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Paroles d'un converti

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    Salam,
    Franck, alias El French Muslim Rover (EFMR) from Lyon (France)
    Titre de l'article: "Parole d’un converti français"
    "Celui qui abandonne son foyer pour se mettre en quête du savoir suit la voie de Dieu, l’encre du savant est plus sacrée que le sang du martyr " Muhammad
    Décembre 2005, Lyon, France … :
    - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -- - -
    Je me présente, je m’appelle Franck Morellato, j’ai 39 ans, je suis français, globe-trotter et musulman, et je ne suis pas un terroriste.
    Puisque dans la vie des gens de ce monde, la valeur intrinsèque d’un homme s’évalue à son parcours professionnel, le voici :
    Fils d’un soudeur et d’une femme de service hospitalier, élevé dans le quartier d’Estressin de la banlieue de Vienne, après des études commerciales supérieures, j’ai fait mes débuts en 1987 dans le monde du travail comme VRP dans le rayonnage sur le secteur de l’Auvergne. Puis j’ai changé de métier et suis devenu ingénieur commercial dans la bureautique, puis l’informatique. Puis journaliste-chroniqueur bénévole à Londres pour un magazine lyonnais. Puis en Malaisie pour la radio Europe2. Puis directeur-actionnaire d’une société malaisienne dans la sécurité. Puis homme d’affaires en Asie du Sud Est. Puis consultant international. Puis romancier-poète. Pour finir aujourd’hui par ce qui me définit le mieux, globe-trotter …
    Depuis plus de quinze ans, j’ai oeuvré en Asie, en Europe, en Amérique du Nord, Centrale et du Sud, en Océanie, en Afrique. Je suis rentré et sorti de la vie de nombre de gens, des gentils, des méchants, des simples, des compliqués, des riches, des pauvres, des grands, des petits, des beaux, des moches, des très moches… des femmes et des hommes qui m’ont ouvert leur porte et leur coeur, et qui m’ont appris que si le costume et les manières changent, le fond demeure toujours le même, une personne reste une personne, tellement humaine.
    Le voyage fait donc partie de moi, comme une seconde peau, une seconde nature, une compagne insatiable qui me fait rêver, et qui me donne la force d’aller plus loin. Et c’est lors d’un de ces voyages qu’un jour j’ai rencontré ce qui fait aujourd’hui le fondement de ma vie, l’Islam, la « soumission à Dieu ».
    Soumis ? Curieux adjectif, apparemment tellement éloigné de ma personnalité.
    Pour qui me connaît, on pourrait dire de moi que je suis un franc-tireur, un décodeur déconneur existentiel, l’auteur satirique du roman « la Crise asiatique de Bob la main froide »… Bref, un teigneux à qui on ne la fait pas. Soumis donc ? Difficile à croire, et pourtant, je le suis, soumis, et pas à n’importe quoi ou qui, je suis "Muslim", "soumis à Dieu" et heureux de l’être.
    Comment j’en suis arrivé là ?
    Comment un garçon élevé au coeur de la république française, de bonne constitution physique et doté d’un bon sens de l’humour, a-t-il pu se soumettre à une religion qui lui demande de prier cinq fois par jour? De ne plus manger de porc alors qu’il adorait le cassoulet? De ne plus boire d’alcool alors qu’il se pâmait devant une bonne bouteille de côte rôtie? Et de croire les propos d’un arabe du septième siècle du nom de Muhammad?
    Comment cela peut-il être possible de surcroît, à notre époque, vu tout ce qui a été dit par les médias sur les Musulmans ? Islamisme, antisémitisme, intégrisme, fanatisme, terrorisme… des tas de mots en ISME qui font peur.
    Et pourquoi surtout, vouloir revendiquer son appartenance à cette religion si impopulaire pour nombre d’habitants de pays "développés ", alors qu’on a eu la chance, aux yeux d’une grande partie du monde, de naître "blanc", et en plus "français" ?
    Par besoin d’idéal ? Pour se faire remarquer ? Pour montrer aux gens qu’on existe? Serais-je devenu fou ? Qu’est ce que je recherche ? Des problèmes ?
    Rien de tout ça. Je suis un simple terrien, touché par la grâce d’une religion qui s’appelle Islam, un croyant parmi d’autres qui ne se reconnaît pas dans l’image du terroriste potentiel régulièrement donnée par les médias.
