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1er novembre 1954 : La nuit du destin

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  • 1er novembre 1954 : La nuit du destin

    La proclamation du 1er Novembre 1954Chronique d’une Révolution annoncée

    Par M'hamed Khodja
    La proclamation du 1er Novembre 1954 est l’aboutissement du combat de tout un peuple qui, depuis le 14 juin 1830, a refusé d’abdiquer devant les armées coloniales. Les rédacteurs du texte fondateur de l’Etat algérien ont pris à témoin l’opinion publique algérienne, mais surtout française, pour rappeler que la lutte armée était l’expression ultime du mouvement national qui, depuis l’Etoile nord-africaine en 1927, n’a cessé de militer pour l’octroi aux Algériens «indigènes» des droits élémentaires que la patrie des droits de l’homme lui refusait durant toute la période coloniale. En quelques mots, c’est l’aveuglement de la France qui a conforté les certitudes des nationalistes algériens, lesquels ont repris à leur compte la fameuse phrase du général vietnamien Giap, le vainqueur de Diên Biên Phù, «la France est un élève têtu».

    Si la guerre est la poursuite de la politique par d’autres moyens, selon l’enseignement du général prussien Clausewitz, le combat du mouvement national a été la continuation de la lutte armée populaire par des moyens politiques. Sinon comment comprendre l’histoire contemporaine de l’Algérie sans cette mise en perspective politique, socio-économique et culturelle qui nous permet de mieux appréhender le «moment» révolutionnaire qu’a été le 1er novembre 1954.
    Quelle était la situation de l’Algérie en ce 31 octobre 1954 ? Le joyau de l’empire colonial français était plus que jamais dans l’œil du cyclone. D’abord parce que le mouvement national avait atteint ses limites objectives dans sa revendication d’un statut d’Etat indépendant (PPA-MTLD) ou d’un Etat indépendant mais associé à la France (UDMA). La non- application du statut de l’Algérie et les fraudes électorales, spécialités du gouverneur Naegelen, ont accéléré un processus déjà latent, du moins depuis les massacre du 8 mai 1945. En ce jour fatidique, les Algériens ont compris une chose : ce qui a été pris par la force doit être repris par la force. Même le très modéré Ferhat Abbas, leader de l’UDMA, a été renforcé dans sa conviction de la nécessité de sortir, fut-il par la force des armes, du cauchemar de la longue nuit coloniale.
    Le tenant de la ligne dure, la tendance indépendantiste, le PPA-MTLD de Messali Hadj, était, quant à lui, embourbé dans des luttes fratricides avec, pour arrière plan, les divergences sur la politique à adopter : poursuivre le combat politique au sein des assemblées algériennes (les centralistes) ou basculer rapidement dans la lutte armée (les Messalistes). Une troisième tendance, le Comité révolutionnaire pour l’unité et l’action (CRUA), créé par un groupe de militants autour de Mohamed Boudiaf, Larbi Ben M’hidi et Didouche Mourad, a tenté de rapprocher les points de vue divergents, mais face à l’obstination des deux camps et la scission de fait du MTLD, le CRUA a précipité les évènements et décidé de passer à l’action révolutionnaire.
    L’été 1954 a été la dernière ligne droite. Les dernières réunions décident de la marche à suivre, la révolution doit être une révolution populaire, de masse, et le CRUA doit se transformer en Front de libération national (FLN), véritable creuset des nationalistes algériens. Tous étaient invités à rejoindre les rangs du Front. C’est d’ailleurs le deuxième but de la proclamation du 1er Novembre après l’annonce du début de la lutte armée pour le recouvrement de la souveraineté nationale. En 1956, deux ans après le début de la Révolution, tous les acteurs du mouvement national ont rejoint le FLN : centralistes du MTLD, l’UDMA de Ferhat Abbas, l’Association des oulémas de Bachir El-Ibrahimi, et le PCA, dont les militants ont adhéré au FLN «à titre individuel».
    Les Messalistes, dont de nombreux mili tants ont également rejoint le FLN, avaient fondé, dès novembre-décembre 1954, un nouveau parti, le Mouvement national algérien (MNA), qui a refusé de reconnaître le rôle primordial du FLN dans la direction de la lutte armée. Il s’est exclu de lui-même de la dynamique de la gueure de libération nationale.
    En 1954, l’Algérie était également dans l’œil du cyclone parce que depuis près de deux ans, les Tunisiens à l’est et les Marocains à l’ouest avaient lancé un combat armé pour secouer le joug du protectorat français. Le Vietnam, cette lointaine Indochine, avait, dès l’été 1954, fait connaître la première grande défaite à l’armée française depuis l’effondrement de 1940 face à la Wehrmacht hitlérienne. Diên Biên Phù annonçait l’inéluctable défaite de la France coloniale dans ces colonies en Indochine, mais aussi en Afrique du Nord. En marche, celle-ci avait repris son destin en main. La dynamique du moment, le génie des peuples et la
    géopolitique internationale condamnaient le colonialisme, français notamment, à passer à la trappe. Le 1er Novembre 1954 allait donner un «sens» à la décolonisation, cette date devenant le catalyseur de la mythique révolution du million et demi million de martyrs. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si la proclamation du 1er Novembre 1954 est l’acte fondateur de l’Etat algérien moderne, elle qui a appelé à «la restauration de l’Etat algérien souverain, démocratique et social dans les principes islamiques». 54 années après sa rédaction, cette phrase reste d’une brûlante actualité parce qu’elle résume l’aspiration intime de tout un peuple qui, de 1830 à 1962, n’a cessé de militer pour sa liberté, mais aussi pour construire, après l’indépendance, un véritable Etat national algérien dont le ciment n’est autre que le triptyque identitaire : amazighité, arabité et islam, conjugué à la modernité politique du XXIe siècle.

