Les pressions sur l'Algérie n'ont pas abouti: Frontières, le désespoir de Mohammed VI
par M. S./ 8 Novembre 2008
L'Algérie a refusé obstinément les efforts de «puissances influentes sur la scène internationale». Un petit bout de phrase du discours prononcé par le roi Mohammed VI à l'occasion du 33e anniversaire de la «marche verte», confirme que le Maroc compte plus que jamais sur les pressions occidentales pour faire avaliser ses vues. Le Roi Mohammed VI du Maroc est revenu, une nouvelle fois, sur la fermeture des frontières entre l'Algérie et le Maroc et sur son plan d'autonomie de substitution à l'application du principe d'autodétermination des Sahraouis. L'occasion choisie, le 33e anniversaire de la «marche verte» -début d'une crise qui ne cesse d'empoisonner la région- pour charger Alger, n'augure pas de lendemains meilleurs pour les relations bilatérales.
Elle n'est, en tout cas, pas le meilleur moment d'évoquer la «normalisation» entre les deux pays. La charge est de nature à refroidir ceux qui, en Algérie, pensent que le maintien d'une frontière fermée en 1994, dans la foulée de décisions marocaines injustifiées (instauration du visa pour les Algériens et accusations fausses lancées contre les services algériens au sujet de l'attentat de Marrakech) est contreproductif. Ceux qui, en Algérie, estiment qu'il faut avancer dans les relations bilatérales et ne pas s'accrocher à la crise de 1994 sont ramenés par la rhétorique royale à beaucoup plus loin, à 1975.
C'est que le discours du monarque marocain, contrairement aux apparences- et aux souhaits des réalistes- ne fait guère de distinction entre le dossier des relations bilatérales et la question du Sahara Occidental.
C'est en bloc, dans un même passage qu'il critique la «position officielle» de l'Algérie sur la question du Sahara Occidental en l'accusant de chercher «à entraver la dynamique vertueuse enclenchée par l'Initiative marocaine» et de faire «planer les périls de la balkanisation sur la région du Maghreb et du Sahel» et le «refus obstiné de tous les efforts de normalisation consentis par le Maroc».
Comment réussir à disjoindre les deux volets quand le discours royal ne le fait pas? En invoquant dans son discours les efforts «déployés par des pays frères et amis, et par des puissances influentes sur la scène internationale» qui ont rencontré le refus «obstiné» de l'Algérie, en rajoute une louche. L'invocation des «puissances influentes sur la scène internationale» -la France, l'Espagne, les Etats-Unis selon toute probabilité- est une réelle maladresse. Les tentatives de pression exercées sur l'Algérie par ces pays pour renoncer au principe de l'autodétermination dans le cas du Sahara Occidental se sont constamment heurtées, à juste titre et à bon droit, au refus d'Alger.
Il fut d'ailleurs une période où l'Algérie, de manière officielle, réclamait que la question du Sahara Occidental n'interfère ni dans les relations bilatérales, ni dans le processus maghrébin. Cette demande avait été systématiquement rejetée par le Maroc. Rabat, ce n'est pas un secret non plus, a toujours compté sur les puissances occidentales pour échapper à la mise en oeuvre des plans de l'Onu et faire avaliser son plan d'autonomie.
L'invocation des «puissances influentes» qui auraient essuyé le refus «obstiné» d'Alger le confirme et laisse suggérer que le monarque a fini par désespérer de leur capacité à faire changer de position à l'Algérie.
Apparemment, Rabat a eu une appréciation démesurée de la capacité de ces puissances à faire opérer à l'Algérie un virage radical sur la question de l'autodétermination. Ces pressions ne pouvaient, d'ailleurs, qu'être rejetées par Alger qui, parfois de manière rugueuse, réfute l'idée même d'une «médiation» entre l'Algérie et le Maroc. Le discours du roi, en mélangeant les genres ne fait guère avancer les choses.
Le quotidien d'oran
par M. S./ 8 Novembre 2008
L'Algérie a refusé obstinément les efforts de «puissances influentes sur la scène internationale». Un petit bout de phrase du discours prononcé par le roi Mohammed VI à l'occasion du 33e anniversaire de la «marche verte», confirme que le Maroc compte plus que jamais sur les pressions occidentales pour faire avaliser ses vues. Le Roi Mohammed VI du Maroc est revenu, une nouvelle fois, sur la fermeture des frontières entre l'Algérie et le Maroc et sur son plan d'autonomie de substitution à l'application du principe d'autodétermination des Sahraouis. L'occasion choisie, le 33e anniversaire de la «marche verte» -début d'une crise qui ne cesse d'empoisonner la région- pour charger Alger, n'augure pas de lendemains meilleurs pour les relations bilatérales.
Elle n'est, en tout cas, pas le meilleur moment d'évoquer la «normalisation» entre les deux pays. La charge est de nature à refroidir ceux qui, en Algérie, pensent que le maintien d'une frontière fermée en 1994, dans la foulée de décisions marocaines injustifiées (instauration du visa pour les Algériens et accusations fausses lancées contre les services algériens au sujet de l'attentat de Marrakech) est contreproductif. Ceux qui, en Algérie, estiment qu'il faut avancer dans les relations bilatérales et ne pas s'accrocher à la crise de 1994 sont ramenés par la rhétorique royale à beaucoup plus loin, à 1975.
C'est que le discours du monarque marocain, contrairement aux apparences- et aux souhaits des réalistes- ne fait guère de distinction entre le dossier des relations bilatérales et la question du Sahara Occidental.
C'est en bloc, dans un même passage qu'il critique la «position officielle» de l'Algérie sur la question du Sahara Occidental en l'accusant de chercher «à entraver la dynamique vertueuse enclenchée par l'Initiative marocaine» et de faire «planer les périls de la balkanisation sur la région du Maghreb et du Sahel» et le «refus obstiné de tous les efforts de normalisation consentis par le Maroc».
Comment réussir à disjoindre les deux volets quand le discours royal ne le fait pas? En invoquant dans son discours les efforts «déployés par des pays frères et amis, et par des puissances influentes sur la scène internationale» qui ont rencontré le refus «obstiné» de l'Algérie, en rajoute une louche. L'invocation des «puissances influentes sur la scène internationale» -la France, l'Espagne, les Etats-Unis selon toute probabilité- est une réelle maladresse. Les tentatives de pression exercées sur l'Algérie par ces pays pour renoncer au principe de l'autodétermination dans le cas du Sahara Occidental se sont constamment heurtées, à juste titre et à bon droit, au refus d'Alger.
Il fut d'ailleurs une période où l'Algérie, de manière officielle, réclamait que la question du Sahara Occidental n'interfère ni dans les relations bilatérales, ni dans le processus maghrébin. Cette demande avait été systématiquement rejetée par le Maroc. Rabat, ce n'est pas un secret non plus, a toujours compté sur les puissances occidentales pour échapper à la mise en oeuvre des plans de l'Onu et faire avaliser son plan d'autonomie.
L'invocation des «puissances influentes» qui auraient essuyé le refus «obstiné» d'Alger le confirme et laisse suggérer que le monarque a fini par désespérer de leur capacité à faire changer de position à l'Algérie.
Apparemment, Rabat a eu une appréciation démesurée de la capacité de ces puissances à faire opérer à l'Algérie un virage radical sur la question de l'autodétermination. Ces pressions ne pouvaient, d'ailleurs, qu'être rejetées par Alger qui, parfois de manière rugueuse, réfute l'idée même d'une «médiation» entre l'Algérie et le Maroc. Le discours du roi, en mélangeant les genres ne fait guère avancer les choses.
Le quotidien d'oran
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