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Le Goncourt à l'écrivain franco-afghan Atiq Rahimi

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  • Le Goncourt à l'écrivain franco-afghan Atiq Rahimi

    L'écrivain franco-afghan Atiq Rahimi a été récompensé par le prix Goncourt pour son roman "Syngué Sabour-Pierre de patience", sa première oeuvre en français.

    Atiq Rahimi, qui est également cinéaste, a été choisi par le jury de l'académie Goncourt au second tour de scrutin, par sept voix contre trois pour Michel Le Bris, auteur de "La Beauté du monde" (Grasset).

    Né en 1962 à Kaboul, en Afghanistan, Atiq Rahimi a vécu la guerre de 1979 à 1984 avant d'émigrer au Pakistan, où il demande à 22 ans l'asile politique à la France. Ancien élève du lycée Istiqlal, à Kaboul, il a appris à manier la langue française.

    Il obtient à Paris, où il réside désormais, un doctorat de communication audiovisuelle à la Sorbonne.

    Il publie en 2000 aux éditions POL "Terre et Cendres", dont l'adaptation cinématographique fut récompensée au festival de Cannes de 2004 par le prix "Regard sur l'avenir". Suivront ensuite "Les mille maisons du rêve et de la terreur" en 2002 et "Le retour imaginaire" en 2005, romans également écrits en persan.

    "Syngué Sabour", sa première oeuvre en français, il avoue l'avoir écrite "une de ces nuits d'insomnie interminables", des dictionnaires à ses côtés.

    En persan, "Syngué Sabour" est le nom d'une pierre noire magique, une pierre de patience qui recueille la détresse de ceux qui se confient à elle.

    Dans le roman, Syngué Sabour est en fait un homme grièvement blessé par balle dans la nuque, comme décérébré, allongé "quelque part en Afghanistan ou ailleurs".

    Son épouse, à ses côtés, lui en veut d'avoir sacrifié sa vie, son couple, à la guerre. Et elle se met à lui parler, se libérant de l'oppression sociale, religieuse à l'oeuvre en Afghanistan.

    "La pierre t'écoute, éponge tous tes mots, tes secrets, jusqu'à ce qu'un beau jour elle éclate. Et ce jour-là, tu es délivré de toutes tes souffrances, de toutes tes peines", écrit Atiq Rahimi.

    L'écrivain a expliqué sur France 2 que la langue française lui avait donné un "champ de liberté" pour s'attaquer à "des tabous".

    "Au début, elle commençait à faire des prières pour ramener son mari à la vie, mais elle commence à parler d'elle-même, de ses souffrances, de ses secrets et petit à petit, elle transforme son mari en cette pierre de patience", a-t-il expliqué à propos de son héroïne.

    Le prix Renaudot a été attribué lundi, quelques minutes après le Goncourt, au Guinéen Tierno Monénembo pour "Le Roi de Kahel" (Seuil).


    Dernière modification par lilha, 10 novembre 2008, 16h26.
    « Ça m'est égal d'être laide ou belle. Il faut seulement que je plaise aux gens qui m'intéressent. »
    Boris Vian
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