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Miriam Makeba... l'engagement jusqu'au dernier souffle

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  • Miriam Makeba... l'engagement jusqu'au dernier souffle

    Miriam Makeba ou "Mama Africa", la célèbre voix du continent africain, dont les chansons sont des hymnes à la tolérance, la paix et le devoir de mémoire, est décédée dans la nuit de dimanche à lundi près de Naples (Italie) laissant un vide irremplaçable pour son public. Miriam Makeba, cette chanteuse sud-africaine symbole de la lutte anti-apartheid, a réussi, à travers son parcours, à défendre les principes d'une vie digne et décente des peuples, pour un pays, pour un continent ou carrément pour le monde entier. Celle qui a toujours rêvé d'une grande Afrique unie, n'a jamais manqué d'appeler les Noirs et les Blancs de son pays à "apprendre à se connaître et à vivre ensemble".

    Miriam Makeba, dont la voix puissante et profonde transmettait des messages de paix et de tolérance en zoulou, en zhoxa ou en tswana, n'hésitait pas à exprimer sa désolation de voir certaines régions d'Afrique en proie à des conflits sanglants.

    "La plupart de mes chansons parlent de mon pays, l'Afrique du Sud...Mais le temps aidant mon répertoire s'est enrichi de chansons des pays par lesquels je suis passé. Néanmoins, le plus fort et le plus intense de mon chant restent les chansons traditionnelles sud-africaines", avait-elle déclaré dans une interview à Alger lors de sa participation au premier festival panafricain en 1969. Ce festival était une occasion pour elle de chanter en duo l'inoubliable "Africa" avec le célèbre Mohamed Lamari, une chanson qui crie la souffrance et la misère des peuples en Afrique.

    Contacté par l'APS, le chanteur Mohamed Lamari a exprimé sa tristesse d'apprendre la mort d'"une pyramide, d'un monument de la chanson africaine et d'un symbole de lutte contre le racisme". "Nous avons perdu une grande dame. Miriam Makeba est une artiste à principes, elle s'est consacrée par la chanson aux préoccupations de l'Afrique et du monde entier. C'est une femme irremplaçable", a-t-il dit.

    "Miriam Makeba s'est imposée par ses chansons engagées pour défendre l'Afrique et lutter pour soulager ses souffrances. C'est une grande perte pour nous", a ajouté Lamari, rappelant qu'il a eu plusieurs occasions de chanter durant les années 70 en duo avec la défunte Makeba dans différents pays.

    Enfant d'une mère Swazi et d'un père Xhosa, Miriam Makeba, dont le vrai nom est Zenzi, diminutif d'Uzenzile, est née le 4 mars 1932 à Johannesburg (Afrique du Sud). Elle a réussi à s'imposer sur la scène internationale en tant que chanteuse du groupe sud-africain "The Manhattan Brothers", lors d'une tournée aux Etats-Unis en 1959.

    L'année suivante, alors qu'elle voulait revenir dans son pays pour assister à l'enterrement de sa mère, l'Etat sud-africain la déchut de sa nationalité et interdit peu après sa musique. De ce fait, elle vécut 31 ans en exil, aux Etats-Unis et en Guinée. Elle fut la première femme noire à se voir décerner un Grammy Award qu'elle partagea avec le chanteur américain Harry Belafonte en 1965. Deux ans plus tard, elle connut les sommets de la gloire avec l'enregistrement de son tube indémodable "Pata Pata" inspirée d'une danse dans un township. Dans les années 1990, elle revint dans son pays après la sortie de prison de Nelson Mandela. Quelques années après, elle sortit son nouveau disque, "Homeland", qui contient une chanson décrivant sa joie d'être revenue dans son pays et dans lequel elle évoque l'apartheid. "J'ai conservé ma culture, j'ai conservé la musique de mes racines. Grâce à elle, je suis devenue cette voix et cette image de l'Afrique et de son peuple sans même en être consciente", a-t-elle écrit dans sa biographie.

    Miriam Makeba est morte à 76 ans des suites d'un malaise à Castel Volturno, près de Naples au sud de l'Italie, juste après avoir chanté pendant une demi-heure, en compagnie d'autres chanteurs et artistes pour le jeune écrivain Roberto Saviano, menacé de mort par la mafia locale. Rapidement transportée dans une clinique de Castel Volturno, la chanteuse sud-africaine est décédée peu après des suites d'une crise cardiaque.

    APS
    Dernière modification par DZone, 10 novembre 2008, 19h52.

  • #2
    Nelson Mandela salue Miriam Makeba comme une des "mères" de la lutte anti-apartheid

    JOHANNESBURG - L'ancien président sud-africain Nelson Mandela a salué lundi comme une des "mères" de la lutte anti-apartheid, la chanteuse Miriam Makeba, voix légendaire du continent africain et mondialement connue comme "Mama Africa", décédée dans la nuit de dimanche à lundi, en Italie des suites d'une crise cardiaque. "Elle était la première dame sud-africaine de la chanson et elle mérite le titre de Mama Africa. Elle était la mère de notre combat et de notre jeune nation", écrit Nelson Mandela dans un communiqué.

    Makeba dont les chansons sont des hymnes à la tolérance, la paix et le devoir de mémoire, est décédée d'une crise cardiaque après un concert pour l'écrivain menacé de mort par la mafia, Roberto Saviano, près de Naples (sud).

