Annonce

Réduire
Aucune annonce.

Prix littéraires, L'effet Obama ?

Réduire
X
 
  • Filtre
  • Heure
  • Afficher
Tout nettoyer
nouveaux messages

  • Prix littéraires, L'effet Obama ?

    Est-ce un effet Obama ?
    Les prix Goncourt et Renaudot ont été attribués à des auteurs marqués par la diversité de leurs origines et de leur culture. Ils couronnent un Franco-Afghan et un Guinéen. Tous deux s'expriment en exil sur la guerre et l'oppression.

    Pour Bertrand Visage, éditeur de Monénembo aux éditions du Seuil, « la littérature a précédé l'effet Obama. En effet, depuis dix ans, les jurés Renaudot ont joué la carte de la diversité et couronné trois auteurs d'origine africaine, Amadou Kourouma en 2000 et Alain Mabanckou en 2006. De leur côté, les Goncourt ont souvent ouvert la porte à des auteurs d'origine étrangère comme Andréï Makine et Jonathan Littell qui donnent à la langue française son aspect « universel ». Rahimi et Monénembo, qui récoltent les deux prix les plus prestigieux de l'automne, ont en commun d'avoir fui leur pays respectif pour échapper à la guerre et aux violences politiques.

    Pour la secrétaire d'État aux Droits de l'Homme, Rama Yade, « l'attribution du Prix Goncourt à Atiq Rahimi est d'abord l'hommage du jury à un récit universel de pudeur et de souffrances mêlées ; cette « pierre de sagesse » est un hommage à une femme qui est toutes les femmes, dans leur combat pour l'émancipation et la dignité. Avec ce premier roman directement écrit en français, Atiq Rahimi illustre la diversité, le prestige et le rayonnement de la langue française », conclut-elle.F.C.

    Les prix en voient de toutes les couleurs
    Pour beaucoup de libraires Midi-Pyrénéens, cette année, le Goncourt devait revenir à Atiq Rahimi pour « Syngué sabour, Pierre de patience » édité par les éditions P.O.L. « Un roman que l'on a envie de partager », déclarait Isabelle Desesquelles, de la librairie Privat à Toulouse dans nos colonnes. Leur souhait est exaucé. Hier, à Paris, à 13 heures comme le veut la tradition, le président du jury, Didier Decoin, a annoncé le choix des Goncourt sur l'escalier du restaurant Drouant. Le Prix littéraire d'automne le plus prestigieux est revenu au second tour à l'écrivain et cinéaste d'origine afghane, par 7 voix contre 3 pour Michel Le Bris et son livre « La Beauté du monde » (Grasset).
    Renouveau ou volonté d'être en phase avec l'époque ? Un livre et son auteur sont récompensés plutôt qu'une maison d'édition. « Une surprise emplie de bonheur et d'honneur, un signe de reconnaissance pour une œuvre et pour l'histoire que j'ai vécue », a déclaré, encore sous le coup de l'émotion, Atiq Rahimi qui possède la double nationalité française et afghane. Il est déjà l'auteur de quatre romans mais « Syngué sabour. Pierre de patience » est le premier écrit directement en français.
    Après des études à Kaboul, il quitte son pays en guerre dans les années 80 pour le Pakistan puis demande l'asile politique à la France où il obtient un doctorat en audiovisuel à la Sorbonne. Il adapte lui-même son premier roman, « Terre et cendres » au cinéma. Ce premier film est sélectionné en 2004 pour le Festival de Cannes dans la catégorie « Un certain regard ».
    Dans la tradition afghane, « Syngué sabour » est le nom d'une pierre magique à laquelle les gens confient leur détresse. Dans le livre très poétique, une femme veille son mari réduit à l'état végétatif depuis qu'une balle s'est logée dans sa nuque. Elle parle et se libère de l'oppression conjugale et religieuse. Dans une langue dépourvue de fioritures, Rahimi décrit la réalité oppressante de la société afghane et la conception de l'Islam qui y prévaut. « Les femmes afghanes, comme les femmes du monde entier, ont des désirs, des rêves et des espoirs, leurs forces et aussi leurs faiblesses », a déclaré Rahimi, « c'est une histoire universelle ».

    Prix Renaudot
    Le Renaudot a été décerné à Tierno Monénembo pour Le Roi de Kahel (Seuil). Il a fallu onze tours au jury pour se décider. Il a longuement hésité avec «Le cas Sonderberg» d'Elie Wiesel chez Grasset. Monénembo ,61 ans, a quitté sa Guiné natale à la fin des années 60 pour fuir la dictature de Sékou Touré. Son roman retrace l'épopée d'Olivier Sanderoval, pionnier de la colonisation en Afrique de l'ouest où il tenta de se tailler un royaume .
    Le Renaudot de l'essai a été attribué à Boris Cyrulnickpour «Autobiographie d'un épouvantail» (Odile Jacob).

    - Depeche.fr


    Tierno Monénembo lauréat du prix Renaudot : la prime à la diversité? Photo AFP
Chargement...
X