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Des survivants de la guerre d’Irak racontent

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  • Des survivants de la guerre d’Irak racontent

    Mars 2003, les Etats-Unis d’Amérique envahissent l’Irak. On recrute à outrance, on promet le meilleur et le Pentagone installe des bureaux de recrutement partout. Des «vétérans» témoignent:

    Mars 2003, les Etats-Unis d’Amérique envahissent l’Irak. Raison: Saddam Hussein détiendrait des armes de destruction massive (ADM)...On recrute à outrance, on promet le meilleur et le Pentagone installe des bureaux de recrutement partout. Des milliers de jeunes, parfois pour des raisons sociales et économiques, ont rejoint les rangs de l’armée pour aller combattre «l’ennemi». Cinq ans après, beaucoup de ces jeunes n’ont pas compris pourquoi ils ont participé à cette guerre, et quelles sont les véritables raisons de son déclenchement. Ils ont maintenant compris la grande manipulation! Nike Nordstrom, Carl Webb, Hart Viges, Bryan Hannah, Ron Cantu et Gregory Foster sont tous des vétérans de la guerre d’Irak, qui ont fait leurs armes dans une guerre qui, à l’évidence, n’était pas la leur.

    Nous les avons rencontrés à Austin, Texas, et ils étaient tous d’accord pour soutenir que cette guerre est injuste. Mais avant de rapporter leurs propos, notons que 4188 soldats américains, sont morts en Irak, selon des chiffres officiels. Cependant, pour beaucoup d’Américains, l’Administration ne dit pas tout et, estiment que le chiffre des pertes humaines en Irak est nettement plus important.

    A cela s’ajoute le chiffre de 30.757 blessés. Toutefois, le président Bush ne veut pas reculer dans un contexte où les Américains ne comprennent plus le pourquoi de la guerre en Irak et sa relation avec le 11 septembre, surtout que l’Administration Bush refuse de communiquer alors que le résultat est là, désastreux.

    La rencontre avec les vétérans de la guerre en Irak, éclaire un peu plus les choses. Bryan Hannah a rejoint l’Irak après le lycée. Il a servi dans l’artillerie, il dit avoir participé à la destruction des mosquées, des hôpitaux et autres structures, sans avoir réalisé vraiment l’objectif de ces attaques. Ron Cantu, qui s’est engagé pour des raisons économiques, souligne avoir cru tout ce que rapportaient les médias, mais sur le terrain il se rend compte d’une tout autre réalité.

    Alors que Gregony Foster, qui a suivi des études, cherchait autre chose, partir en Irak semblait être la solution pour lui. Il raconte ainsi avoir été stationné à l’est de Baghdad juste là où se trouvait la prison d’Abou Ghraïb, devenue fameuse par les tortures qui y ont été pratiquées par les GI’s américains.

    «On n’avait pas le droit de parler à la presse»

    Celui-ci raconte avoir participé à un combat avec les hommes de Moqtada Sadr, pendant plusieurs heures jusqu´à l’arrivée d’une autre unité. C’est en ces moments que Gregory Foster s’est posé la question: «Pourquoi nous battons-nous contre une population chez elle?» Pour les six vétérans, cette guerre n’a pas d’objectif, si ce n’est les intérêts de grosses entreprises et de gros sous. C’est pour eux le moment de faire éclater la vérité pour que l’on mette un terme à cette guerre. Il se sont tous promis de ne plus jamais prendre les armes contre un être humain, même si, pour certains, qui sont toujours des militaires en service, ce serait la prison.

    Ils savent, en tout cas, qu’ils font partie d’une organisation de 15.000 membres dont de hauts cadres militaires. Une organisation qui milite contre l’injustice. Il est clair dans cette guerre que ce sont des enfants qui payent de leur vie. De fait, à Washington, près du restaurant, Bunsboys and Poets, du fait des victimes infantiles, il est déposé, à chaque décès d’un enfant en Irak, une paire de chaussures.

    Ces vétérans estiment que c’est là la plus grande injustice faite à des innocents. Ceci dit, ces enfants pour la plupart, meurent dans les mosquées lors d’attentats à l’explosif. Pour ces vétérans, les véritables auteurs restent inconnus «On ne sait pas vraiment qui fait quoi. Quelqu’un peut transporter des explosifs sans qu’il le sache, contre son grés parfois.

    Si c’est des djihadistes, Al Qaîda, ou peut- être même des soldats, ça, on ne peut pas répondre» ont-ils déclaré.

    Ce qui est étonnant pour ces vétérans, c’est que la presse américaine ne s’est jamais intéressée à leur mouvement et que si quelqu’un a pratiqué le «terrorisme» c’est bien George W.Bush et il l’a fait contre sa propre nation et les médias américains ne couvrent pas la réalité en Irak: «On n’avait pas le droit de parler à la presse et il fallait répéter uniquement ce que les autres ´´nos supérieurs´´ déclaraient officiellement» ont-ils soutenu.

    Les vétérans ont abordé la question du scandale d’Abou Ghraïb, soulignant que les commanditaires n’ont jamais été sanctionnés, du moins les véritables. Ils ont évoqué, également, le scandale de Blackwater, cette fameuse organisation de «police privée» qui travaillait pour les multinationales et se considérait en terrain conquis, auteur de plusieurs bavures contre des civils irakiens. Comme quoi, tout n’a pas été dit sur les dessous de cette invasion et ses prolongements militaires et politiques.

    Nos interlocuteurs refusent de combattre aujourd’hui pour l’impérialisme américain. Pour Nike Nordstom en tout cas, qui vient d’être rappelé une nouvelle fois pour repartir en Irak, la prison serait le recours au lieu d’aller tuer des citoyens chez eux.

    Hart Viges, un grand enfant, aspire à une paix religieuse; c’est également le souhait de Carl Webb qui avait participé à la première guerre du Golfe.

    On compte aujourd’hui plus de 40.000 déserteurs dont 30.000 sont en prison pour avoir refusé de prendre les armes contre un peuple qui était libre et indépendant. Pour les six vétérans que nous avons rencontrés c’est la même chose.

    Chacun d’eux garde un très mauvais souvenir de son passage en Irak. Si pour l’un, c’est celui d’avoir pointé une arme en direction d’un enfant, pour l’autre, c’est parce qu’il fallait tuer une a fille, pour un grand mensonge appelé «armes de destruction massive». Bush, ont soutenu les intervenants, a détruit le patriotisme dans nos coeurs et c’est bien pour les intérêts de ses amis dont les richesses ont triplé qu’il l’a fait.

    Même Bill Clinton et Jimmy Carter ont menti, car les terroristes et plus précisément les fondamentalistes afghans ont été financés par les Américains. Pour nos interlocuteurs, il est vrai qu’ils n’ont jamais tué directement quelqu’un mais se considèrent comme complices, les choses pour eux doivent changer, pour que la vérité éclate. Ils regrettent tous d’avoir eu un jour un sentiment de haine. Hart Viges, prépare, d’ailleurs, un livre sur la guerre en Irak qu’il espère traduire en français et en arabe.


    - - L’Expression
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