    Si sur le un milliard trois cent millions de personnes de religion musulmane, il y a des fanatiques extrémistes, pourquoi stigmatiser le reste de la communauté, en multipliant les amalgames et en la rendant personnellement responsable de l’aveuglement suicidaire de quelques milliers d’éléments ?
    Et s’il y a, parmi les convertis, une poignée d’illuminés criminels, pourquoi jeter l’opprobre sur tous les autres, ces « autres » dont je fais partie, et qui préfèrent au « Vous ! », le « Nous » auquel ont droit tous les enfants de la république française?
    Le terrorisme a des causes, étudions les causes et nous éviterons les raccourcis fainéants et insultants…
    Tuer des innocents, n’a rien d’islamique, et il suffit de se pencher sérieusement sur le Coran pour s’en apercevoir. Comme le dit le chrétien, Emilio Platti dans son livre "Islam... Étrange?":
    "L'Islam ne permet pas la révolte contre la vie. L'angoisse existentielle est dépassée... le Coran guide l'homme vers plus de sérénité car Dieu demande à l'homme de se convertir à la paix... C'est une sagesse qui reconnaît les frontières de l'humain, mais qui sait aussi plonger le regard bien au-delà… C'est ce qui permet au Musulman de vivre la relativité de la vie et du monde..."
    Et j’y adhère pleinement. Si j’ai choisi d’être musulman, c’est parce que l’Islam fait de moi un homme meilleur. Et cela se passe naturellement, sans heurt, ni prosélytisme, ni embrigadement, ni gourou, ni pression sociale d’aucune sorte. D'ailleurs, ma "conversion" s’est faite chez moi, à l’ombre de mes lectures, dans mon bureau de Lyon…
    En octobre 2001, je travaillais à l’écriture de mon deuxième roman. Et en lisant les nouvelles du matin, je me suis rendu compte que l’Islam, une religion que j’avais fréquentée de près de par mes relations d’affaires en Malaisie et en Indonésie, était devenu après l’attentat de New York, " l’ennemi à combattre ", voire, pour certaines chaînes américaines, " à abattre "… Ma réaction fut pragmatique, si le méchant du moment devenait le musulman, la démarche logique d’un homme qui veut comprendre, était de découvrir ce qu’était un musulman, et ce qu’était l’Islam exactement.
    Je me suis rendu derechef à la bibliothèque du coin, ai pris un Coran (édition de D.Masson, 1967), et ai découvert, surpris, que pour les Musulmans, le Coran (trad.: la récitation ) était la continuation de plusieurs livres de l’ancien testament et des évangiles. J'ai commencé donc par la base et me suis mis à étudier en détail, ce que je n’avais jamais pris le temps de faire auparavant, la sacro-sainte bible.
    J’ai donc lu, et relu, et les mois se sont écoulés, et un jour, naturellement, je suis arrivé au Coran…
    Les premiers versets m’ont intéressé. Puis les sourates. Puis quand j’ai fini le livre, j’étais troublé. Où était le danger ? Où était " l’axe du mal " tant proclamé par tant de monde ? Je me suis dit que je m’étais trompé, que j’avais du louper quelque chose, et je l’ai relu, afin de mieux comprendre. Et plus je lisais le Coran, plus je me sentais proche de sa spiritualité, de ses paraboles, de sa miséricorde, de son amour, de sa grâce…Un jour, dans mon bureau, j’ai décidé de passer le pas, de me soumettre à Dieu, et de devenir musulman, ce qui n’a rien à voir avec terroriste.
    Je suis donc aujourd'hui un "converti" comme les médias m'appellent, et toujours heureux d'être français. Et fidèle à l'Islam, je m'efforce d'observer dans mon existence de globe-trotter, "une juste mesure, un juste milieu ». Et à ces quelques musulmans que je croise parfois autour du monde, et qui me parlent d'un Islam radical, je ne peux m'empêcher de sourire et de leur citer la Sourate 109, "Al-kafirun" (trad.: "les infidèles") du Coran:
    " Ô nom de Dieu celui qui fait miséricorde, le miséricordieux.
    Dis : « Ô vous, les infidèles !
    Je n’adore pas ce que vous adorez ;
    Et vous n'êtes pas adorateurs de ce que j'adore.
    Je ne suis pas adorateur de ce que vous adorez.
    Et vous n'êtes pas adorateurs de ce que j'adore.
    A vous votre religion, et à moi ma religion. » "
    Bonne route à chacune et à chacun,
    Salam, Paix, Peace, Shalom,
    Franck Morellato
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