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L'Autriche secouée par des milliers de licenciements à la Poste et dans les telecoms

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  • L'Autriche secouée par des milliers de licenciements à la Poste et dans les telecoms

    La suppression annoncée de milliers d'emplois notamment à la Poste et dans les télécommunications en Autriche met dans l'embarras les dirigeants politiques, déjà empêtrés dans la privatisation de la compagnie aérienne Austrian Airlines.


    Alors que le gouvernement a engagé ces dernières années une campagne de privatisations massives, les derniers fleurons encore partiellement contrôlés par l'Etat multiplient les annonces de mauvaises nouvelles.
    L'opérateur de téléphonie historique Telekom Austria, dont l'Etat détient encore 27,37%, devait en principe confirmer lundi la suppression de 2.500 postes sur ses quelque 11.400 salariés en Autriche, face à la chute de son activité en téléphonie fixe.

    Cette décision, attendue de longue date, coïncide avec le dernier coup de tonnerre dans le paysage social autrichien: l'annonce ce week-end de la suppression d'ici à 2015 de 9.000 emplois sur un effectif de 24.000 et de la fermeture des trois quarts des bureaux de la Poste.

    Entrée en Bourse en mai 2006 et contrôlée à 51% par l'Etat, la Poste a précisé lundi, par la voix de son PDG Anton Wais, vouloir se "préparer à temps" à l'ouverture à la concurrence en 2011 du marché du courrier dans l'Union européenne. Il a refusé de commenter les chiffres.

    Le projet, qui doit être formellement adopté mercredi par l'entreprise, a suscité une levée de boucliers des syndicats et élus locaux.

    Dénonçant "une coupe à blanc", le président de la Fédération des communes Helmut Mödlhammer n'a pas exclu de porter l'affaire en justice, comme le parti d'opposition des Verts.

    Le dirigeant du principal syndicat de la Poste, Gerhard Fritz, réfléchi à la possibilité d'une grève et a demandé au ministre des Finances conservateur Wilhelm Molterer de faire cesser une "stratégie folle" conduisant à la "destruction" de l'entreprise. Le petit syndicat chrétien a annoncé un référendum d'initative populaire.

    Ministre des Infrastructures et chancelier désigné, le social-démocrate Werner Faymann a rejeté la responsabilité sur M. Molterer et plaidé pour un droit de veto aux élus touchés par les fermetures.

    "Avant que 9.000 postiers ne partent, il faudra que le directoire (de la Poste) parte", a-t-il ajouté par le biais de sa porte-parole.

    Selon M. Molterer, un des principaux architectes des privatisations, "le temps où les politiques se mêlaient de la gestion des entreprises est, espérons-le, passé et ne reviendra pas".

    Les analyses divergent en Autriche sur les raisons des coupes claires envisagées: est-ce à cause de la privatisation et par souci de soutenir leurs cours en Bourse (l'action Telekom a perdu 45% sur un an, celle de la Poste 14%), ou à l'inverse faut-il blâmer une mauvaise gestion par des dirigeants nommés par l'Etat-actionnaire?

    Les deux camps agitent le même épouvantail: le cas d'Austrian Airlines (AUA), dont la privatisation totale -trop tardive pour les uns, trop précipitée pour les autres- menace de tourner au fiasco.

    La procédure a été prolongée jusqu'à fin décembre après l'offre par le transporteur allemand Lufthansa, seul candidat encore en course, d'une somme symbolique pour les 41,56% encore détenus par l'Etat, tout en exigeant que celui-ci éponge la moitié du milliard de la dette d'AUA.
    En tout état de cause, la Poste et Telekom Austria comptent sur l'Etat pour prendre en charge les 3.000 et 2.000 fonctionnaires salariés dont ils veulent se défaire. Cela pourrait se faire par une agence publique qui serait chargée leurs verser les salaires même sans qu'ils travaillent.
    Pour Telekom Austria, la survie passera par un allègement de son secteur de téléphonie fixe, qui représente la moitié de ses effectifs mais seulement un huitième de son résultat opérationnel. Les résultats sur neuf mois sont attendus mercredi et les analystes tablent sur un recul de 17,3% du bénéfice à 373,4 millions d'euros.

    AFP
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