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L’olivier, depuis ses origines : Un arbre béni et emblématique

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  • L’olivier, depuis ses origines : Un arbre béni et emblématique

    Que d’émotion a-t-on éprouvée à la vue de ton corps sous les flammes d’un incendie criminel ! Brûler n’importe quel arbre est un acte condamné par la morale universelle en raison de ses multiples bienfaits : conserver l’humidité, purifier l’air, donner de l’ombre, arrêter la désertification, etc. Et tuer un olivier est un crime affreux pour l’huile qu’il procure.

    Et que de fois est revenue dans les arènes internationales une branche d’olivier qu’on exhibe pour signifier la paix et la liberté ! Mais pour nous, c’est l’évocation de la Méditerranéité, de la sacralisation dont l’arbre est l’objet dans tous les pays du Bassin méditerranéen. Il n’y a point de paysage où l’olivier ne soit dominant.

    A côté du palmier, de la vigne, du figuier et du grenadier, l’olivier occupe une place remarquable dans le Coran. Dans la sourate Ennour (535), le verset 35 est là dessus très significatif. Voici ce qui est dit à son sujet et à chacun d’interpréter : «Dieu est la lumière des cieux et de la terre ! La lampe est dans un verre /le verre est semblable à une étoile brillante/Cette lampe est allumée à un arbre béni : l’olivier qui ne provient ni de l’orient ni de l’occident et dont l’huile est près d’éclairer sans que le feu la touche/Lumière sur lumière !/Dieu guide vers Sa lumière, qu’Il veut/Dieu propose aux hommes des paraboles/-Dieu connaît toute chose

    Un symbole de résistance

    Si on s’en occupe bien par la taille et le labourage périodiques, il peut vivre des millénaires. Comme une personne très sensible, il a besoin de soin et de protection, en raison des menaces qui pèsent sur lui , surtout en ces temps difficiles. Et en retour, comme signe de reconnaissance, il vous procure ce dont vous avez besoin pour vous maintenir en bonne forme physique.

    Ainsi, dans les meilleures conditions possibles, l’olivier est le plus résistant des arbres, il l’est plus que le frêne et le chêne, s’il est traité efficacement. Il a une croissance très lente, contrairement aux autres espèces d’arbres. pour qu’il atteigne une taille normale, il lui faut des décennies. Ce qui signifie que la plupart de ceux qui plantent les jeunes pousses d’olivier, plantent pour leur progéniture. Cela fait partie des caprices de cette variété d’arbres. Parmi d’autres caprices il y a celle de la production d’olives variable selon les années. Pour qu’il produise de manière à vous satisfaire pleinement, il a besoin d’être taillé et pioché chaque année. Dans le temps où les fellahs représentaient la majorité de la population, les oliveraies faisaient l’objet d’un entretien parfait, ceci pour mettre ces arbres bénis à l’abri des incendies criminels.

    Si les ancêtres admirant beaucoup l’olivier, c’était aussi et surtout pour son feuillage majestueux et aux feuilles persistantes à l’image de son bois qui résiste à toutes sortes d’intempéries au point de rester intact pendant des siècles, voire des millénaires lorsque les meilleures conditions de vie lui sont maintenues. On n’a qu’à voir les poutres ainsi que les branches servant d’armatures pour les toits des maisons traditionnelles faites pour durer des siècles. Même les portes en bois d’olivier jamais peintes résistent à l’eau et à tous les phénomènes de corrosion.

    Histoire de l’olivier et de son huile

    Elle est partie intégrante du paysage méditerranéen et de son histoire. Depuis les origines, les Méditerranéens ont eu le bonheur de connaître l’huile d’olive. C’est pourquoi on a adulé les Phéniciens qui ont introduit la greffe. A l’état sauvage, l’arbre pourtant très prolifique en raison des conditions naturelles favorables, produisaient de petites olives, desquelles on ne tirait que des quantités très minimes d’huile. A l’arrivée des Phéniciens, il y eut un nette amélioration dans la production de ce liquide précieux.

    Depuis Syphax, au 4e siècle avant l’ère chrétienne, les Méditerranéens ont appris à connaître les bienfaits de l’huile d’olive, après une période de tâtonnements. A l’époque la Tunisie, surtout à l’île de Djerba, on parlait de vastes olivettes. Chez les Egyptiens, au fil des dynasties pharaoniques, le liquide précieux était considéré comme une bénédiction, en raison de ses multiples usages rituels.

    Une palette protohistorique du musée de Gizeh montre des troupeaux de bœufs, d’ânes, de moutons ainsi que des oliviers, indicateurs du développement de l’élevage et de la culture de l’olivier à des millénaires avant l’ère chrétienne.

    D’autres sources parlent d’importation, en Egypte, d’huile d’olive de Palestine, dans des récipients en céramique qui n’ont pas cessé d’inspirer les Egyptiens, Tunisiens et Algériens de l’époque. L’art de façonner des vases en terre décorés qui remonte à des époques lointaines, a été pratiqué différemment à la faveur d’un développement de l’oléiculture.

    L’huile obtenue en abondance servait à oindre les fronts des dieux mythologiques et des rois. On désignait l’huile par des noms divers «tehent» dérivé d’un nom de région de la Marmatiqu située entre la Méditerranée et le delta du Nil. Les Pharaons recherchaient l’huile à la fois pour l’alimentation et pour les rites funéraires.

