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Les Etats-Unis, qui pourraient élire dans une semaine leur premier président métis, voient réapparaître des incidents haineux révélant le profond racisme de certaines parties de la population blanche.
Deux universités ont découvert sur leur campus une effigie en carton de Barack Obama pendue à un arbre et un cadavre d'ours noir entouré d'affiches électorales du candidat démocrate.
Même si de tels faits restent rares et isolés, ils réveillent de mauvais souvenirs dans un pays qui s'est débarrassé de la ségrégation et des lynchages de Noirs depuis moins de cinquante ans.
Le sénateur de l'Illinois est le favori des sondages face au républicain John McCain, y compris dans de nombreuses catégories particulières: progressistes et conservateurs, Noirs et Blancs, classes pauvres et aisées.
"De nombreux Blancs ont le sentiment de voir leur pays disparaître sous leurs yeux. Nous commençons à assister à leur réaction", estime Mark Potok, directeur du Centre juridique du Sud sur la pauvreté, qui étudie les groupes racistes.
David Axelrod, stratège de la campagne d'Obama, s'est dit déçu par les récents incidents, mais a estimé qu'ils étaient moins fréquents que prévu.
"Nous avons toujours été conscients que la question ethnique n'avait pas été totalement évacuée de la vie politique. Mais nous n'avons jamais eu le sentiment qu'il s'agissait d'une barrière insurmontable, et je ne pense pas que ce sera le cas à l'avenir."
MANNEQUINS PENDUS AUX ARBRES
L'incident le plus récent remonte à lundi, lorsque le cadavre d'un ourson noir a été retrouvé sur le campus de l'Université de Caroline occidentale, en Caroline du Nord. Des panneaux de campagne au nom d'Obama avaient été disposés autour de la tête de l'animal. Les dirigeants de l'université ont évoqué une farce d'étudiants.
Auparavant, une effigie en carton de Barack Obama avait été retrouvée pendue à un arbre par du fil de pêche sur le campus de l'Université de l'Oregon.
Dans l'Ohio, un homme a pendu à un arbre de son jardin un mannequin doté d'un panneau au nom du candidat démocrate. Aux médias locaux, il a déclaré ne pas vouloir voir le pays dirigé par un Afro-américain.
Selon Potok, ces manifestations de racisme ne semblent pas faire partie d'une plus vaste campagne d'intimidation, mais sont le fait d'individus en colère, comme ceux qui s'expriment fréquemment dans les émissions radio de libre-antenne ou des lettres aux journaux.
800 GROUPES RACISTES ET NATIONALISTES
De nombreux Américains "voient grandir les droits des minorités ethniques, des homosexuels, des femmes, et le vivent comme une menace envers le monde dans lequel eux et leurs parents ont grandi", pense-t-il.
"Ils voient des emplois délocalisés à l'étranger, et aujourd'hui un homme, afro-américain, qui va très probablement devenir président des Etats-Unis. Pour certains, c'est la fin du monde qu'ils ont connu."
Potok estime à 800 le nombre de groupes nationalistes ou prônant la suprématie des Blancs. Au moins 100.000 personnes forment le "noyau central" de ces groupes, et bien plus gravitent à leur périphérie.
L'un de ces organismes, la Ligue des patriotes américains, a distribué le mois dernier un fascicule affirmant qu'un "dirigeant noir" mènerait le pays à la destruction.
Selon Ronald Hall, professeur à l'Université du Michigan et auteur de l'ouvrage "Le racisme au XXIe siècle", ce phénomène reste l'un des problèmes sociaux les plus pressants aux Etats-Unis, même s'il revêt aujourd'hui des formes bien plus complexes et subtiles que les lynchages et les émeutes d'il y a plusieurs décennies.
David Wolff, 52 ans, vit en Pennsylvanie et prévoit de voter pour Obama. Blanc, il dit entendre fréquemment des propos racistes qu'il estime profondément ancrés dans tout le pays.
