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Les supplications des accompagnateurs du Président APC (RCD) de Timezrit n’ont pas réussi à dissuader les bourreaux d’accomplir leur triste besogne. Ni les sentiments ni la raison n’ont pu arrêter la détermination des assassins. La voix sans cesse charcuté par des artefacts de culpabilité, Mohand Benhadad, chef du parc à matériel de l’APC de Timezrit, n’en finit de narrer les derniers instants de Fatah Chibane. Avec Fatah Sadaoui, chauffeur, il est rescapé du drame de mercredi qui a coûté la vie au maire de Timezrit non loin de la route menant à Tifra sur la RN 12.
Une succession d’infortunes aura noué un douloureux drame. Diabétique, le conducteur éprouve une pressante envie d’aller au petit coin. Il tombe nez-à-nez avec ce qu’il croit être un policier. Confiant, il décline son identité et sa profession. Le défunt, qui croit aussi avoir affaire à des policiers réguliers, se déclare aussi être maire.
Dans ce qui semble être une prime de gouaille et de sympathie, il précise aussi qu’il est du RCD, un parti hostile, comme chacun le sait, aux islamistes. Le piège se referme vite. Les masques tombent et font voir le visage de la mort. Le chef de parc est soupçonneux, lui, qui décèle des effluves de musc et d’ambres, ces parfums tant affectionnés par les islamistes. Mais c’est déjà trop tard... On négocie jusqu’à ce que les visages des islamistes se ferment. "J’ai dû même leur mentir en prétendant qu’il avait six jeunes enfants alors qu’il n’en avait qu’un seul en réalité. " Comme les cœurs ne répondent pas, les accompagnateurs ont tenté de faire valoir un argument politique : " Il n’est pas un représentant du pouvoir mais un élu, c’est le peuple qui l’a placé maire." Rien n’y fit ! Et c’est pour ce "peuple" qui l’a élu que Fatah Chibane s’était dérangé à Alger. " C’est pour faire avancer le dossier de la nouvelle pharmacie qu’il a quitté si tard Timezrit ", témoigne son premier adjoint, repris par le site web du RCD.
Dans la moiteur noire des contreforts méridionaux du Djurdjura, le verbe continue toujours d’amadouer les Kalachnikovs. Mais le rideau de fer va tomber.
“Ils se sont réclamés du GSPC-El-Qaïda-Maghreb”
"Nous sommes du GSPC-El-Qaïda-Maghreb et nous tuons tout ceux qui représentent l’autorité quels qu’ils soient. Pour nous, maire ou chef de daïra, c’est du pareil au même ! Partez si vous ne voulez pas connaître un triste sort !" rétorque-t-on fermement aux deux compagnons d’infortune. Dos tournés, ils abdiquent enfin en dépit de leurs chimériques tentatives d’obtenir la vie sauve au maire. En partant, le chef de parc et le chauffeur, qui ont tout de suite alerté l’APC de Timezrit, entendent deux coups de feu. En fait, c’était sans doute les deux décharges de chevrotine avec lesquelles les terroristes ont achevé le maire de Timezrit.
Selon une source sécuritaire, le groupe auteur de l’assassinat appartiendrait à la garde prétorienne du chef du GSPC qui écume les deux versants du Djurdjura. Dans la foule qui accompagne le maire à sa dernière demeure, un officiel se répandait déjà : " J’ai moi-même prévenu le maire de Timezrit qu’un groupe terroriste se prépare à commettre des attentats dans la région ". Les forces de sécurité semblent avoir travaillé sur la possibilité d’attaques terroristes dans la région. Un tuyau ? Une simple hypothèse d’école liée aux conditions politiques générales ? Certains observateurs conjecturent autour de la crise qui secoue la région de Tizi-El-Korn quant au transfèrement du siège de l’APC. Le wali qui a proclamé publiquement son intention de se rendre sous peu dans la région était-il visé par le GSPC ? Le groupe terroriste était-il en mission de repérage pour un éventuel guet-apens ? "Nous sommes en opération de protection du wali qui est dans la région", auraient déclaré les faux policiers dans leur approche du malheureux équipage de l’APC de Timezrit.
Fatah Chibane n’est-il qu’une " divine surprise " tombée entre les mains des islamistes ? Beaucoup de questions qui restent sans réponse. Le parquet de Béjaïa aurait ouvert une instruction. Né le 27 décembre 1967 à Timezrit (Béjaïa), le défunt était titulaire d’ une licence de français et d’ un DEUA en tamazight. Il travaillera en tant qu’enseignant. De 1991 à 1996, il milite dans la commune d’El Kseur avant de rejoindre Timezrit en 1997 où il sera élu président du conseil communal RCD en 2005 pour être régulièrement reconduit avant d’être élu à la tête de la municipalité.
