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L'imagination et l'intuition indispensables à la science

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  • L'imagination et l'intuition indispensables à la science

    Un colloque réunit pour deux jours d'éminents chercheurs français et allemands sous l'égide de l'Académie des sciences pour démonter les mécanismes de la découverte scientifique.

    Tout le monde connaît l'histoire de Newton et de la chute d'une pomme qui lui aurait brusquement ouvert les yeux sur la gravitation universelle. Ou celle d'Archimède qui, plongé dans son bain, s'écria «Eurêka !» et découvrit ainsi le fameux principe qui porte son nom. Ce sont bien évidemment des légendes. Mais la part de l'imagination et de l'intuition dans le monde des sciences et des découvertes est bien réelle.

    Et pour mieux cerner son importance, un colloque réunit à partir de vendredi matin, pour deux jours, des dizaines de chercheurs éminents, français et allemands, à la Fondation Simone et Cino del Duca, sous l'égide de l'Académie des sciences et de l'Académie des sciences morales et politiques. Et on peut dire que l'imagination n'est pas réservée aux poètes ou, inversement, que la science est, aussi, poésie et intuition.

    «Ce colloque a deux objectifs. Premièrement, de proposer à travers un thème fédérateur une réunion transdisciplinaire, explique l'académicien Pierre Buser, l'un des initiateurs, avec Claude Debru, lui aussi académicien, de ce colloque. Presque toutes les disciplines seront représentées. Le deuxième objectif est d'approfondir tous ensemble ce que l'histoire des sciences peut nous apporter dans l'exercice actuel de la démarche scientifique.»

    La mythologie au service de la physique

    Les philosophes seront de la partie. Ainsi, Bertrand Saint-Sernin s'interrogera sur la question de l'interaction des esprits et sur le fait qu'aujourd'hui, contrairement aux «savants-philosphes» d'antan, personne ne peut plus dominer complètement une discipline ni même une théorie. Mais que les nouveaux moyens de communication, par leur universalité et leur rapidité, fournissent une nouvelle donne.

    Et il est vrai qu'à côté des fulgurances intuitives d'un Albert Einstein ou d'une Marie Curie l'histoire fourmille d'exemples méconnus pourtant frappants et pleins d'enseignements. Ainsi est le cas du «multiplicateur de Schweigger». Johann Schweigger (1779-1857) est un physicien allemand qui s'est intéressé à l'électromagnétisme. Il est connu pour avoir inventé - une performance à l'époque - l'ancêtre du galvanomètre pour la mesure des courants électriques. Mais c'est la démarche qui l'a amené à ses inventions qui mérite réflexion.

    Il était en effet persuadé que l'électromagnétisme était déjà connu dans l'Antiquité. Ainsi, pour lui, le couple Castor et Pollux symbolisait les deux pôles électriques. Et c'est sur la base d'une peinture représentant les deux fils jumeaux de Zeus entourés de nymphes aquatiques dansantes qu'il imagina la construction de son «multiplicateur». Voici donc l'exemple d'un objectif scientifique atteint alors qu'il résulte d'une démarche hautement improbable, la mythologie au service de la physique.

    Dans le domaine de la chimie, l'imagination et l'intuition jouent également un grand rôle. Yves Jeannin les définit comme suit : «Élaborer de nouveaux développements sur la base de connaissances existantes, c'est l'imagination. Pressentir de nouveaux développements dans un domaine inexploré, c'est l'intuition.» Il devrait aujourd'hui rappeler comment la découverte des gaz rares est le fruit d'un effort commun de la logique et de l'intuition ou comment la synthèse du Nylon et la prescience de ses applications est «la réunion fascinante de l'imagination et de l'intuition».

    L'astronomie fait partie de ces disciplines scientifiques où il a longtemps été impossible de toucher, physiquement parlant, l'objet d'étude. L'imagination y a donc régné en maître. Avec des fortunes diverses, il est vrai. Mais c'est elle qui a fait progresser cette science en imaginant la réalité, en imaginant de nouveaux moyens d'études, en imaginant de nouvelles questions à résoudre… Avec à la clé, une certitude, estime Pierre Léna : «La réalité découverte a toujours dépassé ce que l'imagination avait conçu.»

    Par Jean-Luc Nothias, Le Figaro

  • #2
    Ou est la nouveaute ??

    Si l'imagination et/ou l'intuition ne sont pas les moteurs des decouvertes.. je ne vois pas ce qui le serait !

    Envoyé par A. Einstein
    Imagination is more important than knowledge. For knowledge is limited to all we now know and understand, while imagination embraces the entire world, and all there ever will be to know and understand



    ps.
    traduction:
    L'imagination est plus importante que la connaissance. Car la connaissance est limitée à ce que nous savons et comprenons au moment present, alors que l'imagination embrasse le monde entier et tout ce qu'il contient comme savoir.