    Enfant d'une mère Swazi et d'un père Xhosa, Miriam Makeba, 76 ans, attira l'attention internationale en tant que chanteuse du groupe sud-africain the Manhattan Brothers, lors d'une tournée aux Etats-Unis en 1959. L'année suivante, alors qu'elle voulait revenir dans son pays pour assister à l'enterrement de sa mère, l'Etat sud-africain lui retira sa nationalité et condamna peu après sa musique.
    A la suite de ce bannissement, Miriam Makeba vécut 31 ans en exil aux Etats-Unis et en Guinée. Elle était revenue en Afrique du Sud en 1991, après la libération du héros de la lutte contre l'apartheid Nelson Mandela.

    [Aps 10/11/08]

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    • #3
      un monument de la lutte anti l'appartheid, le racisme et pour la décolonisation du continent africain.

      sa lutte et son angagement reste un exemple.

      merci 'mama'

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      • #4
        Que son âme repose en paix !...
        Une grande dame

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        • #5
          La star est morte en Italie

          L’Algérienne Myriam Makeba n’est plus

          Terrassée à l’âge de 76 ans par une crise cardiaque, dans la nuit du dimanche au lundi, alors qu’elle participait à Naples, avec d’autres artistes à un concert de solidarité avec l’écrivain italien Roberto Saviano menacé de mort par la mafia, Myriam Makeba aura lutté jusqu’à son dernier battement de cœur.

          «Ouatani el-moufadda Thaïr/ Intaha ouaqt el-abid /Ana horra fil Djazaïr/ Ouatani el-oum essaïd.»

          C’est par ces phrases inoubliables que Myriam Makeba a forcé, en 1969, la porte des chaumières du petit peuple de toutes les régions du pays.

          Vissés devant leur poste de télévision pour ne pas perdre une miette du Panaf, les Algériens découvrent la sublime étoile Sud-Africaine, sa voix, son jeu de scène inégalé.

          «Le temps des esclaves est révolu et je suis libre dans mon pays, l’Algérie » chante-t-elle en duo avec Mohamed Lamari.

          Exilée d’Afrique du Sud, déchue de sa nationalité pour avoir participé à un film anti-apartheid, ses chansons interdites et empêchée d’assister aux obsèques de sa mère, Myriam Makeba vient d’avoir la nationalité algérienne. Autre image que les Algériens ne sont pas près d’oublier : Myriam Makeba puis Marion Williams, autre grande voix du Gospel dans un concert qui se clôture en apothéose avec Archie Shepp, des militants des Black Panthers et un groupe de Targuis de Tamanrasset.

          La scène est reprise par le film du cinéaste américain William Klein , «Festival panafricain d’Alger» qui va dans un crescendo rappeler les révoltes dans les ghettos US et sud-africains et les luttes anti-coloniales du continent.

          Ainsi la personnalité de la Diva aux multiples nationalités était totalement immergée dans les luttes de son temps et de l’humanité entière, contre toutes les formes d’apartheid, de racisme et d’oppression.Sa mort en plein combat lui ressemble. Hier, Nelson Mandela ancien président sud-africain, qui a passé 28 années de sa vie dans les prisons d’un régime inique a rendu hommage à celle qui a été emprisonnée hors de sa patrie durant 31 ans.

          «C’était la première dame Sud-africaine de la chanson et elle mérite le titre de Mama Africa. Elle était la mère de notre combat et de notre jeune nation» a-t-il souligné.

          Le Midi Libre

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          • #6
            La dernière chanson
            [IMG]http://www.lecourrier-d***********/photos/6.jpg[/IMG] Il a fallu qu'elle aille mourir en Sicile, à des milliers de kilomètres de son Afrique natale , comme pour continuer à plus de soixante-dix ans à parcourir les blessures de la planète et tenter de les panser de sa voix chaude et envoûtante : Miriam Makeba a consacré toute son existence à défendre les causes que l'on dit perdues d'avance et ces valeurs aujourd'hui en voie de disparition. La paix, l'amour, la tolérance constituaient son credo et elle répondait toujours présente quand une voix lui envoyait un appel au secours. Elle a parcouru le monde et sa chanson-phare « Pata pata » restera comme le chant de ralliement de tous les damnés de la terre. Sa dernière apparition, elle l'a dédiée à un écorché, condamné à mort par la mafia pour en avoir dénoncé les turpitudes dans les moindres détails. Il s'appelle Roberto Saviano, il est jeune et il a lancé le plus grand défi à la Camorra sicilienne dans un livre-brûlot intitulé « Gomorra » et qui lui vaudra l'exil et le bannissement de l'Italie. Alors, une petite commune sicilienne a organisé un gala de résistance en son honneur en invitant Miriam Makeba pour tout ce qu'elle symbolise de lutte contre toutes les oppressions. Et elle vint avec ses musiciens soutenir l'écrivain indocile et narguer ses bourreaux. Elle chantera avec toute la verve qu'on lui connaît et, prise d'un malaise après son tour de scène , elle décèdera d'une crise cardiaque. Pour sûr que son coeur s'est fragilisé
            à force de contenir tant de colères, tant de révoltes et tant d'indignations devant la misère et l'injustice qu'elle n'eut de cesse de fustiger, de combattre par la seule arme qui lui était dévolue, sa voix. En 1969, lors du festival panafricain historique qu'organisa Alger, elle fut omniprésente donnant concert sur concert et tous les quinquagénaires se souviennent de ces nuits folles qui chantaient au rythme d'un air devenu éternel , « Pata pata ». Cette même année, elle épousa le leader des Black Panthers , sans doute pour mieux narguer une Amérique trop frileuse et trop puritaine qui pratiquait le racisme comme mode de gouvernance. Elle aura assez vécu, juste pour voir un vieux rêve s'accomplir : un jeune homme de sa race conquérir cette Amérique devenue soudain si proche, juste quelques jours avant sa mort. N'est-ce pas là un signe indiscutable de la destinée de cette grande dame ?

            Le Courrier d'Algérie

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