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Les pays du Golfe dans la tourmente financière

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  • Les pays du Golfe dans la tourmente financière

    Les pays du Golfe, que certains en Algérie donnent en modèle, se croyaient à l’abri de la crise financière, ou du moins le faisaient croire. Dimanche dernier, les Bourses des six monarchies pétrolières membres du Conseil de coopération du Golfe (Arabie Saoudite, Qatar, Emirats arabes unis, Oman et Bahreïn) ont terminé sur une nouvelle baisse.

    La Bourse de Riyad, la plus importante du monde arabe en termes de capitalisation, a perdu 1,66 % : la veille, samedi, elle avait plongé de 8,7 %, abandonnant près de 50 % de sa valeur depuis le début de l’année. Koweït, deuxième Bourse du monde arabe, a chuté de 3,5 %. Dans ce pays, les traders locaux ont manifesté dimanche devant le siège du gouvernement afin qu’il leur vienne en aide.

    Qui plus est, Gulf Bank, deuxième établissement bancaire du pays, est dans le rouge, contraignant le gouvernement koweïtien à annoncer la création d’une cellule de crise pour sauver la banque et la garantie de ses dépôts bancaires. Aux Emirats arabes unis (EAU), la Bourse de Dubaï a reculé de 4,75 % (la valeur vedette du marché, le géant immobilier Emaar, a plongé de 6,4 %), celle d’Abou Dhabi (la deuxième du pays) a cédé 4%.

    Le 12 octobre dernier, les Emirats ont eux aussi été contraints de garantir les dépôts des banques locales et étrangères. Enfin, la Bourse du Qatar n’est pas en reste : elle a plongé de 8,93%. Ces pertes sèches, dont le montant reste à chiffrer, vont s’ajouter aux 200 milliards de dollars déjà perdus par les Bourses des pays du Golfe depuis le début de la crise.

    De fait, cette déprime boursière est un cinglant démenti aux assurances données par les ministres des Finances et de l’Economie des pays du Conseil de coopération du Golfe qui, lors de leur réunion de samedi dernier, tablaient sur la stabilité du système financier régional.

    En outre, à l’instar de tous les pays producteurs de pétrole, les monarchies du Golfe sont confrontées à une baisse de leurs revenus.

    Avec un baril en chute — autour de 60 dollars —, les pétromonarchies sont loin d’être tirées d’affaire. Les prévisions en baisse des revenus pétroliers ne sont pas étrangères, dit-on, à la plongée des Bourses locales, d’autant qu’ils avaient tablé sur un baril à plus de 100 dollars pour financer les projets de développement et de l’immobilier.

    En effet, à terme, les monarchies pétrolières redoutent un manque de liquidités dans le secteur bancaire et un ralentissement de la croissance pouvant compromettre les projets gigantesques initiés à un moment où le prix du baril dépassait les 140 dollars.

    En Arabie Saoudite, la valeur des projets est de 400 milliards de dollars. Les Emirats arabes unis, qui se vantaient il y a quelques mois d’être à l’abri de tout risque, allant jusqu’à annoncer la construction d’un gratte-ciel de 1000 mètres de haut, le plus élevé du monde, vont sans doute revoir leurs prétentions à la baisse : l’immobilier — plus de 150 milliards de dollars d’investissements — est en pleine déprime.

    Quant aux fonds souverains de ces pays, qui ont perdu beaucoup d’argent du fait de prises de participations risquées dans des banques américaines et européennes emportées par la bourrasque financière (ils ont perdu entre 20% et 66% selon Le Figaro économie), ils ne peuvent être que d’un faible secours. «Le Golfe connaîtra aussi un ralentissement économique.

    La grande interrogation est son amplitude», prévenait, il y a peu, John Thain, vice-président de la Bank of America.

    En bref, cette économie islamique tant vantée — Aboudjerra Soltani s’en était fait récemment l’écho — n’a pas échappé à l’incendie financier en train de se propager à l’ensemble de la planète.

    Une chose paraît, cependant, sûre : selon Le Monde de dimanche, les places boursières ont déjà perdu près de la moitié de leur capitalisation, soit 25 000 milliards de dollars partis en fumée. Cela représente deux fois le PIB des Etats-Unis ! Bonjour les dégâts capitalistes !


    - Soir d’Algerie
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