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La Gendarmerie nationale face à la montée du crime organisé

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  • La Gendarmerie nationale face à la montée du crime organisé

    La Gendarmerie nationale face à la montée du crime organisé : 22.286 personnes arrêtées en 10 mois

    Il est établi que la contrebande, l’immigration clandestine, le trafic de drogues et les infractions courantes sont autant de crimes et délits auxquels fait face quotidiennement la Gendarmerie nationale.

    Désormais, la Gendarmerie nationale est confrontée à la montée constante du crime organisé à travers le territoire national. «L’activité de la police judiciaire, durant ces derniers 10 mois, s’est caractérisée par l’établissement de 26.963 procédures concernant 2.497 crimes, 18.885 délits, 109 contraventions et l’exécution de 5.472 mandats de justice», indiquera, le commandant Kerroud Abdelhamid, responsable de la cellule de communication de la Gendarmerie nationale. Notons au passage que le traitement de ces affaires a conduit, au cours de ces dix mois, à l’arrestation de 38. 311 personnes dont 1.202 femmes et 3.055 mineurs.

    Le même officier soulignera que la lutte contre le crime organisé, sous toutes ses formes, a connu, et ce, comparativement à la même période de l’année 2007, une hausse inquiétante. Celle-ci est évaluée, précise-t-on, à 45% en matière d’affaires traitées et une moyenne de 53% en matière de personnes arrêtées. Par ailleurs, dans un bilan communiqué par le colonel du groupement de la gendarmerie de la wilaya d’Alger, M. Boutaïbi Mustapha il est établi que la contrebande, l’immigration clandestine, le trafic de drogues et les infractions courantes sont autant de crimes et délits auxquels fait face quotidiennement la Gendarmerie nationale.

    L’appât du gain facile


    Le colonel Boutaïbi dira au sujet de la contrebande que le carburant, les produits alimentaires, le cheptel et le trafic de stupéfiants sont les produits les plus prisés par les contrebandiers. «La contrebande est une activité très répandue, notamment au niveau des frontières. Elle se pratique surtout dans les wilayas limitrophes avec la Tunisie, le Maroc et la bande sud subsaharienne», a encore tenu à préciser le responsable. Cet état de fait est dû essentiellement, enchaînera pour sa part le premier responsable de la cellule de communication du Commandement de la Gendarmerie nationale, le colonel Ayoub, à la flambée des cours mondiaux du pétrole brut. «Quand on connaît la marge bénéficiaire que procure le trafic de carburant, on comprend pourquoi autant d’individus patientent des heures durant devant les stations-service et n’hésitent pas à risquer leurs vies pour l’acheminer vers les pays voisins ». En outre, M. Ayoub ajoutera, à titre indicatif, que le gasoil acheté à 13,70 DA le litre est écoulé au Maroc à 3 dirhams (l’équivalent de 30 DA), soit un gain de 16 DA par litre.

    Ainsi, signale-t-on, les unités des garde-frontières, en charge de lutter contre la contrebande, ont saisi dans le cadre de la lutte contre la contre bande 16 véhicules légers, 2 motocyclettes et 73 bêtes de somme. Ces dernières sont utilisées par les contrebandiers pour l’acheminement des produits vers les pays voisins. C’est leur moyen de transport le plus usité.

    Outre ce constat, il a été aussi établi que les habitants installés le long de la bande frontalière de Maghnia (wilaya de Tlemcen), notamment au niveau des villages de « Ben Dahou » et de « El-Roubane », ont construit et construisent encore des hangars à proximité du tracé frontalier, à l’effet d’être utilisés comme lieux de stockage des produits destinés à la contrebande. « Ces constructions ont été clôturées pour garder tout leur secret . Cette pratique complique la tache des unités des garde-frontières», selon nos sources. Concernant les interpellations de personnes impliquées dans des affaires liées à la contrebande de marchandises, durant juste les deux derniers mois, les unités des garde-frontières ont appréhendé 24 personnes dont 2 de nationalités malienne et marocaine.

    Immigration clandestine rime avec trafic

    Pour mieux maîtriser cette activité et resserrer l’étau sur les réseaux de trafics, le Colonel Ayoub indiquera que les unités des garde-frontières sont constamment sur le qui-vive, adoptant une stratégie de lutte rigoureuse.

