Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Obama : Continuité ou rupture avec l’héritage de Bush

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Obama : Continuité ou rupture avec l’héritage de Bush

    Après l’élection de Barack Obama à la présidence des Etats-Unis, c’est sur pièce que les observateurs de la politique américaine vont juger. Après les promesses électorales, c’est à l’épreuve du réel que sera confronté le président élu. Reste que sur de nombreux dossiers, le nouveau président poursuivra la politique initiée par le président Bush. En Amérique, les présidents changent mais la stratégie, elle, demeure la même.

    Le rêve de Martin Luther King est désormais réel, un Afro-Américain a été élu président de la première puissance mondiale. Mais au-delà de l’effet temporaire de l’élection, c’est le programme appliqué par la nouvelle administration démocrate après janvier 2009 qui déterminera la nature du rêve du pasteur King. En politique étrangère, le président élu a tracé les grandes lignes de son action diplomatique. A partir du 20 janvier, son administration s’attellera à «contrôler les matériaux nucléaires aux mains de terroristes», à «ouvrir un dialogue ferme et direct avec l’Iran, sans condition préalable, pour éliminer la menace iranienne» et à «renouveler la diplomatie américaine». En clair, la méthode Obama planchera sur la dissémination des armes de destruction massive, notamment dans le cas de la Corée du Nord, mais aussi des entités non étatiques, des groupes extrémistes et autres anarchistes qui tentent d’acquérir les ADM. Le renouvellement de la diplomatie américaine sous-entend par contre que le bilan de l’administration sortante est plus ou moins chaotique.

    L’Iran sera au centre de l’action diplomatique de la nouvelle administration ; un dialogue avec Téhéran a été préconisé par de nombreux hauts responsables américains et pas des moindres, à l’instar de l’ancien conseiller de Carter, Zbignew Brzezinski. L’Iran est présenté comme un «Etat sérieux», donc fréquentable car rationnel. Avec cette démarche, le nouveau président tranche avec l’héritage de George W. Bush.

    De plus, l’Iran est devenu, grâce à la stratégie de Bush, un acteur incontournable dans la région. Pour Aaron David Miller, expert au Woodrow Wilson International Center for Scholars, l’Iran représente pour le prochain président des Etats-Unis une série de problèmes «atrocement difficiles».

    «L’Iran est au cœur de tout ce qui a de l’importance pour les Etats-Unis dans la région : l’Irak, le Liban, la prolifération nucléaire et la question israélo-palestinienne», explique cet ex-conseiller de six secrétaires d’Etat entre 1978 à 2003.

    Reste à savoir si le nouveau locataire de la Maison-Blanche aura les coudées franches pour appliquer son programme, notamment en ce qui concerne le retrait d’Irak et le redéploiement en Afghanistan. La récente nomination de David Pertaeus à la tête du Centcom chapotant ainsi le théâtre des opérations en Irak et en Afghanistan laisse croire qu’un éventuel retrait d’Irak comme préconisé par Obama lors de la campagne présidentielle ne sera pas dans l’immédiat.

    Il en est de même pour la relance du processus de paix au Proche-Orient.

    La nouvelle administration attendra vraisemblablement les résultats des élections anticipées en Israël pour proposer quoi que ce soit.

    Sur la politique unilatéraliste du président sortant, le candidat Obama avait promis de consulter davantage les alliés des Etats-Unis que son prédécesseur sur les grands problèmes mondiaux mais il a prévenu les Européens qu’en contrepartie, ils attendrait davantage d’eux, notamment sur l’envoi de troupes supplémentaires en Afghanistan. Autrement dit, je vous consulte mais acceptez de vous impliquer davantage.

    Les analystes prévoient au moins un changement de ton de la politique étrangère américaine à l’égard de l’Europe, notamment s’il respecte sa promesse de fermer la prison de Guantanamo.

    Sur la Russie, Obama a durci le ton après avoir réagi prudemment à l’offensive militaire russe en Géorgie en août dernier. Il a récemment estimé qu’une «Russie résurgente et très agressive était une menace pour la paix et la stabilité de la région».

    Son site de campagne appelle au «renforcement de l’Alliance transatlantique pour pouvoir parler à la Russie d’une seule voix». Ainsi, la Russie du tandem Medvedev-Poutine est perçue comme la nouvelle menace qui risque de déstabiliser le monde. Les grandes manœuvres du futur proche auront pour théâtre, peut être, le grand espace eurasiatique cher à Brzezinski, l’éminence grise d’Obama dans les questions diplomatiques.

    - Le jeune Independant
Chargement...
X