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Epidémie de calculs urinaires chez les enfants aux Etats-Unis

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  • Epidémie de calculs urinaires chez les enfants aux Etats-Unis

    Une nouvelle épidémie semble frapper les enfants aux États-Unis : les calculs urinaires. Victimes d'un régime trop salé ou trop riche en protéines, les petits Américains souffrent de leurs reins parfois dès l'âge de cinq ans. Pour l'instant, la France semble relativement épargnée par ce phénomène, mais les spécialistes restent vigilants, les comportements alimentaires dans l'Hexagone se rapprochant de ceux adoptés outre-Atlantique.

    Habituellement, les calculs rénaux (encore appelés lithiase rénale) sont une maladie de l'adulte. Les cas pédiatriques sont rares (vingt fois moins fréquents que chez l'adulte), et ils surviennent surtout dans des contextes particuliers : infections, malformations, maladies métaboliques héréditaires. Selon le New York Times daté du 28 octobre, qui cite en référence de nombreux experts américains, les lithiases urinaires seraient devenues monnaie courante chez les enfants américains, rançon peu ou prou des mêmes déséquilibres nutritionnels qui ont conduit à l'épidémie d'obésité et de diabète infantile. Plusieurs spécialistes témoignent de la flambée des cas à partir de 5-6 ans et vers 10 ans en moyenne. Des services spécialisés ont même été créés dans certains établissements, comme à l'hôpital des enfants de Boston (Massachusetts). «Dans les années 1970-1980, les médecins voyaient un cas tous les quelques mois. Nous recevons au moins un enfant par semaine», raconte ainsi le professeur Caleb Nelson, responsable de cette unité. Des recherches épidémiologiques sont en cours. La maladie est découverte à l'occasion de douleurs abdominales plus ou moins aiguës, pouvant aller jusqu'à la colique néphrétique, ou par la présence de sang dans les urines.

    Excès de sucreries

    Comme chez l'adulte, les calculs sont le plus souvent constitués de cristaux d'oxalate de calcium, dont la formation est facilitée par des urines trop concentrées. Principaux accusés : un régime trop riche et des boissons pas assez abondantes. Les experts américains comme le professeur Bruce Slaughenhoupt (Université pédiatrique du Wisconsin) pointent du doigt avant tout la consommation excessive de sel. Outre les chips et les frites, ce produit est largement présent dans tous les plats manufacturés (y compris les sandwichs et les soupes) et même dans les boissons pour sportifs, dont sont friands les jeunes Américains. Des spécialistes accusent aussi l'excès de sucreries, notamment dans les sodas ; et les régimes hyperprotéinés, très populaires chez les adolescents qui veulent perdre du poids. Les jeunes qui souffrent de calculs rénaux ne sont pas tous obèses, tempère cependant un pédiatre américain.

    «La France n'est pas dans ce cas de figure. Jusqu'à présent, nous n'avons observé aucune modification des lithiases de l'enfant, assure le Pr Pierre Cochat (CHU de Lyon), qui coordonne l'un des trois centres français de référence pour les maladies rénales en pédiatrie. Quand nous avons un doute, une enquête diététique complète est pratiquée, mais, pour l'instant, nous avons fait chou blanc. Sur les 20 à 30 cas de calculs urinaires vus chaque année à Lyon chez les moins de 18 ans, moins de 5 % relèvent de causes alimentaires.» Soit à peine un cas par an. «Je ne suis pas surpris de ce qui se passe aux États-Unis, mais pas inquiet pour la France pour l'instant», confirme le Pr Georges Deschênes de l'hôpital Robert-Debré, dont le service participe au centre de référence francilien des maladies rénales de l'enfant. Au total, cet établissement pédiatrique reçoit moins de 50 cas de calculs urinaires par an. «Chez les deux tiers des patients, l'origine est métabolique, plus ou moins bien expliquée», note Georges Deschênes, qui tient à mettre en exergue une cause particulière. «Une à deux fois par an, l'enquête alimentaire révèle une consommation élevée de pâte au chocolat à tartiner. Ce produit est en effet riche en acide oxalique, ce qui favorise les lithiases rénales. Mais l'arrêt de la consommation a un effet radical.»

    Surdosage en vitamine D

    De son côté, le Dr Christophe Philippe, pédiatre aux urgences de l'hôpital Louis-Mourier (Colombes), signale quelques cas de calculs rénaux liés à des surdosages en vitamine D. «Cette vitamine est habituellement prescrite aux nourrissons pour éviter les carences, explique-t-il. Mais certains bébés ont des apports excessifs, à la fois sous forme de gouttes à trop forte posologie et par les laits maternisés qui sont enrichis en vitamine D.»

    «Pour l'instant, notre principal problème, c'est que le diagnostic de lithiase urinaire est souvent méconnu chez l'enfant, estime le Pr Cochat. Mais si les cas se mettaient à augmenter, les centres de référence s'en rendraient compte, et une enquête nationale serait déclenchée avec l'Institut de veille sanitaire.»

    Par Le figaro
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