    Le Jeune Indépendant

  • #2
    Personne ne peut gâcher Novembre

    Par Amine Alouache


    Quels que soient les déceptions, les difficultés rencontrées, les défis à relever encore, les violences qui la déchirent et les incertitudes qui guettent l’Algérie indépendante, rien ne pourra jamais justifier cette exécrable tendance affichée par de mauvais esprits qui osent remettre en question le sacrifice triomphateur de Novembre. Ils voudraient profiter de l’oubli, du temps qui s’est écoulé depuis cette horrible époque où nos aînés n’étaient guère mieux traités que des bêtes de somme par le système colonial, pour nous faire croire que le résultat ne valait pas la peine. Il est à craindre que ces cyniques trouble-fêtes élèvent la voix lorsque d’autres se taisent. Silence coupable d’hommes qui voudraient échanger de petites ambitions d’usufruit sur le dos de la république contre un idéal placé en hypothèque. Un troc insensé qui prétendrait transformer les héritiers de révolutionnaires en vulgaires usuriers, capricieux et boudeurs mais surtout ingrats jusqu’à la moelle. Non ! Le triomphe n’est jamais à vendre et la médaille de la bravoure ne peut pas s’acheter. Qu’on tente de salir des figures historiques, qu’on s’applique à ternir l’image de son pays, qu’on s’invente des schismes ou des querelles, l’Algérie est bien là, libre, indépendante, souveraine, victorieuse devant l’Eternel, sur le joug colonial et tous ses nostalgiques. S’affranchir de la mémoire de son peuple pour protester contre le pouvoir en place ne nous semble pas digne de tous ces partisans du mouvement national qui se sont rejoints dans le FLN pour vaincre la fatalité du colonialisme. Plus que jamais, les Algériens feraient bien de s’inspirer, de nouveau, de cette démarche unitaire contre le nouvel ennemi, le sous-développement, en refusant de se dresser les uns contre les autres. Au Jeune Indépendant, nous nous efforçons d’informer, d’éclairer l’opinion publique dans l’esprit de Novembre, creuset fraternel d’Algériens qui se consacrent à la victoire de l’Algérie sur l’adversité. Pour que les Algériens n’hésitent jamais à déclarer Vive l’Algérie libre et indépendante, gloire à nos martyrs, même dans les moments les plus difficiles.



    Le Jeune Indépendant

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    • #3
      De l’OS à l’ANP en passant par l’ALN

      Trois sigles, un même combat

      Par Mahmoud Tadjer

      Quel est le point commun entre l’OS, l’ALN et l’ANP ? Si la première citée, l’OS, créée durant l’occupation française en 1947, a formé les premiers commandos algériens, la seconde, ALN, par contre, a hérité de la plupart de ses cadres lors du déclenchement de la lutte armée, le 1er Novembre 1954. La troisième, l’ANP, a, quant à elle, continué le combat libérateur de la seconde en veillant à l’inviolabilité du territoire national depuis l’indépendance du pays en 1962.


