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Brooks Brothers, l'étoffe des présidents

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  • Brooks Brothers, l'étoffe des présidents

    Brooks Brothers, la marque new-yorkaise, qui fête cette année ses 180 ans et a ouvert boutique rue Saint-Honoré à Paris depuis deux ans, a compté quasiment tous les dirigeants des États-Unis parmi ses clients.

    L'élection américaine est gagnée d'avance pour Brooks Brothers. Si Barack Obama l'emporte, il deviendra le client le plus charismatique que la marque ait connu depuis John Fitzgerald Kennedy. John McCain compterait aussi certains des classiques de la maison dans son dressing. Même Sarah Palin, après la révélation de la grossesse de sa fille, s'est empressée d'aller rhabiller son futur gendre dans l'une des boutiques de cette institution new-yor kaise pour lui donner une stature moins juvénile.

    Bref, Brooks Brothers - qui dénombrait déjà parmi ses clients trente-sept des trente-neuf présidents américains depuis l'ouverture de son premier magasin à l'angle de Catharine et Cherry Streets, en 1818 - est assuré d'épingler le prochain élu à son palmarès.

    La griffe s'est toujours gardée de communiquer sur son statut de tailleur de l'Amérique triomphante. Il s'agit néanmoins du secret vestimentaire le moins bien gardé des États-Unis. Devant Obama battant la campagne en bras de chemise ces derniers mois, n'importe quel observateur attentif a pu relever les pointes boutonnées de ses cols ou le fin empiècement dos de ses liquettes, qui caractérisent les modèles maison. Idem sur ces images de Kennedy où six petits plis à la couture d'un poignet suffisent à authentifier la marque de fabrique ou sur ce cliché de Richard Nixon, au piano, trahi par l'emplacement excentré du bouton de manchette…

    La griffe fait partie du patrimoine américain

    « Nos modèles perpétuent des codes et des détails si précis depuis des décennies qu'ils sont connus de tous les Américains », explique Kelly Stuart, directrice de la * formation des vendeurs à l'histoire *maison. « Brooks Brothers incarne l'establishment » , ajoute Eraldo Poletto, le directeur de la stratégie et du développement qui officie comme bras droit de l'Italien Claudio del Vecchio - fils du *fondateur du groupe lunetier Luxottica - qui a racheté la marque en 2001. « Dès lors qu'un jeune Américain réussit, qu'il obtient un examen ou décroche son premier vrai job, son père l'amène s'habiller dans nos rayons. »

    À l'exception de Jimmy Carter et de Ronald Reagan, qui faisaient appel à leur tailleur personnel, tous les chefs des États-Unis d'Amérique ont été griffés Brooks bien avant leur investiture. Pour son mariage avec Jacqueline *Bouvier, JFK avait notamment commandé des parapluies avec un médaillon gravé à ses initiales pour les garçons d'honneur. Le jour de son installation à la Maison-Blanche, il arborait une chemise en oxford de la marque qui deviendra un best-seller. Et le 22 novembre 1963, il portait un modèle similaire aujourd'hui exposé avec l'impact des balles, dans un musée de Washington.

    O n peut dire que l'histoire de Brooks Brothers se confond avec celle du pays. Jusqu'au début des années 2000, la griffe s'interdisait d'avoir des complets noirs en rayon, en hommage au président Abraham Lincoln qui avait été assassiné dans un frac noir de sa confection. En 1945, la cape à brandebourgs que portait Roosevelt lors de la signature des accords de Yalta sortait de ses ateliers. Également griffé maison, le costume souple à deux boutons et fins revers que Kennedy adopta pour son investiture deviendra un symbole de renouveau pour les plus jeunes générations. Au début des années 1970, la maison lance Brooksgate, une ligne plus accessible destinée aux jeunes diplômés. Hélas, quelques semaines plus tard, éclate le scandale du Watergate qui rime avec son appellation. La marque tentera alors par tous les moyens de dissocier son nom de ce sombre chaos politique.

    À la boutique de Madison Avenue, Thomas Davis, responsable du service de chemises *made-to-mesure, pourrait, du haut de ses 41 ans de maison, écrire des romans sur ses célèbres clients. Mais il est trop occupé à vous détailler la différence entre les belles popelines, les toiles oxford et coton Sea Island qui servent à façonner une chemise à vos mesures sous 5 à 6 semaines (entre 150 et 395 dollars en fonction du tissu). Les différents cols et poignets seront doublés d'une triplure qui leur donne une souplesse visible à l'œil nu. À l'intérieur de la patte de boutonnage, au niveau de l'ourlet, une étiquette précisera votre nom et le numéro de commande, afin de pouvoir vous réapprovisionner à distance. Car cette boutique, qui est aujourd'hui la plus ancienne de la marque à Manhattan, ne voit pas défiler que d'illustres Américains. « Voilà dix ans, finit par lâcher Thomas Davis, nous avons eu la visite de Jacques Chirac. Nous sommes connus pour nos différentes longueurs de manches et votre ancien président est un grand bonhomme. Mais comme il ne connaissait pas sa taille américaine, nous lui avons façonné un premier modèle, puis d'autres. » Depuis, Jacques Chirac aurait même pris le pli d'en commander pour faire des cadeaux.

    Par le figaro


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