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La course folle des hélicoptères français Caracal en Afghanistan

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  • La course folle des hélicoptères français Caracal en Afghanistan

    Une course folle à 250 km/h et 6 mètres du sol: les deux hélicoptères effacent les vallées et plaines d'Afghanistan, frôlant barres et crêtes rocheuses. Un "vol tactique", dit-on sobrement en langage militaire pour désigner ces montagnes russes vertigineuses.

    Car en Afghanistan, il n'y a pas de mission de routine. Chaque année, avions et hélicoptères de la coalition internationale sont la cible de 350 à 400 tirs d'insurgés, à l'arme légère ou au RPG (lance-roquettes), un par jour en moyenne.

    Les talibans auraient également conservé des missiles Stinger, fournis par les Américains aux moujahidine pour combattre l'occupation soviétique dans les années 80.

    Lundi encore, un hélicoptère américain, atteint par des tirs de roquettes, a été contraint de se poser d'urgence dans la province de Wardak, près de Kaboul.

    Pour rallier la "base d'opérations avancée" de Nijrab, à une soixantaine de kilomètres au nord-est de la capitale, les deux Caracal volent donc "plein pot" et le plus bas possible. Objectif: ne pas laisser à d'éventuels tireurs le temps d'armer, de viser et d'ouvrir le feu. Le trajet Kaboul-Nijrab est couvert en 20 minutes contre trois heures pour un convoi de blindés.

    Les Caracal sont la Rolls des hélicoptères du théâtre afghan. Un seul appareil pourrait rivaliser: le HH-60 des forces américaines, un Black-Hawk survitaminé.

    Depuis le 3 octobre, un troisième exemplaire est venu rejoindre les deux Caracal déjà présents à Kaboul. A eux trois, ils sont désormais capables de transporter simultanément une section, soit une trentaine d'hommes avec leur matériel.

    Deux Gazelle ont également fait leur apparition sur l'aéroport militaire de la capitale, un apport précieux pour l'Otan qui, malgré un nombre d'hélicoptères évalué à plus d'une centaine sur le théâtre, ne cesse d'en réclamer davantage.

    Caracal et Gazelle supplémentaires mais aussi drones, systèmes d'écoute et mortiers avaient été promis le 22 septembre par le gouvernement aux quelque 2.700 militaires français déployés sur le sol afghan en réaction à l'embuscade meurtrière qui avait coûté la vie à dix d'entre eux le 18 août.

    Dompter un Caracal en vol tactique dans les reliefs afghans exige cependant une sérieuse expérience.

    "En Afghanistan, on réunit les deux plus mauvaises conditions pour faire évoluer un hélicoptère, des montagnes et des températures dignes de l'Afrique", explique le lieutenant-colonel Olivier Celo, commandant du détachement d'hélicoptères français de Kaboul.

    "Je connais très peu d'endroits au monde où il fait 35 ou 40 degrés en été à 2.000 mètres d'altitude", souligne-t-il.

    Par ordre de priorité décroissante, explique ce pilote chevronné, les Caracal ont quatre missions principales: l'évacuation sanitaire, le transport tactique, la récupération d'équipages à la suite d'atterrissages forcés ou d'éjections ainsi que le renseignement et la reconnaissance.

    Cette dernière fonction a toutefois été reprise par les Gazelle, équipées de caméras thermiques, un outil particulièrement performant pour débusquer les insurgés la nuit. Avec leurs missiles HOT, ces appareils sont aussi de redoutables prédateurs pour les pick-up (véhicules tout-terrain à plate-forme) des talibans.

    Certaines missions des Caracal sont toutefois plus discrètes. "Le détachement a participé à la libération d'une journaliste allemande à l'été 2007", confie le lieutenant-colonel Celo.

    "Il a décollé pour essayer d'identifier un convoi suspect en ville, il l'a suivi à distance de nuit avec les caméras thermiques avant de transmettre les coordonnées de la maison où était détenue l'otage au commandement régional", explique-t-il. Le lendemain matin, la journaliste était libre.

    source : AFP
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