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La Russie suit attentivement le duel Obama-McCain

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  • La Russie suit attentivement le duel Obama-McCain

    La Russie suit attentivement une campagne présidentielle américaine marquée par ce qu'elle considère comme une rhétorique anti-russe de la part de Barack Obama et de John McCain à un moment critique pour les relations entre Washington et Moscou. Le Kremlin préférerait malgré tout voir le candidat démocrate l'emporter, selon les analystes.

    Un responsable du gouvernement russe a expliqué à l'Associated Press que Moscou était mécontent du discours de M. Obama comme de celui de M. McCain à l'égard de la Russie. Le président russe Dimitri Medvedev et son Premier ministre Vladimir Poutine "suivent très attentivement le déroulement de la campagne aux Etats-Unis", a-t-il précisé sous couvert d'anonymat.

    La campagne n'a pas détendu l'atmosphère entre les deux anciens ennemis de la Guerre froide, dont les relations se sont dégradées ces dernières années. "Il y a une très forte préoccupation au sujet des élections américaines parce qu'elles pourraient être décisives pour les relations russo-américaines et pour les relations internationales dans leur ensemble", estime l'ancien président de la Douma (chambre basse du Parlement) Vladimir Rijkov.

    Comme d'autres observateurs, M. Rijkov pense que le Kremlin verrait toutefois d'un bon oeil l'élection de Barack Obama car le candidat démocrate paraît plus ouvert au compromis et au dialogue. "L'un des symboles de l'administration Bush est l'unipolarité, l'unilatéralité", souligne-t-il.

    Vladimir Poutine a semblé marquer sa préférence pour M. Obama peu après la guerre-éclair russo-géorgienne en août. Il a laissé entendre dans une interview que l'administration Bush avait provoqué le conflit russo-géorgien afin d'aider M. McCain politiquement. Une accusation récusée par la Maison Blanche.

    Durant un de ses débats télévisés avec Barack Obama, John McCain, pourfendeur de longue date du Kremlin, a accusé Moscou de chercher à reconstruire l'empire russe, avant d'ajouter: "La Russie est aujourd'hui un pays carburant aux pétrodollars qui est essentiellement un Etat dirigé par des apparatchiks du KGB."

    Avant la guerre en Géorgie, Barack Obama avait affirmé que les Etats-Unis devaient travailler avec la Russie sur la non-prolifération nucléaire et d'autres dossiers. Mais au cours du même débat, il a durci le ton à l'égard de Moscou estimant qu'"une Russie résurgente et très agressive est une menace pour la paix et la stabilité de la région". Il a également mis en garde le Kremlin: "vous ne pouvez pas être une superpuissance ou puissance du XXIe siècle et vous comporter comme une dictature du XXe siècle."

    MM. McCain et Obama se sont tous deux prononcés pour l'entrée de la Géorgie et de l'Ukraine dans l'OTAN, provoquant la colère de Moscou, qui accuse les Etats-Unis et l'Europe de chercher à encercler la Russie et à l'affaiblir dans sa zone d'influence traditionnelle.

    Le candidat républicain plaide depuis longtemps pour l'exclusion de la Russie du G-8, ce "club" très fermé des démocraties industrialisées. Lors d'une récente audition au Congrès, le professeur de Stanford Michael McFaul, principal conseiller de M. Obama sur la Russie, a de son côté évoqué la possibilité que les Etats-Unis puissent demander que soit "reconsidérée" la décision d'accorder les Jeux olympiques d'hiver de 2014 à la Russie.

    Les médias russes n'ont pas exprimé de préférence claire pour l'un ou l'autre des deux candidats. Les critiques de John McCain contre Moscou sont bien connues. Mais les observateurs et des responsables du Kremlin notent qu'historiquement la Russie a souvent conclu plus facilement des accords avec des président républicains plutôt qu'avec des démocrates.

    Personne ne prédit une amélioration significative des relations bilatérales, au moins sur le court terme, quel que soit le vainqueur de l'élection. Obama ou McCain, "concrètement, cela ne fera pas une grande différence", estime Chris Weafer, chef stratégiste de la Banque Uralsib à Moscou. S'ils sont élus, l'un ou l'autre seront sur une ligne dure à l'égard de Moscou, la seule différence étant que Barack Obama adopterait un ton plus conciliant, ajoute-t-il.

    MM. McCain et Obama pourraient être contraints de mener une politique similaire sur la Russie, selon plusieurs experts. Il y a en effet un consensus parmi les décideurs politiques aux Etats-Unis sur le fait que Washington doit s'opposer à Moscou concernant un certain nombre de questions.

    source : AP
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