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La victoire d'Obama illustre les progrès d'un pays marqué par le racisme

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  • La victoire d'Obama illustre les progrès d'un pays marqué par le racisme

    La victoire à l'élection présidentielle américaine mardi de Barack Obama, né il y a 47 ans d'un père kényan, illustre le chemin parcouru par les Noirs dans un pays toujours agité par le démon du racisme.

    En devenant le 44e président des Etats-Unis, le sénateur de l'Illinois entre dans l'Histoire et fait mentir les pessimistes qui avaient estimé pendant toute sa campagne que l'Amérique n'était pas prête à élire un Noir.

    Son élection va non seulement rapprocher les Afro-Américains des autres communautés mais aussi les Etats-Unis du rêve de Martin Luther King, ébauché il y a 45 ans, de l'égalité entre les races.

    Barack Obama, grand admirateur d'Abraham Lincoln, artisan de l'abolition de l'esclavage, deviendra le 20 janvier 2009 le président d'un pays où le souvenir de la ségrégation et de la lutte des Noirs pour leur émancipation dans les années 1960, reste vif.

    Son mandat de quatre ans, renouvelable une fois, sera scruté avec grande attention pour voir s'il en fera bénéficier la communauté noire, notamment les plus pauvres, et s'il saura refermer des plaies raciales encore grande ouvertes. "Je suis vraiment reconnaissant d'être encore là pour vivre ce moment incroyablement historique pour notre pays", a commenté le parlementaire John Lewis, ancien dirigeant de la lutte pour les droits civiques.

    "C'est difficile à croire qu'on ait réussi à faire autant de progrès en si peu de temps, que l'on puisse voir un jeune Afro-Américain devenir président des Etats-Unis", a ajouté à la télévision M. Lewis, qui fut roué de coups par un groupe de Blancs dans l'Alabama en 1961. Selon lui, les Etats-Unis sont "prêts à créer une société démocratique vraiment multi-raciale".

    L'ancien candidat à la présidentielle Jesse Jackson se trouvait au milieu de la foule de partisans d'Obama rassemblés à Chicago pour la fête de la victoire. Cet ancien dirigeant de la lutte pour l'émancipation des Noirs a écouté le discours d'Obama, les yeux pleins de larmes. "Je ne savais pas quand, mais j'ai toujours pensé que c'était possible", a déclaré à l'AFP celui qui se trouvait aux côtés de Martin Luther King quand il fut assassiné.

    Même l'adversaire d'Obama, le républicain John McCain a évoqué l'importance de la race du futur président en reconnaissant sa défaite.

    "C'est une élection historique. Je reconnais qu'elle a une signification particulière pour les Afro-Américains", a indiqué l'ancien combattant du Vietnam.

    "Même si nous avons surmonté une bonne partie des vieilles injustices qui ont terni l'image de notre pays en refusant à une partie des Américains la pleine jouissance de la citoyenneté américaine, le souvenir de ces moments avait encore le pouvoir de blesser", a admis M. McCain.

    "Aujourd'hui, il faut qu'il n'y ait plus aucune raison pour qu'un Américain ne puisse pas chérir son appartenance à ce pays, la plus grande nation du monde", a ajouté M. McCain.

    Bon nombre d'analystes avaient pronostiqué des difficultés à Obama en raison de l'ostracisme touchant encore les Noirs américains. Barack Obama l'a cependant emporté dans des Etats ouvriers et majoritairement blancs comme la Pennsylvanie et l'Ohio où il avait été battu pendant les primaires démocrates par la sénatrice de New York, Hillary Clinton. Tout au long de sa campagne, Barack Obama s'est gardé de se présenter comme le "candidat noir" et a toujours estimé que s'il devait perdre ce ne serait pas à cause de sa race.

    Ce fils d'une Américaine originaire du Kansas qui a grandi à Hawaii et en Indonésie, a su adopter un discours décomplexé, insistant systématiquement sur l'unité nécessaire du peuple américain. C'est sans doute le secret de sa victoire.

    - AFP
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