Le roi du Maroc Mohamed VI vient, en évoquant les relations avec l’Algérie de faire une démonstration de condescendance royale en déclarant je cite ‘’ …..En tout état de cause, le Royaume entend rester fidèle à son identité civilisationnelle et à l'esprit d'ouverture qui l'a toujours caractérisé, se prévalant dans sa démarche, de la crédibilité dont jouit le modèle marocain au sein de son environnement régional et au plan international’’. Il ne s’agit pas là d’un discours de circonstances destiné à la consommation du peuple marocain mais d’une attitude irrévérencieuse vis-à-vis d’un peuple algérien, d’un Etat et de ses dirigeants Le discours royal avait d’ailleurs été précédé de déclarations de même nature du premier ministre , de responsables gouvernementaux et de partis marocains. En faisant porter à l’Algérie la responsabilité de la persistance problème du Sahara, en soutenant qu’elle alimente l’instabilité chez lui et favorise la balkanisation de la région du Maghreb et du Sahel, le Maroc reconnaît au moins trois réalités. Le première est qu’en en dépit de toutes les tentatives des marocains, la cause sahraouie continue de bénéficier de l’attention de la communauté internationale non pas parce qu’elle est soutenue par l’Algérie mais parce qu’elle est juste. La seconde est que l’Algérie n’est pas réceptive aux pressions étrangères parce que la causse sahraouie jouit d’un consensus interne jamais démenti et que les influences des puissances amies du Maroc en Occident et dans la Golf –même si elles ne sont pas nouvelles – préjugent déjà d’un parti pris inamical destiné à affaiblir notre pays et ne peuvent en conséquence être admises ni tolérées. La troisième réside dans le fait que la réouverture des frontières doit être dissociée de la question sahraouie dans la mesure où elle est urgente pour nos voisins uniquement en raison des retombées économiques attendues. La hausse du prix de l’énergie et des matières premières, la chute attendue des recettes du tourisme du fait de la crise internationale qui affecte la classe moyenne européenne ne peuvent être compensées que par la libre circulation des algériens, de leurs marchandises et de leurs capitaux. En somme on demande aux algériens de financer l’arrogance de leur voisin par le simple jeu de la convocation d’une mémoire maghrébine collective mais disloquée et réduite à un espace où il y a autant de pays que de projets de société.
Abdelaziz Rahabi
Ancien Ambassadeur
Alger, le 08 Novembre 2008
Abdelaziz Rahabi
Ancien Ambassadeur
Alger, le 08 Novembre 2008
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