"Peut-être qu'avoir un président noir charismatique, galvanisant et réformiste permettrait d'accélérer la disparition du racisme", espère-t-il.
source : Reuters
Deux universités ont découvert sur leur campus une effigie en carton de Barack Obama pendue à un arbre et un cadavre d'ours noir entouré d'affiches électorales du candidat démocrate.
Même si de tels faits restent rares et isolés, ils réveillent de mauvais souvenirs dans un pays qui s'est débarrassé de la ségrégation et des lynchages de Noirs depuis moins de cinquante ans.
Le sénateur de l'Illinois est le favori des sondages face au républicain John McCain, y compris dans de nombreuses catégories particulières: progressistes et conservateurs, Noirs et Blancs, classes pauvres et aisées.
"De nombreux Blancs ont le sentiment de voir leur pays disparaître sous leurs yeux. Nous commençons à assister à leur réaction", estime Mark Potok, directeur du Centre juridique du Sud sur la pauvreté, qui étudie les groupes racistes.
David Axelrod, stratège de la campagne d'Obama, s'est dit déçu par les récents incidents, mais a estimé qu'ils étaient moins fréquents que prévu.
"Nous avons toujours été conscients que la question ethnique n'avait pas été totalement évacuée de la vie politique. Mais nous n'avons jamais eu le sentiment qu'il s'agissait d'une barrière insurmontable, et je ne pense pas que ce sera le cas à l'avenir."
MANNEQUINS PENDUS AUX ARBRES
L'incident le plus récent remonte à lundi, lorsque le cadavre d'un ourson noir a été retrouvé sur le campus de l'Université de Caroline occidentale, en Caroline du Nord. Des panneaux de campagne au nom d'Obama avaient été disposés autour de la tête de l'animal. Les dirigeants de l'université ont évoqué une farce d'étudiants.
Auparavant, une effigie en carton de Barack Obama avait été retrouvée pendue à un arbre par du fil de pêche sur le campus de l'Université de l'Oregon.
Dans l'Ohio, un homme a pendu à un arbre de son jardin un mannequin doté d'un panneau au nom du candidat démocrate. Aux médias locaux, il a déclaré ne pas vouloir voir le pays dirigé par un Afro-américain.
Selon Potok, ces manifestations de racisme ne semblent pas faire partie d'une plus vaste campagne d'intimidation, mais sont le fait d'individus en colère, comme ceux qui s'expriment fréquemment dans les émissions radio de libre-antenne ou des lettres aux journaux.
800 GROUPES RACISTES ET NATIONALISTES
De nombreux Américains "voient grandir les droits des minorités ethniques, des homosexuels, des femmes, et le vivent comme une menace envers le monde dans lequel eux et leurs parents ont grandi", pense-t-il.
"Ils voient des emplois délocalisés à l'étranger, et aujourd'hui un homme, afro-américain, qui va très probablement devenir président des Etats-Unis. Pour certains, c'est la fin du monde qu'ils ont connu."
Potok estime à 800 le nombre de groupes nationalistes ou prônant la suprématie des Blancs. Au moins 100.000 personnes forment le "noyau central" de ces groupes, et bien plus gravitent à leur périphérie.
L'un de ces organismes, la Ligue des patriotes américains, a distribué le mois dernier un fascicule affirmant qu'un "dirigeant noir" mènerait le pays à la destruction.
Selon Ronald Hall, professeur à l'Université du Michigan et auteur de l'ouvrage "Le racisme au XXIe siècle", ce phénomène reste l'un des problèmes sociaux les plus pressants aux Etats-Unis, même s'il revêt aujourd'hui des formes bien plus complexes et subtiles que les lynchages et les émeutes d'il y a plusieurs décennies.
David Wolff, 52 ans, vit en Pennsylvanie et prévoit de voter pour Obama. Blanc, il dit entendre fréquemment des propos racistes qu'il estime profondément ancrés dans tout le pays.
"Peut-être qu'avoir un président noir charismatique, galvanisant et réformiste permettrait d'accélérer la disparition du racisme", espère-t-il.
source : Reuters