    Le responsable soulignera que les opérations de saisies liées à la contrebande, effectuées durant le mois d’août 2008, montrent que l’exportation frauduleuse du carburant et des produits alimentaires conditionnés en boites, la quincaillerie, le cheptel, les ustensiles de cuisine et le cuivre ont enregistré une hausse respectivement de 35.330 litres, 1083 boites, 11.996 unités, 200 têtes, 277 unités et 180 kg par rapport au mois de juillet dernier. Abordant la contrebande des effets vestimentaires et des produits cosmétiques, le responsable indiquera que ces produits ont connu une baisse respectivement de 52 articles et de 360 unités par rapport au mois de juillet 2008.

    Au sujet de l’immigration clandestine, la Gendarmerie nationale soulignera qu’elle a traité, durant la première moitié de deuxième semestre de l’année en cours, 118 affaires qui se sont soldées par l’arrestation de 440 étrangers, dont la majorité sont des Subsahariens. Il est à noter que l’immigration clandestine a connu une corrélation avec d’autres formes de criminalité, particulièrement celles inhérentes à la fausse monnaie et à la falsification de documents. Le nombre de personnes étrangères impliquées dans ces affaires s’élève à 60, tandis que 8 individus sont liés à des affaires de drogue. A propos de drogue, le bilan des saisies effectuées le mois précédent fait état de 495,664 kg de cannabis récupérés au cours du traitement de 278 affaires qui ont conduit à l’emprisonnement de 313 personnes.

    La drogue par voie maritime

    A ce sujet, les unités de la Gendarmerie nationale précisent qu’il ne se passe pas une journée sans que des trafiquants soient arrêtés en possessions de grosses quantités de drogues. Sur ce point précis, des responsables de la cellule de communication ont indiqué que le trafic des stupéfiants en Algérie a connu une hausse de 5%. A signaler qu’en matière d’ affaires traitées dans le cadre de la lutte contre le crime organisé, le trafic de stupéfiants constitue 24% de la totalité des affaires traitées durant ces 10 derniers mois.Rappelons, par ailleurs, qu’à l’issue du traitement de ces affaires, les unités de la Gendarmerie nationale ont procédé à l’arrestation de 2.286 personnes dont 23 femmes, et ce, à travers le territoire national.

    Par ailleurs, l’analyse de ces décomptes, relève une étude de la Gendarmerie nationale, fait ressortir que l’activité de lutte contre le trafic de stupéfiants a connu, par apport à la même période de l’an dernier, une moyenne haussière estimée à 23% en matière des affaires traitées. En matière de personnes arrêtées l’on enregistre une hausse de 21%. La Gendarmerie nationale retient que 80% des affaires traitées concernent, en premier lieu, la détention et l’usage de stupéfiants, tandis que le reste à trait à la commercialisation et à la culture de drogues. Signalons, par ailleurs, que 72% des personnes arrêtées sont âgées de moins de 30 ans.

    Au sujet des quantités de drogues saisies au cours de ces derniers 09 mois, l’étude effectuée par les mêmes services révèle que les différentes drogues saisies à travers le territoire national ont connu une hausse de 335%, ce qui représente une quantité de 10 quintaux de kif traité, 280,5 grammes de cocaïne et 3.000 comprimés de psychotropes.

    Ceci en plus de la récupération d’une quantité globale de kif traité avoisinant les 42 kg, rejetée par la mer. Dans ce contexte, il convient de signaler que la Gendarmerie nationale a traité, durant le premier semestre de l’année, 16 affaires à travers 09 wilayas côtières du pays. Ces affaires ont été entamées suite à la mise en place d’un plan spécial de lutte contre le trafic de drogues transitant par voie maritime. Dans cette optique, des experts de la lutte contre les stupéfiants dévoilent que les wilayas de Tlemcen, Aïn-Temouchent, Tipasa, Alger, Boumerdes, Mostaganem, Jijel, Skikda et Annaba, connaissent une forte activité en matière de trafic des stupéfiants par voie maritime. « Ces transactions de grosses quantités de drogues par voie maritime démontrent que les trafiquants sont en connexion avec d’autres réseaux étrangers pour assurer notamment la mobilité des drogues entre les deux rives de la Méditerranée», estiment les experts, soutenant que le choix de la voie maritime pour acheminer la drogue s’explique par le durcissement des dispositifs de sécurité mis en place à travers les ports et aéroports.


    - MidiLibre
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