Annonce

Réduire
Aucune annonce.

La méga bulle de 516 000 milliards de dollars qui risque d'exploser

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • La méga bulle de 516 000 milliards de dollars qui risque d'exploser

    Ce marché vaut plus de 516.000 milliards de dollars, environ 10 fois la valeur totale de la production mondiale. Il a été qualifié de « bombe à retardement amorcée. »

    C’est un marché où les premiers protagonistes, en général agressifs, très instruits, et désormais jeunes gens riches, ont prospéré dans le boom du produit dérivé. Mais c’est un marché réglé pour s’arrêter en s’effondrant. Le Grand Dénouement a commencé.

    La semaine dernière, le début de la fin a commencé pour de nombreux fonds spéculatifs (hedge funds), avec le concours de la plongée des valeurs du marché et des investisseurs inquiets reprenant leur argent pour des climats plus sereins.

    Certains des plus grands fonds spéculatifs, SAC Capital, Lone Pine et Tiger Global, tous ont révélé qu’ils étaient assis sur des pertes à deux chiffres cette année. Les chutes de septembre ont anéanti tout le bénéfice réalisé dans le reste de l’année. Polygon, autrefois favori de la révolution des fonds spéculatifs à Londres, a indiqué la semaine dernière qu’il plafonnait le salaire de base de ses directeurs à 100.000 livres chaque. Pas mal pour le parieur moyen, mais loin des dizaines de millions pillés par ces as aux bons temps. Mais il seront peu à verser des larmes.

    Le marché opaque et complexe des produits dérivés où jouaient ces hedge funds a été qualifié de plus grand trou noir du monde, car ils opèrent hors de portée des gouvernements, des inspecteurs des impôts et des régulateurs. Ils manœuvrent en parallèle, cachés du reste du monde du système bancaire. Ce sont des contrats privés entre deux entreprises ou institutions, qui ne peuvent être contrôlés ou évalués correctement. Ces contrats sur des produits dérivés ne sont pas en eux-mêmes dangereux, mais si l’un d’eux doit aller mal, le mauvais deux pour cent comme on l’a appelé, alors c’est l’effet domino qui peut être aussi énorme qu’effrayant.
    La plupart des marchés s’appuient sur quelque chose.

    Les banques centrales ont besoin de réserves, d’un truc soutenant les opérations. Mais les produits dérivés n’ont rien, parce qu’il ne s’agit pas de vrai argent mais de papier-monnaie. Il est aussi impossible d’établir leur valeur, les 516 billions de dollars n’étant en réalité qu’un chiffre théorique. Au milieu des années quatre-vingt-dix, pour le compte de la Barings, Nick Leeson a perdu 1,3 milliard de livres dans le négoce de produits dérivés, et la banque a sombré. En 1998, les cinq milliards de dollars de perte du hedge funds LTCM ont presque fait choir la totalité du système. À une époque fragile comme celle-ci, un nouveau LTCM pourrait avoir une issue catastrophique.

    C’est pourquoi tout le monde est désormais aussi craintif, même les négociants qui tentent désespérément de détendre leur position. Mais conclure est impossible, car le négoce est trop instable et il est difficile de trouver des contreparties à risque. Et les hedge funds n’ont pas le moindre intérêt à se soumettre à des règles normales : sur des milliers de fonds spéculatifs dans le monde, à peine 24 se sont portés volontaires pour adhérer à un code éthique.

    Peu comprennent comment fonctionne ce monde. Ben Bernanke, le président de la Réserve fédérale des États-Unis, a écouté les mieux renseignés de Wall Street pour écrire un premier livre sur leur mécanisme quand il est entré en fonction il y a quelques années. Le régulateur financier de Grande-Bretagne, la Financial Services Authority, parle depuis longtemps des problèmes que les marchés pourraient affronter sur le gros de la complexité des produits dérivés. Malheureusement, elle n’a guère aidé à endiguer la croissance de ces produits.

    Aux États-Unis, depuis longtemps les pessimistes élèvent plutôt la voix. Warren Buffett, le milliardaire connu qui a gagné son argent à l’ancienne, les a traités d’« armes de destruction massive. » À la fin des années 90, quand la confiance rugissait au milieu du boom de l’Internet, un petit groupe de politiciens, gênés par la facilité avec laquelle les banques seraient autorisées à jouer dans ces marchés en plein essor, ont été décrits comme des réfractaires au progrès n’évoluant pas avec le temps.
    Byron Dorgan, le peu connu sénateur démocrate du Dakota du Nord a été l’un des plus farouches refuzniks, disant les risques à ses pairs de New York soi-disant plus futés. « Si vous voulez jouer, aller à Las Vegas. Si vous voulez faire du négoce de produits dérivés, Dieu vous bénisse, » dit-il. Il a été ignoré.

    Qu’est-ce qu’un produit dérivé ?

    Warren Buffett, le gourou de l’investissement étasunien, les a qualifié d’« armes financières de destruction massive, » sauf que, pour les autrefois grands et bons de Wall Street, c’est la monnaie qui a permis à des banques, aux hedge funds et à d’autres spéculateurs, de gagner des milliards.

    Tout ce qui a un prix peut engendrer un marché de produits dérivés. Ce sont des contrats financiers placés pour passer un risque à quelqu’un d’autre. Le marché des produits dérivés du crédit ou des obligations est un exemple. Dans ce domaine à lui seul, on pense que la spéculation se monte à plus de 56 billion de dollars, bien que ce chiffre sous-estime probablement la réalité, puisque la réglementation laxiste a vu le marché exploser au cours des deux dernières années.

    Au cœur de ce marché, il y a le produit dérivé du swap de crédit, en réalité une police d’assurance pour obligations de sociétés contre le défaut de paiement des intérêts du crédit [sur lequel sont basées ces obligations]. On n’a même pas besoin d’être soi-même propriétaire des obligations. C’est comme quelqu’un qui achèterait une police d’assurance pour la maison d’un d’autre et qui empocherait la totalité de sa valeur si elle brûlait.

    Quand les marchés ont glissé dans la crise, les banques et les sociétés ont commencé à manquer à leur engagement de paiement des obligations, un grand nombre de ces mesures s’étant avérées inutiles.

    Emilio Botín, le président de Santander, la banque espagnole qui a connu un succès phénoménal au cours de la crise du crédit, disait autrefois : « Je n’investis jamais dans quelque chose que je ne comprends pas. » Un homme sage, vous pouvez le croire.

    Text Original : www.independent.co.uk/news/business/news/a-163516-trillion-derivatives-timebomb-958699.html
Chargement...
X