      Le rapport étroit et organique qui existe entre ces trois entités s’explique par le fait qu’elles ont été à la fois les fers de lance de la révolution armée (OS et ALN) et de la reconstruction du pays (ANP) ainsi que des pourvoyeuses de cadres politiques de haut rang. L’existence de ces trois entités a permis aussi de fédérer en une espèce de synergie toutes les couches sociales du pays ainsi que l’ensemble des citoyens du territoire national qui n’entretenaient plus durant la période coloniale de liens culturels et ethniques entre eux. Le maillage de l’armée coloniale était tel qu’il était impossible aux Algériens de créer cette osmose entre les différentes tribus du vaste pays surtout celles du sud. L’existence éphémère de l’OS allait être de courte durée puisqu’un noyau dur de cette organisation a décidé de sauter le pas en créant le fameux CRUA qui allait, quelques années plus tard, donner naissance au FLN historique.

      1947 : Création de l’OS

      La création de l’OS en 1947 est intervenue dans un contexte de forte opposition entre ceux qui voulaient, coûte que coûte, déclencher la lutte pour l’indépendance et ceux qui désiraient arriver à la libération par la négociation avec l’oppresseur. Le congrès historique de Zeddine du PPA-MTLD, qui fut à l’origine de la création de l’Organisation secrète, allait donner un nouvel élan à la lutte pour l’indépendance et confirmer, de manière éclatante, l’option de la lutte armée. Cette organisation paramilitaire dirigée, tour à tour, par Mohamed Belouizdad (1947), Hocine Aït Ahmed (1947-1949) et Ahmed Ben Bella (1949-1950), a formé des générations de cadres militaires dont les plus prestigieux, Mohamed Boudiaf, qui relança au début de l’année 1954 l’initiative de la lutte armée après le démantèlement de l’OS en 1950, et Abane Ramdane qui sera à l’origine de l’organisation du congrès de la Soummam en 1956 qui décida la restructuration du FLN, le bras politique de la Révolution aussi bien, que de l’ALN, son bras armé. Ces deux monstres de la Révolution sont sortis tout droit de l’OS, au même titre qu’Ahmed Ben Bella qui fut le premier président de l’Algérie indépendante. Malgré son existence éphémère (1947-1950), l’OS eut comme coup d’éclat le vol de la poste d’Oran en avril 1949. L’argent subtilisé à l’époque a été utilisé pour l’achat des armes qui furent acheminés directement vers les Aurès pour y être cachées durant cinq ans. Ce sont ces mêmes armes qui servirent le jour du déclenchement de la Révolution, c’est-à-dire le 1er Novembre 1954, jour de la Toussaint pour les colonisateurs.

