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Sixième édition du Vendée Globe

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    Départ dimanche à treize heures de la sixième édition du Vendée Globe, celle de tous les records. Le tour du monde en solitaire laisse plus que jamais la part belle à l'inconnu.

    Avant même son départ, dimanche, ce Vendée Globe est déjà annoncé unique, théâtre de tous les superlatifs. Ce tour du monde en solitaire sans escale et sans assistance, dans les déserts maritimes les plus hostiles, n'a guère besoin d'être lesté de dithyrambes pour exister dans l'imaginaire. Pourtant, depuis des jours, les pontons de Port Olona bruissent de ces frissons annonciateurs de l'aube d'un événement plus majuscule encore.

    Il y a le nombre. Trente marins, vingt-huit hommes et deux femmes, vont s'en aller trois mois durant s'affronter sur les océans, un record depuis la première édition en 1989 quand treize découvreurs s'étaient lancés vers le grand inconnu. «J'aurais été incapable de faire ce qu'ils ont fait, reconnaît Jérémie Beyou (Delta Dore), un des seize novices engagés. Aujourd'hui, je n'ai pas l'impression qu'on me met dans une fusée et qu'on m'envoie sur Mars !» Le monde des défricheurs d'il y a vingt ans n'est plus aussi étranger pour les marins d'aujourd'hui, «car une expérience collective s'est créée autour de l'épreuve devenue une vraie épreuve sportive et c'est pour cela qu'elle attire beaucoup de monde», abonde Vincent Riou (PRB), tenant du titre.

    Et quel monde ! La qualité des postulants étourdit. Pour la première fois, deux anciens vainqueurs, Vincent Riou et Michel Desjoyeaux (Foncia), son prédécesseur en 2001, sont au départ. Inédit également de voir autant de récidivistes, quatorze marins ayant déjà participé au Vendée Globe et pour la moitié d'entre eux avec un podium à la clé. Les faits d'armes d'un plateau qui n'a jamais été aussi international font figure d'inventaire à la Prévert : ils évoquent les milliers de milles avalés sur les plus prestigieuses courses au large, de la Route du rhum à la Volvo Ocean Race, de la Transat anglaise à l'Around Alone, de la Solitaire du Figaro au Trophée Jules-Verne.

    Quelle expérience s'épanouira le mieux ? Celle bâtie sur les grandes chevauchées en équipage, des joutes en double ou des luttes au contact ? Les intéressés eux-mêmes se retrouvent pour évoquer les chances de succès. «On part, mais on sait que l'on ne sait rien», répètent-ils tous entre ambition et appréhension. Et si les 24 000 milles (environ 46 000 km) du parcours, en passant par les trois caps mythiques de Bonne-Espérance, Leeuwin et Horn, sont mieux fléchés depuis 1989, «il y a beaucoup plus d'inconnus. Et c'est la base de l'aventure», glisse avec malice Jean Le Cam (VM Matériaux). «Car les bateaux ont aussi énormément évolué et beaucoup sont neufs. L'énergie intellectuelle développée sur ce Globe par rapport au précédent est colossale. C'est intéressant…»

    Onze cabinets d'architecte se sont penchés sur le défi de cette édition, une concurrence jamais vue non plus sur une course au large. Là encore, qui emportera la bataille entre les écoles de la puissance et de la légèreté ? Aux extrêmes, lequel de Pindar, le large bolide surtoilé du Britannique Brian Thompson, et de Safran de Marc Guillemot, le plus innovant dans le registre léger, donnera le ton pour le futur ? «Si on a raison dans notre choix, cela voudra dire que Thompson s'est trompé. Et vice-versa», reconnaît le Trinitain.

    Un cheminement personnel

    L'éloge de l'excellence sportive de cette sixième édition ne retire pas une évidence : la route est longue pour vérifier, des Sables aux Sables, que la Terre est toujours ronde. La météo aura son mot à dire. Comme la casse toujours possible et inhérente aux sports mécaniques qui transforme la course en une aventure personnelle dont les marins ne sauraient, aujourd'hui, dessiner les contours. Car, pour tous, le Vendée Globe reste aussi un cheminement personnel. «La mer est un horrible huis clos. De Vendée Globe en Vendée Globe, c'est même une sacrée descente aux enfers. On va tellement au fond des choses ; on se voit dans son côté magnifique mais aussi dans sa partie la plus basse où on devient une m***e. C'est la force de cette course», rappelle Marc Thiercelin (DCNS), initié par ses trois dernières participations.

    Les plus chevronnés le martèlent encore et encore : la première victoire est de finir. Et pour tous ceux qui ne voudront rien lâcher, cette année il faudra puiser loin dans les ressources du couple bateau-marin. Yves Parlier, l'affranchi depuis ses trois circumnavigations de 1992 à 2000, observe : «Il y a une telle pression, une telle hargne, un tel enjeu sur cette course que tout le monde aura du mal à se brider… Tout est en place pour que la barre des 80 jours soit battue en brèche.»

    En 2004, Vincent Riou l'avait abaissée à 87 jours, 10 heures et 47 minutes. Mais «les emmerdes sont au carré de la vitesse», prévient Jean Le Cam. Même lui néanmoins le pense : si l'équilibre de la limite n'est pas rompu, le pari littéraire de Jules Verne ne sera plus très loin.

    Par le figaro
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