Le sifflet résonnait si fort que tous les regards se sont retournés comme d’un geste mécanique. Le voilà qui arrive, le métro d’Alger est en marche. Ce n’est certes qu’un essai technique, mais vu l’importance du projet, il a laissé rêveur plus d’un. Le groupe de cadres et journalistes qui accompagnait Amar Tou dans sa visite de travail, et ce, dans les ateliers de maintenance du premier métro de l’Algérie indépendante, voyaient ainsi un rêve de longue date se réaliser enfin. Voir le métro d’Alger en marche est désormais chose faite pour eux. De surcroît, les essais sont accomplis avec un succès irréprochable «reste à le voir parcourir les tunnels de la capitale», confère le ministre des Transports. Pour M. Amar Tou, ce succès signifie le premier pas vers un désengorgement de la capitale, «le métro, ajouté au tramway, aux huit téléphériques et au train de banlieue, saura lever la pression sur les routes», expliquera-t-il à l’adresse des représentants des médias.
En effet, la mise en circulation au courant de l’été prochain de la première ligne, reliant la Grande Poste à la cité Haï El Badr, du métro d’Alger est très attendue par la population et par les pouvoirs publics qui en font un vecteur de développement du tourisme. Le métro d’Alger sera ensuite prolongé vers l’ouest en direction de la place des Martyrs pour être relié au tramway d’Alger ouest et à l’est en direction d’El Harrach pour être connecté aux trains de la banlieue algéroise. «C’est là l’un des quatre métros automatisés qui existent dans le monde. Beaucoup de pays œuvrent à renouveler leur parc en s’équipant d’un métro de telle technicité», renchérit le ministre visiblement satisfait de l’évolution du projet. Selon le même responsable, l’acheminement chaque mois de deux rames à partir de décembre se fera systématiquement, «pas moins de huit rames sont déjà fabriquées au niveau des usines» atteste le ministre.
Cet équipement est fourni par le groupement composé des entreprises Siemens, Vinci Construction et de l’espagnol Construction Y Auxiliar de Ferrocariles (CAF) pour un contrat d’équipement évalué à 35 milliards de dinars. La délégation ministérielle s’est également rendue sur le chantier de réalisation du poste de commandement centralisé aux Anassers. Un complexe technico-administratif qu’on préfère appeler «le cerveau du métro». C’est, en effet, de là qu’est géré tout le réseau et d’où sont déclenchées toutes les interventions de sécurité nécessaires. Cette installation, dont la livraison est prévue d’ici à la fin de l’année, sera elle aussi équipée d’installations de dernière technologie. «Nous avons accordé toute l’importance qu’il faut au volet sécuritaire. La vie n’a pas de prix», atteste le ministre.
L’imposant immeuble de six étages a pris forme et sera équipé d’ici à la deuxième quinzaine du mois de février, expliquent des représentants du groupement. Composé d’un poste de haute tension et de groupe de secours en cas de panne, le PCC alimentera tout le réseau sous une tension de 60 KV au niveau du poste principal. Aussi, le programme de formation de jeunes ingénieurs algériens a été lancé par la RATP, à la quelle est confiée la gestion du métro d’Alger, et ce dans le cadre, précise le ministre, d’un transfert graduel du savoir-faire. Le ministre a également souligné l’effort de la DGSN, qui s’est lancée dans un programme de formation de 250 agents spécialisés dans la sécurisation des tunnels et métros. La formation à débuté l’année dernière.
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