      L’insurrection armée du 1er Novembre 1954

      Pour éviter à la grande famille révolutionnaire d’être divisée par les partis politiques et les organisations syndicales et religieuses, qui n’ont jamais réussi à s’entendre, à s’unir, et à œuvrer pour la libération du peuple de la domination de groupes d’individus, les premiers initiateurs de la Révolution ont décidé de passer outre les divergences politiques afin de donner plus de chance à l’insurrection armée. Ainsi, la section communiste (1921), l’Etoile nord-africaine (1926), l’Association des oulémas (1931), le PCA (1936), le (PPA 1937), le Manifeste du peuple algérien (1943), les Amis du manifeste de la liberté (1944), l’UDMA (1946) , le MTLD et l’OS (1947), le CRUA (23 mars 1954), l’UGEMA (juillet 1954), le MNA (fin 1954) et les 21 ont décidé que l’insurrection armée se fera individuellement. Cette insurrection armée devait arracher l’indépendance de l’Algérie, dont les départements ont été rattachés à la France, recouvrer les droits et devoirs de souveraineté exercés par la France, libérer les habitants soumis aux lois françaises et promouvoir le combat du peuple qui a résisté à l’ennemi. Le déclenchement de l’insurrection armée du 1er Novembre 1954 est la continuité de la décision prise par nos aïeux, qui ont préféré la liberté à l’esclavage, après l’occupation de l’Algérie par la France pendant 124 ans. Les 21+1 : Ben Boulaïd, Ben M’hidi, Bitat, Boudiaf, Didouche, comité chargé de mettre en œuvre les décisions prises lors des réunions pour la région d’Alger, Zoubir Bouhadjadj, Othmane Belouizdad, Mohamed Merzougui, Souidani Boudjemaâ et Ahmed Belhadj Bouchaïb, pour la région de l’ouest, Abdelhafidh Boussouf, Ben Abdelmalek Ramdane et Hadj Benalia, région de l’est, Zighout Youcef, Badji Mokhtar, Benaouda Ben Moustafa, Lakhdar Ben Tobbal, Habachi Abdesselem, Abdelkader Lamoudi, Mohamed Mechati, Rachid Mellah et Saïd Bouali et Derriche Liès, tous ont pris la décision de chasser les Français de l’Algérie. A la fin de la dernière réunion au Clos-Salembier (El-Madania), le 25 juillet 1954, l’assemblée avait décidé le déclenchement de l’insurrection armée pour dépasser les luttes intestines, libérer l’Algérie et mettre fin à la longue attente de 120 groupes armés qui ont rejoint le maquis après le génocide du 8 mai 1945. Didouche Mourad et Larbi Ben M’hidi ont tenu à rappeler à l’ordre les membres du comité chargé de mettre en œuvre les décisions prises en leur disant que sans la participation des Kabyles entraînés et politiquement sûrs, la guerre de libération nationale ne pourra être déclenchée à travers le territoire national. Dès le lendemain, ils s’étaient déplacés en Kabylie pour rencontrer Krim Belkacem et Ouamrane, appuyés par des dirigeants politiques tels que Amor Driss, les frères Zamoum (Si Touil), Hamouche. D’autres rencontres ont eu lieu au café El-Arich, à La Casbah d’Alger. Au début de septembre, Ben Boulaïd avait pesé de tout son poids pour que les Kabyles obtiennent satisfaction et que la Haute et la Basse-Kabylie soient reconnues comme zone 3 et que le comité des
      5 intègre Krim Belkacem et devienne ainsi le comité des 6. A Ighil-Imoula, Krim et Ouamrane firent jurer sur le Coran les hommes qui ont pris la décision de passer à l’action, de lutter jusqu’à l’indépendance ou la mort. L’ultime réunion a eu lieu le 23 octobre 1954 à la Pointe Pescade, au domicile de Mourad Boukechoura. Les noms des organisations ALN et FLN (Armée de libération nationale et Front de libération nationale) ont été adoptés.

      La date du 1er novembre pour le déclenchement de l’insurrection armée, entre 0 h et 3h, a été retenue pour des actions simultanées sur le territoire des trois départements d’Algérie, divisés en 6 zones.

      1962 : l’indépendance

      A l’indépendance du pays, tous les éléments qui ont rejoint le maquis (maquisards, moudjahidine, moussebiline, etc.) furent mobilisés dans les rangs de l’ANP, qui deviendra en 1965, sous l’ère de Boumediene, le fer de lance du développement du pays. Du barrage vert, au désenclavement du pays, l’ANP a participé grandement aux actions de développement et à la sécurité du citoyen. Le service militaire obligatoire a été instauré au début des années 1970. Des millions d’Algériens ont donc effectué leur service militaire. Entre-temps, l’ANP a commencé sa mue puisqu’elle est aujourd’hui appelée à devenir une armée professionnelle et performante. L’ANP maîtrise aujourd’hui tous les atouts technologiques et possède un savoir-faire qui fait saliver bon nombre de pays developpés.

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      • #4
        Boudiaf et Novembre

        La Révolution, «même en mobilisant les singes de La Chiffa»

        Par Fodil Mezali

        Des divergences devaient tôt ou tard opposer les militants du PPA-MTLD. La question de la guerre de libération ne laissait pas d’autres choix aux futurs animateurs du Comité révolutionnaire pour l’unité et l’action (CRUA) que de renvoyer dos à dos leurs anciens compagnons de lutte, désormais qualifiés les uns de messalistes, les autres de centralistes.

