Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Pavlenko, un vétéran russe du déminage des frontières algériennes se souvient

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Pavlenko, un vétéran russe du déminage des frontières algériennes se souvient

    [Aps 4/11/08] MOSCOU - Dans le bureau d'un vice-recteur de la prestigieuse université de stomatologie de Moscou, l'attention du visiteur est tout de suite attirée par une carte des frontières est de l'Algérie avec cette légende en gros caractères d'imprimerie: "L'Algérie se souvient, l'Algérie n'oubliera pas"... Si la présence de cette carte dans pareil endroit parait, de prime abord, surprenante, elle s'explique par le fait que le vice-recteur se trouve être aussi le président de l'association des vétérans de ce que les Russes appellent "les combattants internationalistes".

    L'association est composée notamment de soldats et d'officiers ayant participé à la 2e Guerre mondiale puis à des missions de sécurité à l'intérieur de l'Union soviétique ou d'assistance à l'extérieur du pays.

    Selon ce responsable, cette université a été la première à accueillir, à partir de 1998, le siège de l'association au sein de laquelle figure le "groupe algérien des combattants internationalistes" formé notamment de sapeurs ayant entrepris en 1962, aux côtés des éléments de l'armée algérienne, le déminage des régions situées le long des frontières avec la Tunisie et le Maroc.

    A côté de la carte, un tableau de peinture représentant le portrait d'un jeune soldat, ne manque pas de retenir lui aussi l'attention. Aussitôt, le vice-recteur laisse le soin à son ami le colonel Andreï Pavlenko d'expliquer qu'il s'agit du caporal Nikolaï Piaskorsky, mort en Algérie alors qu'il procédait avec ses compagnons au déminage d'un secteur des frontières est du pays.

    "Né en 1941, le caporal Piaskorsky, originaire d'Ukraine et dont le père était lui aussi démineur, est tombé le 11 décembre 1963 après avoir neutralisé près de 10.000 mines avant d'être fauché par l'une d'elles", raconte-t-il. Se remémorant la période qu'il avait passée en Algérie, Andreï Iakovlevitch Pavlenko, ce vétéran des démineurs soviétiques qui avaient contribué à débarrasser de vastes zones des engins de la mort semés par les forces coloniales avant leur départ, parle alors avec beaucoup d'émotion de ce pays auquel il a consacré un livre au titre évocateur: "En Algérie, nos coeurs sont restés".

    "Les forces d'occupation (françaises) avaient laissé derrière elles, en guise cadeau, des millions de mines de toutes sortes, en général des mines antipersonnel et dont les éclats peuvent être très dangereux dans un large rayon tout le long des 1.200 km minés sur une profondeur allant de 3 à 15 km", affirme Pavlenko.

    Le capitaine qu'il était faisait partie, entre 1963 et 1964, des tout premiers officiers démineurs soviétiques qui avaient participé au déminage des frontières et formé des démineurs algériens.


    L'absence de plans de minage, l'autre écueil mortel


    Le plus grave, dénonce Pavlenko, c'est que l'armée d'occupation n'a pas daigné laisser les plans de pose des mines, des plans à l'évidence très utiles pour le nettoyage du terrain après la guerre et ceux, rarissimes, qui existent sont souvent erronés. "Ceux qui ont décidé de laisser derrière eux ces mines se sont rendus coupables d'un crime des plus abjects compte tenu du grand nombre d'hommes, de femmes, d'enfants et de vieillards innocents arrachés à la vie ou irrémédiablement mutilés par ces engins", assène l'homme avec colère.

    L'ancien militaire nous apprendra également que non seulement des mines ont été retrouvées dans les endroits les plus inattendus, mais en plus, certaines étaient dissimulées dans des étuis en plastique qui les rendaient indétectables par les appareils de l'époque, tandis que d'autres étaient dotées d'un double détonateur ou piégées, ce qui rendaient leur neutralisation extrêmement difficile et, dans tous les cas, très risquée.
    Ainsi, les sapeurs de l'armée algérienne et ceux des deux groupes de démineurs soviétiques, l'un basé à Maghnia à l'ouest et le second à El Kala à l'est, étaient quotidiennement confrontés à un danger mortel, poursuit Pavlenko.