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    • #3
      Bonjour,

      Ceci est mon premier post dans le forum. Je suis content de le déposer ici...

      Sujet très intéressant qui pourrait mener très loin... jusqu'aux sources de la pensée ! Car si on sait, à peu près, comment naissent les idées par rapport à d'autres idées ou sensations préexistantes, connues; si on connaît aussi en gros les modes de leur dérivation: abstraction, généralisation, extension, juxtaposition... on reste totalement ignorant quant à leur provenance première.
      On ne sait pas du tout d'où viennent les pensées. Tout au plus, on conjecture que le cerveau se comporterait un peu comme un récepteur radio qui capterait les pensées qui sont "dans l'air", et les interpréterait selon ses spécificités biologiques.
      Ainsi certains cerveaux seraient plus enclins à décoder les pensées de la physique, d'autres celles de la philosophie, etc. L'intuition, dans ce cas, ne serait que le nom donné à cette aptitude couplée d'une attitude d'ouverture: quelqu'un qui étudie la physique est naturellement disposé à "capter" des idées relatives à la physique !

      Sujet à suivre...

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      • #4
        Salut Passant, bienvenue a toi dans ce forum et surtout dans cette section !!
        J'espere que tu passera rapidement du stade "passant" a "locataire" ici, dans cette region meridionnale du forum.

        je suis d'accord en gros avec ton intervention, mis a part ca :
        quelqu'un qui étudie la physique est naturellement disposé à "capter" des idées relatives à la physique !
        ..
        ca, c'est faux mon ami .

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        • #5
          Il était en effet persuadé que l'électromagnétisme était déjà connu dans l'Antiquité. Ainsi, pour lui, le couple Castor et Pollux symbolisait les deux pôles électriques. Et c'est sur la base d'une peinture représentant les deux fils jumeaux de Zeus entourés de nymphes aquatiques dansantes qu'il imagina la construction de son «multiplicateur». Voici donc l'exemple d'un objectif scientifique atteint alors qu'il résulte d'une démarche hautement improbable, la mythologie au service de la physique.
          Il y a aussi Kekulé qui, apparemment durant un rêve, a été inspiré par l'Orobouros dans sa formulation de la structure du benzène.
          ¬((P(A)1)¬A)

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          • #6
            Merci pour l'accueil, MavericK

            Envoyé par MavericK
            ca, c'est faux mon ami .
            mmmmh... un peu catégorique, comme réponse, non?
            Tu veux dire qu'il est possible à quelqu'un qui n'a jamais étudié la physique d'élaborer une théorie comme la relativité?
            Remarque, quand je dis "disposé", cela ne veut pas dire nécessairement que tout physicien finira par produire de nouvelles idées en physique.

            Au plaisir de vous lire tous.
            P.

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            • #7
              Oui Oui... c'etait categorique dans la provocation .

              cela dit, l'interdisciplinarite est souvent tres fructueuse en matiere de nouvelles idees.

              Commentaire


              • #8
                Lol l'imagination n'était pas ce qui me manqué mais malheureusement j'ai arrêté mais études de sciences parce que les maths franchement...
                Plus sérieusement je pense que plus que l'imagination c'est l'interrogation qui est nécessaire à la science et donc l'imagination qui en découle... Un scientifique commence par ce poser la question sur un phénomène qu'il ne comprend pas puis il imagine des réponses possibles et enfin il met cette imagination à l'épreuve des maths non?

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                • #9
                  Bien entendu, charaf. Le questionnement est le b-b-a ba de toute connaissance. Même dans la vie ordinaire, on se pose continuellement des questions. Pour avancer, pour comprendre. Et je suppose que pour un scientifique il faudrait, en plus, poser les bonnes questions.

                  Pour en revenir à l'interdisciplinarité, Maverick, il est vrai qu'elle s'impose d'elle-même de nos jours. Mais je dirais, et c'est un simple point de vue personnel, que c'est une mauvaise réponse à un problème bien réel, celui-là: le cloisonnement des disciplines. La science moderne s'est tellement perdue dans les bifurcations complexes d'une spécialisation à outrance qu'elle n'arrive plus à trouver un dénominateur commun à sa raison d'être.