Par la Dépêche de Kabylie
Une succession d’infortunes aura noué un douloureux drame. Diabétique, le conducteur éprouve une pressante envie d’aller au petit coin. Il tombe nez-à-nez avec ce qu’il croit être un policier. Confiant, il décline son identité et sa profession. Le défunt, qui croit aussi avoir affaire à des policiers réguliers, se déclare aussi être maire.
Dans ce qui semble être une prime de gouaille et de sympathie, il précise aussi qu’il est du RCD, un parti hostile, comme chacun le sait, aux islamistes. Le piège se referme vite. Les masques tombent et font voir le visage de la mort. Le chef de parc est soupçonneux, lui, qui décèle des effluves de musc et d’ambres, ces parfums tant affectionnés par les islamistes. Mais c’est déjà trop tard... On négocie jusqu’à ce que les visages des islamistes se ferment. "J’ai dû même leur mentir en prétendant qu’il avait six jeunes enfants alors qu’il n’en avait qu’un seul en réalité. " Comme les cœurs ne répondent pas, les accompagnateurs ont tenté de faire valoir un argument politique : " Il n’est pas un représentant du pouvoir mais un élu, c’est le peuple qui l’a placé maire." Rien n’y fit ! Et c’est pour ce "peuple" qui l’a élu que Fatah Chibane s’était dérangé à Alger. " C’est pour faire avancer le dossier de la nouvelle pharmacie qu’il a quitté si tard Timezrit ", témoigne son premier adjoint, repris par le site web du RCD.
Dans la moiteur noire des contreforts méridionaux du Djurdjura, le verbe continue toujours d’amadouer les Kalachnikovs. Mais le rideau de fer va tomber.
“Ils se sont réclamés du GSPC-El-Qaïda-Maghreb”
"Nous sommes du GSPC-El-Qaïda-Maghreb et nous tuons tout ceux qui représentent l’autorité quels qu’ils soient. Pour nous, maire ou chef de daïra, c’est du pareil au même ! Partez si vous ne voulez pas connaître un triste sort !" rétorque-t-on fermement aux deux compagnons d’infortune. Dos tournés, ils abdiquent enfin en dépit de leurs chimériques tentatives d’obtenir la vie sauve au maire. En partant, le chef de parc et le chauffeur, qui ont tout de suite alerté l’APC de Timezrit, entendent deux coups de feu. En fait, c’était sans doute les deux décharges de chevrotine avec lesquelles les terroristes ont achevé le maire de Timezrit.
Selon une source sécuritaire, le groupe auteur de l’assassinat appartiendrait à la garde prétorienne du chef du GSPC qui écume les deux versants du Djurdjura. Dans la foule qui accompagne le maire à sa dernière demeure, un officiel se répandait déjà : " J’ai moi-même prévenu le maire de Timezrit qu’un groupe terroriste se prépare à commettre des attentats dans la région ". Les forces de sécurité semblent avoir travaillé sur la possibilité d’attaques terroristes dans la région. Un tuyau ? Une simple hypothèse d’école liée aux conditions politiques générales ? Certains observateurs conjecturent autour de la crise qui secoue la région de Tizi-El-Korn quant au transfèrement du siège de l’APC. Le wali qui a proclamé publiquement son intention de se rendre sous peu dans la région était-il visé par le GSPC ? Le groupe terroriste était-il en mission de repérage pour un éventuel guet-apens ? "Nous sommes en opération de protection du wali qui est dans la région", auraient déclaré les faux policiers dans leur approche du malheureux équipage de l’APC de Timezrit.
Fatah Chibane n’est-il qu’une " divine surprise " tombée entre les mains des islamistes ? Beaucoup de questions qui restent sans réponse. Le parquet de Béjaïa aurait ouvert une instruction. Né le 27 décembre 1967 à Timezrit (Béjaïa), le défunt était titulaire d’ une licence de français et d’ un DEUA en tamazight. Il travaillera en tant qu’enseignant. De 1991 à 1996, il milite dans la commune d’El Kseur avant de rejoindre Timezrit en 1997 où il sera élu président du conseil communal RCD en 2005 pour être régulièrement reconduit avant d’être élu à la tête de la municipalité.
Par la Dépêche de Kabylie
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