        Face aux atermoiements de ceux-ci et à l’opposition de ceux-là, qui se plaisaient d’user les uns de notions de stratégie et les autres de celles de tactique avant de déclarer d’une seule voix inaptes les Algériens à tenir tête à l’armée française, un cri s’éleva pour tirer de leur torpeur des dirigeants rétifs à l’appel d’un peuple prêt à recourir aux armes et à se libérer de l’ordre colonial. «Je mènerai cette guerre d’indépendance, quitte à me contenter de la seule mobilisation des singes de La Chiffa», avait lancé Mohamed Boudiaf qui semblait, en usant de cette formule, se demander si les animaux ne devaient pas, eux aussi, se mettre au garde-à-vous avant que les autres tendances du mouvement national ne soient du rendez-vous. Un propos s’adressant à la fois à des compatriotes non encore convaincus de l’urgence de passer de l’activité politique à la lutte armée, et à un colonialisme de peuplement ainsi mis en demeure de quitter le pays où seuls les Algériens doivent disposer des richesses de son sol et de son sous-sol, de sa faune et de sa flore. Le principal animateur du comité qui allait peu de temps après donner naissance à la glorieuse révolution armée avait comme un don d’être de tous les rendez-vous qui ont marqué l’histoire de l’Algérie. On n’énumère pas les «six» sans compter Boudiaf aux côtés de Didouche, Bitat et autre Ben M’hidi. On n’évoque pas les «neuf» sans retrouver Boudiaf sur une liste complétée par des historiques de la trempe de Ben Bella et d’Aït Ahmed. On ne se réfère à l’initiative des «vingt-deux» que pour mieux rappeler que Boudiaf est, en effet, le père incontesté de la Révolution. Voilà donc le FLN, dont Si Tayeb El- Watani est le premier président, depuis novembre 1954. Le premier jour à minuit, celui qui promettait de mener une guerre d’indépendance même en comptant sur «la seule mobilisation des singes de La Chiffa», fit triomphalement revenir de leurs illusions les «savants centralistes du MTLD» et les autres tendances du mouvement national convaincues davantage par l’option «assimilation» que par l’impératif de révolution. L’UDMA de Ferhat Abbas, les oulémas de Ben Badis et les communistes n’avaient plus qu’à choisir entre se fondre dans le FLN ou… la honte. Du CRUA au FLN, le moment n’était plus aux batailles oratoires de stratégie et de tactique. Et rares étaient les dirigeants qui, comme Boudiaf, saisissaient alors l’instant historique où la stratégie ne se distingue en rien de la tactique, et inversement. C’est l’instant «T» où la stratégie est tactique et la tactique stratégie, et où le déclenchement de la révolution armée doit avoir lieu. A défaut… Mais cet homme hors du commun, interné à Fresnes sept années durant suite à l’arraisonnement par l’armée française de l’avion qui le transportait en compagnie de Ben Bella, d’Aït Ahmed, de Khider et de Lacheraf, n’ignorait pas que c’est sur la réussite ou sur l’échec que l’on juge le dirigeant politique. Ainsi eurent lieu le 1er Novembre 1954, le 20 Août 1956 et le 5 Juillet 1962. Grâce à la mobilisation de tout un peuple, pas de ses…animaux.

        Le Jeune Indépendant

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        • #5
          Torture en Algérie

          La France doit des explications

          Par Samir Méhalla

          Il ne s’agissait pas de «bavures», comme le général Schmitt essaie de le faire croire, mais de tout un système…

          La torture et les exactions commises par l'armée française durant la guerre de libération sont aujourd'hui un fait très reconnu par les Français qui les ont pratiqués eux-mêmes. Ce tabou, que le pays des droits de l'homme refuse de traiter par une repentance officielle, restera dans la relation entre les deux pays comme une tache d'huile. Si ce n'était les quelques jeunes courageux éditeurs en France et autres journalistes audacieux, ce pays n'aurait jamais été au courant de l'histoire de Louisette Ighilahriz ni entendu les regrets de Massu, les dénégations de Bigeard, les aveux d'Aussaresse ni être au parfum des enquêtes sur les viols durant la révolution algérienne faites sur Jean-Marie Le Pen, tortionnaire à Alger en 1957, ou celle concernant le général Maurice Schmitt, (l'ancien chef d'état-major des armées françaises et tortionnaire en chef à l'école Sarrouy), ainsi que de la confession du sergent Cloarec, etc. Le principal mérite de ces gens et de leurs œuvres, notamment Florence Beaugé (dont les œuvres comportent des préfaces d'historiens comme Benjamin Stora ou Harbi), c'est qu'ils "prennent acte" de ce que la France a fait pour maintenir sa domination en Algérie. Ces œuvres, signées par des intellectuels français, ont provoqué en France ce que certains ont appelé le premier "retour de mémoire" sur la guerre d'Algérie.

