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Angolagate, l'histoire trouble des enveloppes d'argent

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  • Angolagate, l'histoire trouble des enveloppes d'argent

    Des enveloppes d'argent liquide étaient fréquemment distribuées à des personnalités par les employés du principal acteur des ventes d'armes à l'Angola, ont admis lundi plusieurs des 42 prévenus du procès de Paris.

    Pierre Falcone, l'homme d'affaires qui a conduit la vente d'armes présumée illicite de 790 millions de dollars en 1993-1998 à l'Angola, objet du procès, a reconnu lui-même les faits à la barre, tout en assurant qu'ils étaient légaux, de même que son ex-secrétaire Isabelle Delubac.
    Cette dernière a déclaré que les bénéficiaires des remises d'argent en espèces dans les années 1990 étaient des officiels angolais qu'elle n'a pas nommés, des salariés de la société, dont elle-même, et des personnalités françaises.
    Elle n'a nommé à ce titre que l'écrivain Paul-Loup Sulitzer - qui est parmi les prévenus mais était absent lundi - et a assuré que, pour le reste, elle ne se souvenait pas.
    "Des versements ont été faits à un certain nombre de personnalités angolaises, dont je ne retrouve pas forcément les noms, qui venaient à Paris", a dit Isabelle Delubac.
    "Je crois avoir remis au moins une fois une enveloppe à M. Sulitzer (...) Une fois ou deux", a-t-elle ajouté.
    Cet épisode de l'affaire est vu par l'accusation comme l'illustration des pratiques de corruption prêtées à Pierre Falcone, qui aurait ainsi "acheté" des personnalités politiques et du tout-Paris pour favoriser ses affaires, et particulièrement la vente d'armes en question.
    Sur la foi de témoins et de dépositions à l'instruction de Pierre Falcone, elle retient comme bénéficiaires des espèces Jean-Christophe Mitterrand, fils aîné de l'ancien président, Jean-Charles Marchiani, ex-bras droit de Charles Pasqua, l'ancien P-DG de RMC Jean-Noël Tassez et Arcady Gaydamak, associé de Falcone dans la vente d'armes, en fuite en Israël.

    PREUVES MATERIELLES

    La preuve de l'existence des remises d'enveloppes, sans les noms des bénéficiaires, a été retrouvée par la police lors de l'enquête, des bordereaux étant retrouvés par la police dans des disquettes informatiques cachées chez Isabelle Delubac.
    Les documents portaient les codes "Galilée" et "Doc" qui, ont reconnu Delubac et Falcone, renvoyaient aux remises d'enveloppes.
    Samuel Mandelsaft, un prévenu en fuite, amenait les billets dans un sac en plastique et Pierre Falcone les plaçait dans son coffre. Ensuite, ce dernier donnait plusieurs fois par mois ses instructions et Isabelle Delubac confectionnait les plis.
    Les enveloppes pouvaient contenir jusqu'à 100.000 francs (15.000 euros), a-t-elle dit. Interrogé sur l'origine de l'argent, elle est revenue sur ses dépositions de 2001 où elle déclarait penser qu'il s'agissait de l'argent de Pierre Falcone.
    "Ca venait de l'ambassade de l'Angola, et c'était destiné à couvrir les frais des gens qui se déplaçaient à Paris", a-t-elle expliqué.
    Pierre Falcone a également soutenu cette version et réitéré sa position constante depuis le début du procès : il ne peut pas parler ni donner aucun nom car il serait tenu par le "secret-défense" angolais, ayant agi en qualité de mandataire du régime d'Eduardo dos Santos.
    L'accusation soutient que l'argent venait des comptes de Pierre Falcone en mettant en regard les dates mentionnées sur les bordereaux "Galilée" et des retraits de montants semblables, au même moment, des comptes des sociétés Falcone.
    Les salariés de Pierre Falcone percevaient aussi beaucoup d'espèces, Isabelle Delubac reconnaissant à l'audience avoir elle-même perçu 10.000 francs par mois (1.500 euros) de "complément de salaire" de 1997 à 2000 de cette manière.
    Les employés étaient récompensés pour leurs efforts en faveurs de l'Angola, a dit Pierre Falcone. "J'ai trouvé justifié que les gens qui travaillaient plus gagnent plus", a expliqué l'homme d'affaires.
    Le procès se poursuit mardi.

    Reuters
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