    L’onction par l’huile d’olive pour les rois et les dieux de cette époque païenne servait à la consécration du pouvoir. Quant à l’appellation de l’huile qui, en Egypte ancienne, est passé de «tit» à «det» pour se rapprocher de la forme sémitique «aït» a pris la forme de «Tehent» qui se rapproche de «tahdount» des parlers amazigh sinon de «ahatim» dont le féminin est tehatint et le pluriel «ihutam» ches les Touaregs.
    Ces variantes lexicales utilisées pour désigner l’huile montrent qu’il y a eu depuis des millénaires des échanges entre l’Afrique du Nord et l’Europe du Sud. Ceci explique aussi les similitudes dans les techniques de fabrication de l’huile à partir des olives ramassées et dispersées en tous portant chacun le nom de son propriétaire.

    Il y a de cela quelques années que des reportages nous ont donné l’occasion de voir des moulins à huile où les meules sont mises en mouvement rotatif à l’aide de moyens rudimentaires, la force d’un mulet ou d’un âne qu’on fait tourner en rond du matin au soir, comme cela se faisait couramment chez nous avant qu’on n’ait introduit le moteur.

    Revenons aux origines lexicales en rapport avec l’olivier et l’huile pour parler de l’oléastre désignant l’olivier sauvage et qui viendrait non pas du latin, mais des parlers amazigh, à moins que le latin, probablement à l’époque romaine, ait emprunté son appellation à la langue des autochtones de l’Afrique du nord. «oléastre» est proche de nom «aléo» en langue touareg. Il serait dérivé de «assemlaly» du parler berbère des N’tifa de l’Atlas marocain qui l’utilisent pour parler d’un olivier à fruits de petite taille et de nature sauvage.

    «Aléo» s’apparente aussi au mot chamitique «ola» qui veut dire variété d’olivier sauvage, comme «elaïfa» en grec et «mehha» en égyptien ancien.

  • #2
    Vertus curatives et usages traditionnels

    Dans les pays méditerranéens où l’olivier semble être originaire, tout le monde connaît les vertus curatives de l’huile d’olive. Elle mérite pleinement le nom d’alicament. Depuis la plus haute antique, on l’a recommandée comme antidote et contre le affections hépatiques, la constipation chronique, les asthénies, l’inappétence, les affections ORL et broncho-pulmonaires.

    Elle est aussi efficace pour revigorer des cheveux en phase de fragilisation, calmer les otites douloureuses, dissoudre les bouchons de cérumen. Les guérisseurs bien placés pour parler de thérapies par l’huile d’olive, recommandent le traitement par l’huile d’oléastre, celle qu’on l’utilisait avant l’introduction de la greffe et qui a fait ses preuves surtout en périodes d’épidémie. Ceux qui ont pris l’habitude de la consommer au quotidien vous disent qu’il existe des variétés d’huile d’olive possédant chacun un goût spécifique qui dépend du versant, de l’ensoleillement, de la qualité des olives, de l’altitude, du sol.

    Une des particularités d’olivier et qui fait partie de ses caprice est de produire par intermittence ; une année sur deux ou sur trois. Il lui arrive souvent de donner des olives en abondance sur la plaine et aucun fruit sur les flancs montagneux, ou inversement. Il a besoin aussi d’une bonne pluviométrie pour une meilleure fructification.

    Cultivateurs et arboriculteurs sont généralement de bonne humeur lorsque la récolte des olives s’annonce bonne. Cela signifie qu’il y a de l’huile à la portée de toutes les catégories. Jadis, ceux qui avaient les moyens, faisaient des provisions d’huile au moins pour deux ou trois années. C’est un signe d’aisance.

    L’huile d’olive est associée, en cuisine traditionnelle, au couscous, emssemen, aux crêpes. Selon des connaissances, on ne peut pas manger du couscous, même sous la forme de berkoukes sans huile.

    Depuis des millénaires, la cuisine méditerranéenne s’est faite à l’huile d’olive. Les plats traditionnels comme le gratin aux figues des Grecs, les spaghettis des Italiens la paëla espagnole ne peuvent pas se passer de l’huile d’olive.

    Le tchkhtchoukha qui varie selon les régions, chez nous, connaît une recette à base d’huile lorsqu’elle est accompagnée d’oignon, comme la galette à l’oignon. C’est un régal lorsque l’huile d’olive est bonne.

    Une variété végétale parmi d’autres dans les pays du Bassin méditerranéen

    En Afrique du Nord, il est dominant, dit Juba II plus grand botaniste de tous les temps. En Algérie, le chêne, autre arbre capable de vivre, intact durant des milliers d’années, lui dispute l’espace. Au Maroc, il est en compétition avec l’arganier, autre arbre qui produit une huile très recherchée dans le monde pour sa valeur thérapeutique et nutritive.

    De l’Atlantique aux cèdres du Liban, l’olivier a des compagnons naturels comme le lentisque au parfum enivrant, le jujubier, le romarin, le frêne, le chêne. Aux dires des spécialistes, toutes ces essences végétales qui poussent à l’état sauvage lui assurent une parfaite protection contre les changements climatiques.

    Si l’olivier ne se maintient en bonne santé que dans les régions montagneuses et de plaine suffisamment arrosées, il est cependant présent un peu partout comme dans le Sud.

    Au 19e siècle, un ouvrage le cite comme variété d’arbre résistant à la chaleur. Il s’agit d’un Olea Laperrinet, ayant survécu à l’état sauvage aux conditions atmosphériques les plus défavorables, comme celles du Hoggar.

    - La Nouvelle Republique

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