          Dans Algérie, une guerre sans gloire, paru en France il y a à peine un an et demi, puis en Algérie chez les éditions Chihab, l'auteur dévoile les coulisses d'un travail "interdit" sur un sujet presque "interdit", en même temps qu'une enquête sur la guerre d'Algérie. On y retrouve les affrontements de Beaugé avec Massu et Aussaresse à l'automne 2000, (qui l'ont amené, peu à peu, à se confier). Avec Algérie, de la guerre à la mémoire, la même journaliste ne fait que livrer, à l'état brut, les avancées réalisées par le célèbre journal du soir sur un sujet qui était officiellement interdit. Ce deuxième livre est dédié à Pierre Vidal-Naquet, qui a aidé à faire jaillir, en tant qu'historien, l'amère vérité. Outre Vidal-Naquet, les témoignages sur les exactions et la torture sont confirmés par Henri Alleg, l'auteur de la Question. Le directeur d'Alger Républicain a écrit ce témoignage bouleversant après avoir été affreusement torturé en 1957 au siège de la 10e Division parachutiste à Alger, en même temps que l'universitaire Maurice Audin (qui en est mort). Si Alleg, tellement pudique, a accepté de relater son expérience personnelle, c'est, dit-il, «au nom des Algériens qu'il a entendus torturer» et «parce que leurs cris résonnent pour toujours dans sa mémoire».Il y a alors lieu de se poser la question suivante, sans aucun jeu de mots : la France a-t-elle peur de déshonorer son armée en reconnaissant ces crimes, puisque les deux ex-ambassadeurs De La Verdrière et Bajolet ont utilisé le mot concernant le 8 Mai 1945 ? "Ceux qui sont aujourd'hui à la tête de l'armée française ne sont plus les mêmes que ceux qui ont fait la guerre d'Algérie. Je crois, par conséquent, que les responsables de l'Etat français craignent plutôt de déplaire à leur électorat ! Nicolas Sarkozy s'est un peu ligoté, pendant sa campagne électorale pour la présidentielle, en martelant qu'il refusait de faire repentance, pour les actes commis par la France pendant la colonisation de l'Algérie, puis la guerre de libération. Mais, à ma connaissance, l'Algérie ne réclame pas une repentance, mot qui possède une connotation religieuse assez insupportable et qui passe mal dans ce pays, car il est compris comme une «autoflagellation?», a indiqué Florence Beaugé. Et de continuer : "Tandis que les Algériens, je crois, attendent une reconnaissance des faits. Ils voudraient que l'Etat français dise clairement : "Oui, il s'est passé ceci et cela, à telle ou telle époque?… qu'il reconnaisse (je ne sais pas en quels termes exactement) qu'il y a eu utilisation massive de la torture pendant la guerre d'Algérie et même avant (puisqu'on torturait de façon routinière dans les commissariats, avant 1954)."

          Il ne s'agissait donc pas de "bavures", comme le général Schmitt essaie de le faire croire, mais de tout un système.

          La France était un Etat de droit, la patrie des droits de l'homme, et disposait de moyens considérables pour mater le soulèvement des Algériens. Face à elle, il n'y avait que des maquisards et une population sans défense. A cela, la France doit des explications.

          Le Jeune Indépendant

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          • #6



            «La France a intérêt à bien réfléchir à la nature des relations qu’elle veut entretenir avec l’Algérie si véritablement elle a envie de tourner cette page douloureuse de l’histoire commune», a déclaré, hier, Mohamed Cherif Abbas, ministre des Moudjahidine. «L’Algérie ne cessera de réclamer la repentance et les excuses de ce pays sur ses crimes commis sur notre terre», insiste-t-il, à l’occasion de son passage à l’émission radiophonique Tahaoulet .