                  Je citerai une petite anecdote pour illustrer tout ça. J'ai connu deux enseignants à l'université, mathématiciens tous les deux, l'un "algébriste" et l'autre "analyste". On pourrait, en toute logique, s'attendre à ce qu'ils passent le plus clair de leur temps à causer maths. Eh bien non! Ils peuvent parler de tout et de rien, de foot, de politique ou de je ne sais quoi, sauf de mathématiques, pour la simple raison que leurs "spécialités" sont tellement divergentes qu'aucun d'eux n'est intéressé par ce que l'autre pourrait lui dire.

                  Cet état des choses est, à l'évidence, lié au monde moderne qui induit une vision du monde imprégnée de l'idée de division: division du travail, division du temps, "diviser pour régner" dans le pouvoir, spécialisations pointues dans les sciences, atomisation de la matière, etc... Cela n'a pas toujours été ainsi. Aussi bien dans l'antiquité qu'à l'époque médiévale, le savant pouvait tout à la fois être médecin, philosophe, astronome (quand il n'était pas astrologue ou alchimiste à ses heures perdues ), sans que cela lui pose quelque problème.

                  Par conséquent, l'interdisciplinarité aujourd'hui me fait l'effet d'une personne qui avait un beau vase; mais au lieu d'en apprécier la beauté et l'utiliser tel quel, elle s'est amusée à le jeter par terre et, une fois brisé, cette personne s'est mise à en recoller les morceaux dans l'espoir de retrouver le vase d'origine !

                  D'où la véritable question, d'après moi: pourquoi avoir morcelé la science en une foultitude de disciplines, au départ, pour finir aujourd'hui par tenter un sauvetage via interdisciplinarité?

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                  • #10
                    D'où la véritable question, d'après moi: pourquoi avoir morcelé la science en une foultitude de disciplines, au départ, pour finir aujourd'hui par tenter un sauvetage via interdisciplinarité?
                    ..Mais ce morcelement n'est pas une consequence d'une quelconque decision !
                    Ca s'impose..
                    L'information a tellement augmente, que l'universalisme est quasiment impossible dans la science moderne.
                    L'information augmente, et avec elle notre ignorance.. et ca ne risque pas de decelerer.

                    cordialement.

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                    • #11
                      Bien sûr, il ne s'agit pas de refaire l'histoire, mais simplement de comprendre. Du moins, dans un premier temps...

                      L'augmentation de l'information, que tu signales, est le résultat d'une vision du monde basée sur la complexité. Cette philosophie n'est pas une fatalité. On sait qu'il y a des traditions de pensée qui prônent plus de simplicité, voire d'unité (oneness)...

                      A bientôt!

                      Commentaire


                      • #12
                        L'augmentation de l'information, que tu signales, est le résultat d'une vision du monde basée sur la complexité.
                        la complexite n'est pas une philosophie mais un fait, comme l'entropie.

                        Cette philosophie n'est pas une fatalité. On sait qu'il y a des traditions de pensée qui prônent plus de simplicité, voire d'unité (oneness)...
                        La complexite (n'etant pas une philosophie) n'est pas en contradiction avec l'Unicite. pourquoi le serait-elle ?

                        je ne saisit peut etre pas ce que tu veux reellement dire, des precisions seraient donc les bienvenues.

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                        • #13
                          Ce que nous appelons un "fait" n'est en réalité que l'interprétation d'une réalité qui échappe totalement à notre entendement. Cette interprétation est véhiculée par la pensée sous forme de concepts. Qu'il s'agisse de perception sensorielle ou de manipulation conceptuelle, le "fait" n'est que ce que la pensée décide qu'il soit. L'humain n'a pas d'autre alternative que la pensée, tout transite par elle.
                          Le même "fait" peut être vu de mille et une manières, selon le référent conceptuel. C'est ce qui explique que même la science est obligée de mettre à jour ses théories, parfois au prix d'un total changement de paradigme. Un "fait" tel que la "gravitation" chez Newton devient "courbure d'espace" chez Einstein. L'atome "planétaire" chez Bohr devient "nuage probabiliste" chez Shrodinger, etc.
                          La complexité ne vient pas du "fait" en tant que tel, mais bien plus tôt de l'outil conceptuel qui ne se satisfait plus d'une interprétation, qu'il juge peut-être trop simpliste à son goût.
                          La complexité introduite par l'ère moderne est-elle vraiment nécessaire, sachant que les besoins réels de l'homme sont très limités: nourriture, abri, vêtements? Peut-on dire que la complexité est une fatalité dans ce cas? Ou un luxe (philosophique) dont on pourrait allègrement se passer?

                          Simple questionnement.

                          A bientôt !

                          Commentaire


                          • #14
                            Salut psychoreve,
                            Bon retour parmi nous dans le forum !
                            ... en esperant te lire plus souvent dorenavant .


                            @passant,
                            je crois qu'il y a confusion entre complexite et complication.

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