Élections d'Obama : une rude leçon pour la France
Par Sylvie Pierre-Brossolette
Nicolas Sarkozy et Barack Obama, le 12 septembre 2008 au Capitol à Washington. © AFP/Nicholas KAMM
Voici la France sidérée. Massivement favorable à l'élection de Barack Obama, elle se retrouve à la fois comblée dans ses préférences et perplexe lorsqu'elle se contemple. L'hypothèque d'un président noir élu aux États-Unis ayant été levée, cela renvoie le "pays des droits de l'homme' à ses insuffisances : à part quelques ministres nommés par le fait du prince, les personnalités issues des minorités visibles, comme on les nomme pudiquement, sont absentes du jeu démocratique. La leçon est rude. Certes, les différences entre un État où les Noirs sont présents depuis plusieurs siècles (13 % de la population) et un autre où les Maghrébins ne sont arrivés en masse qu'après la Seconde Guerre mondiale, expliquent, si elles n'excusent, beaucoup de choses.
Il n'en demeure pas moins que la vitalité de la démocratie américaine, aidée en cela par le terrible échec de George W. Bush, est un exemple pour la vieille Europe. Comment mieux intégrer ? On a glosé à l'infini sur les insuffisances de la discrimination positive. Même les États-Unis ont pris du recul sur leur méthode pour promouvoir les déshérités en fonction de la couleur de leur peau. Mais certains en ont bénéficié, permettant à une classe moyenne d'émerger et aux meilleurs de percer au plus haut niveau. Que peut-on faire de ce côté de l'Atlantique ?
Nicolas Sarkozy avait le premier osé parler du problème, en plaidant pour la nomination de hauts fonctionnaires de couleur, s'attirant les foudres des bien-pensants adeptes de l'égalitarisme le plus parfait. Barack Obama lui-même, dans son superbe discours sur le racisme prononcé à Phidalelphie pendant sa campagne, prenait du recul par rapport aux avantages donnés à son ethnie, souhaitant que ses filles n'en aient pas besoin. Quelle que soit la méthode employée, il est évident que la France doit inventer un nouveau modèle. Pour permettre, comme au temps glorieux des hussards noirs de la République, la réussite des plus doués, sans faiblesse pour ceux qui ne veulent pas jouer le jeu. Les moyens doivent être concentrés sur ceux qui désirent sortir de leur condition. Avec générosité, mais sans démagogie.
Par Sylvie Pierre-Brossolette
Nicolas Sarkozy et Barack Obama, le 12 septembre 2008 au Capitol à Washington. © AFP/Nicholas KAMM
Voici la France sidérée. Massivement favorable à l'élection de Barack Obama, elle se retrouve à la fois comblée dans ses préférences et perplexe lorsqu'elle se contemple. L'hypothèque d'un président noir élu aux États-Unis ayant été levée, cela renvoie le "pays des droits de l'homme' à ses insuffisances : à part quelques ministres nommés par le fait du prince, les personnalités issues des minorités visibles, comme on les nomme pudiquement, sont absentes du jeu démocratique. La leçon est rude. Certes, les différences entre un État où les Noirs sont présents depuis plusieurs siècles (13 % de la population) et un autre où les Maghrébins ne sont arrivés en masse qu'après la Seconde Guerre mondiale, expliquent, si elles n'excusent, beaucoup de choses.
Il n'en demeure pas moins que la vitalité de la démocratie américaine, aidée en cela par le terrible échec de George W. Bush, est un exemple pour la vieille Europe. Comment mieux intégrer ? On a glosé à l'infini sur les insuffisances de la discrimination positive. Même les États-Unis ont pris du recul sur leur méthode pour promouvoir les déshérités en fonction de la couleur de leur peau. Mais certains en ont bénéficié, permettant à une classe moyenne d'émerger et aux meilleurs de percer au plus haut niveau. Que peut-on faire de ce côté de l'Atlantique ?
Nicolas Sarkozy avait le premier osé parler du problème, en plaidant pour la nomination de hauts fonctionnaires de couleur, s'attirant les foudres des bien-pensants adeptes de l'égalitarisme le plus parfait. Barack Obama lui-même, dans son superbe discours sur le racisme prononcé à Phidalelphie pendant sa campagne, prenait du recul par rapport aux avantages donnés à son ethnie, souhaitant que ses filles n'en aient pas besoin. Quelle que soit la méthode employée, il est évident que la France doit inventer un nouveau modèle. Pour permettre, comme au temps glorieux des hussards noirs de la République, la réussite des plus doués, sans faiblesse pour ceux qui ne veulent pas jouer le jeu. Les moyens doivent être concentrés sur ceux qui désirent sortir de leur condition. Avec générosité, mais sans démagogie.
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