            Rosa Mansouri - Alger (Le Soir) -

            A la veille de la célébration du 46e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale, le ministre revient à la charge pour réitérer la position de l’Algérie vis-à-vis de son ancien colonisateur. «Tant que des excuses ne sont pas formulées, il faut s’attendre au fait qu’il y ait toujours des tensions entre nos deux pays», fera-t-il remarquer. M. Cherif Abbas est allé jusqu’à dire que la France n’a pas atteint le degré de maturité et de conscience de l’Italie, qui, elle, a demandé pardon à la Libye. Cette question, qui parasite les relations algéro-françaises, continuera de causer des blessures d’un côté, comme de l’autre, jusqu’à ce que le pardon soit exprimé. Sur un autre volet, le ministre des Moudjahidine abordera, une fois de plus, la question des archives entre les deux pays. «Il est incompréhensible, dira le ministre, que la France s’entête à conserver des archives qui ne lui appartiennent pas.» Il s’agit des archives datant d’avant 1830, qui se trouvent actuellement en France. Concernant les archives datant de la période coloniale (1830-1962), le ministre affirme que des négociations sont toujours en cours avec la France pour trouver la meilleure formule pour les deux parties de les exploiter dans l’intérêt de l’Histoire. Des documents qui ne seront pas, toutefois, ouverts en entier, puisque la France refuse d’ouvrir la partie qu’elle qualifie d’«archives de souveraineté». La France a, de toute évidence, peur de dévoiler au monde entier les horreurs commises en Algérie. Aussi elle préfère garder au secret une partie de ces archives, en ne livrant que ce qu’elle veut. L’Algérie reste insatisfaite devant cette démarche et le ministre a réitéré, hier, la demande algérienne d’ouverture des archives relatives aux essais nucléaires français effectués en Algérie. «Nous devons avoir tous les documents relatifs aux essais nucléaires, car ces derniers font encore des victimes et nous sommes interpellés par le devoir de protéger nos concitoyens des mines antipersonnel», a-t-il indiqué, en rappelant l’obligation de la France quant à coopérer pour procéder au nettoyage des régions concernées. Revenant, par ailleurs, aux archives nationales, le ministre des Moudjahidine a exprimé sa déception face à leur sousexploitation par les historiens et chercheurs. «Nous avons des tonnes d’archives qui ne sont pas encore ouvertes. La partie des archives qui est disponible dans nos bibliothèques et dans nos centres n’est pas suffisamment utilisée dans l’écriture de l’Histoire», souligne-t-il. Mohamed-Cherif-Abbas ne clot pas ce chapitre de son intervention sans inviter les descendants de la famille révolutionnaire à remettre les archives détenues aux musées des moudjahidine, érigés pratiquement dans chaque wilaya.

            Le Soir d'Algérie

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            • #7
              Bonsoir,
              Rosa Mansouri - Alger (Le Soir) -

              A la veille de la célébration du 46e anniversaire du déclenchement de la guerre de Libération nationale,
              Soit l'article est vieux soit la journaliste ne sait pas compter !!!!!!!!!!!!!

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              • #8
                Le combat contre un indu occupant ou «la violence devient alors un acte de culture !»

                Par Kamel Bouchama

                A l’occasion du 54e anniversaire du déclenchement de la lutte de libération nationale du glorieux Novembre 1954, il est nécessaire de restituer aux nostalgiques de «l’Algérie française» la réalité des épisodes tragiques que nous avons vécus dans le sang et la douleur. Pour cela, la Tribune publie les bonnes feuilles du livre Lettre à René, de Kamel Bouchama, qui est déjà paru, pour répondre à cette loi scélérate de l’Assemblée nationale française du 23 février 2005, une loi qui positive la présence colonialiste en Algérie et ailleurs.

                Ainsi, pour fêter cet événement, il est opportun de rappeler aux jeunes le prix qu’a payé notre peuple pour recouvrer sa souveraineté nationale. Il faut, en ces occasions marquantes, leur expliquer le sacrifice des Algériens et notamment celui de la jeunesse qui, pendant plus d’un siècle, a mené une lutte sans merci contre les tenants du colonialisme.

                Et aujourd’hui, l’opportunité nous est donnée de nous souvenir de toutes ces péripéties qui nous ont menés vers une véritable lutte de libération nationale, une lutte qui a fait entendre aux colonisateurs ce dont nous étions capables sur le terrain de la confrontation. Alors, en cet anniversaire du déclenchement de notre combat héroïque, nous ne pouvons ne pas nous rappeler les épreuves que nous avons subies pendant longtemps, sous un régime qui n’avait aucune considération pour les «êtres humains» que nous sommes et les «citoyens dignes» que nous avons toujours été, car ce régime affectionnait l’esclavage, l’oppression, l’horreur, la misère et l’atrocité. Pour tout cela, je publie ces bonnes feuilles qui dénoncent cette exploitation sauvage de notre peuple et de nos diverses potentialités, afin que les jeunes puissent considérer à leur juste valeur les sacrifices de leurs aînés dans cette bataille du destin, menée contre un régime totalitaire qui nous a asservis pendant plus de 130 années. Les publier maintenant, avec des mots simples et pleins d’intensité, c’est s’insurger contre la répudiation de la vérité. Ainsi, je rejette la fausse interprétation politique de l’Histoire qui peut pousser à la dérision, et je vais au fond des choses en réclamant haut et fort, à travers cette «correspondance», que j’envoie à un supposé camarade de classe, ce que la colonisation veut dire.