    "Le nombre de mines enfouies était tel qu'on enregistrait jusqu'à trois cents explosions par minute lorsque le char ouvrait des passages dans les champs de mines et la température à l'intérieur de l'engin, surtout en été, montait par moments jusqu'à 80 degrés", affirme-t-il. "Beaucoup de démineurs ont été grièvement atteints, certains ont perdu la vue, d'autres une jambe ou les deux jambes à la fois par des mines non explosées après le passage du char de déminage", dit Pavlenko en s'efforçant de réprimer ses larmes.

    Il se souvient aussi que "l'intense chaleur dégagée par les explosions provoquait des incendies dans les champs de céréales, lesquels avaient à l'évidence une importance vitale pour la population déjà confrontée à une extrême pauvreté du fait de la colonisation, et poussait les démineurs à abandonner un moment leur travail pour voler au secours, en compagnie de soldats de l'ANP, des paysans pour les aider à combattre le feu et sauver ce qui peut l'être de la récolte".
    "Mais je dois avouer que malgré le dénuement dans lequel ils vivaient au lendemain de l'indépendance, les Algériens faisaient preuve d'une générosité et d'une hospitalité sans pareilles et que nous garderons éternellement en mémoire comme des moments forts de notre existence et de notre combat pour la vie", conclut Pavlenko.

  • #2
    Pour ceux qui méprisent ou minimisent l'aide ou la coopération inter-pays socialistes et spécialement avec l'URSS et bien voilà un parfait échantillon de ce qui pourrait etre ce genre de coopérations.

    C'est pas les Yankees capitalistes et égoistes américains qui vont se sacrifier et faire l'éffort d'aider un pays à déminer ses frontières !

    Vous pouvez aussi comprendre un peu pourquoi l'Algérie dans l'état ou elle était en 1962 n'avait pas d'autre choix que de basculer du coté du bloc socialiste et adopter sa doctrine aussi.

    Commentaire


    • #3
      Ce que je retiens moi est que la France n'a donné ces fameux plan de mines qu'en décembre 2007 lors de la visite de Sarkosi. C'est à dire 45 ans après l'indépendance. Pathétique pour le soit disant pays des droits de l'homme.

      Commentaire


      • #4
        ...Vous pouvez aussi comprendre un peu pourquoi l'Algérie dans l'état ou elle était en 1962 n'avait pas d'autre choix que de basculer du coté du bloc socialiste et adopter sa doctrine aussi...
        Doucement mon ami (e). les algériens se sont justement battus pour avoir le choix et le choix de l'époque a été pour le non-alignement sur le bloc de l'est (je suis convaincu que vous comprenez la complexité et les nuances). Ce choix a été surtout dicté par l'engagement des algériens dans la voie de la décolonisation africaine et ailleurs.

        Pour ce qui est de l'occident et des USA en particulier, il ne faut pas oublier que la question algérienne est la source de conflit entre la france et les USA. les usa ont soutenu la cause algérienne et aidé à son inscription à l'ordre du jour du conseil de sécurité contre l'avis de la france. il ne faut pas oublier aussi l'aide des UsA juste après l'indépendance, surtout l'engagement du président Kennedy (une place porte son nom à el biar, à remarquer iqu'il n'y a que lui et le roi Mohamed V du maroc qui ont leurs noms à alger)

        Commentaire


        • #5
          Très grave erreur d'avoir neutraliser les lignes Charles et Morris,il fallait les laisser pour sécuriser nos frontières surtout avec le voisin de l'ouest, ou des milliards en produits subventionnés et en carburant regagnant l'autre côté, pour nous balancer en suite des produits de la mort, mais peut être c'etait un mauvais souvenir qu'on voullait effacer.
          Faute de grives , nous mangeons des Merles

          Commentaire

          Chargement...
          X