ce fléau qui ne cesse de prendre de l’ampleur en Algérie », affirme- t-il. La contrefaçon est un phénomène fort lucratif qui touche plus particulièrement les secteurs du tabac, des cosmétiques et des pièces détachées automobiles.

Le préjudice économique est important pour l’Algérie. Selon une étude menée par le groupe de protection des marques en Algérie (GPM), la contrefaçon fait perdre à l’économie algérienne chaque année plus de 20 milliards de dinars (236 millions d’euros), 7 000 emplois et 14 milliards de dinars (165 millions d’euros) en recettes fiscales. Et cela sans préjuger des conséquences sur la santé des consommateurs qui peuvent s’avérer dramatiques. Les cigarettes sont le premier produit touché : 66% sont de la contrefaçon. Suivies par les différentes pièces de rechange automobile, avec 28%, l’électroménager, avec 2% et enfin les produits cosmétiques, avec 1%.

Des chiffres qui viennent confirmer le constat dressé par une étude du ministère algérien du Commerce, selon lequel, 50% des pièces de rechange automobile, 30% des produits cosmétiques, 30% des vêtements et chaussures et 12% des appareils électriques circulant sur le marché national sont des produits contrefaits. Selon cette même étude, qui portait sur huit familles de produits regroupant 238 articles, 73% des produits artistiques et littéraires sont contrefaits, contre 12%, seulement, sur le marché européen. C’est également le cas de 83% des logiciels et 72% des CD audio ou vidéo. L’Algérie est devenue un véritable producteur de la contrefaçon : près de 40% de la production locale est contrefaite, contre 41% de la production importée. D’où l’urgence d’une stratégie nationale contre la contrefaçon.

Synthèse de Billal, algerie-dz.com
D’après la Nouvelle république