                En d’autres termes, je dénonce les inégalités, les désastres, la misère, la spoliation des terres, l’atteinte à la dignité humaine, la torture, bref toute la perversité, la grande folie de la colonisation. Mais je dis enfin, en guise de conclusion : «Une nation peut sortir grandie aux yeux du monde en reconnaissant ses erreurs.» En attendant cette position courageuse, nous ne pouvons être complaisants, en essayant d’occulter ou de faire taire le passé, sous prétexte que nous avons tourné la page.

                Cela peut nous rendre amnésiques au point de ne plus nous exprimer franchement, hautement, sur notre glorieuse révolution, ou encore mieux, de ne plus l’enseigner à notre jeunesse..., qui sait ?

                La Tribune

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                • #9
                  Zaki

                  C'est tout ce que ça t'inspire ?


                  VIVE NOS REVOLUTIONNAIRES ET A BAS LES OPPRESSEURS !!!!!!!!






                  POUR UNE ALGERIE LIBRE POUR TOUS EN VERTU DU TEXTE FONDATEUR !!!!!!!!!
                  Dernière modification par zwina, 01 novembre 2008, 01h15.
                  Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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                  • #10
                    Zwina
                    bah voila quand tu veux! enfin de bonnes paroles.maintenant rends moi mon karcher!


                    Allah y rahem echouhada et vive l'ALGERIE
                    "Que choisir entre la vie et l'honneur?
                    La première est plus belle mais l'honneur est plus eternel!"
                    Ali Gouasmi (Allah y rahmou)

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                    • #11
                      Envoyé par zwina
                      C'est tout ce que ça t'inspire ?
                      Oh ! J'ai oublié !!

                      VIVE NOS REVOLUTIONNAIRES ET A BAS LES OPPRESSEURS !!!!!!!!

                      POUR UNE ALGERIE LIBRE POUR TOUS EN VERTU DU TEXTE FONDATEUR !!!!!!!!!

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                      • #12
                        Funky

                        Lis donc ça :
                        Didouche Mourad et Larbi Ben M’hidi ont tenu à rappeler à l’ordre les membres du comité chargé de mettre en œuvre les décisions prises en leur disant que sans la participation des Kabyles entraînés et politiquement sûrs, la guerre de libération nationale ne pourra être déclenchée à travers le territoire national. Dès le lendemain, ils s’étaient déplacés en Kabylie pour rencontrer Krim Belkacem et Ouamrane, appuyés par des dirigeants politiques tels que Amor Driss, les frères Zamoum (Si Touil), Hamouche. D’autres rencontres ont eu lieu au café El-Arich, à La Casbah d’Alger. Au début de septembre, Ben Boulaïd avait pesé de tout son poids pour que les Kabyles obtiennent satisfaction et que la Haute et la Basse-Kabylie soient reconnues comme zone 3 et que le comité des
                        5 intègre Krim Belkacem et devienne ainsi le comité des 6.
                        Merci Monsieur M'hdi, en esperant que vos paroles soient aujourd'hui encore entendues.....Paix à son âme et il est certain qu'il est au paradis car il y a largement mérité sa place.

                        Il avait raison c'est l'union qui fera notre force sinon chacun pour soit et Dieu pour tous .
                        Dernière modification par zwina, 01 novembre 2008, 01h33.
                        Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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                        • #13
                          pourquoi j'ai fais quoi? Je ne karcherise pas l'histoire,moi
                          "Que choisir entre la vie et l'honneur?
                          La première est plus belle mais l'honneur est plus eternel!"
                          Ali Gouasmi (Allah y rahmou)

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                          • #14
                            Ben Boulaïd avait pesé de tout son poids pour que les Kabyles obtiennent satisfaction et que la Haute et la Basse-Kabylie soient reconnues comme zone 3 et que le comité des
                            5 intègre Krim Belkacem et devienne ainsi le comité des 6.
                            Et d'ajouter la clairvoyance du revolutionnaire independantiste de premier plan , l'Auresien, le Chaoui Ben Boualid , Wilaya 1.

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                            • #15
                              Sioux

                              Ca a du être un beau moment, tous ensemble pour le même but : LIBERTE POUR TOUS.


                              J'ai fait un rêve......................
                              Les libertés ne se donnent pas, elles se prennent

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