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Ouyahia démissionne?

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  • Ouyahia démissionne?

    «Le poste a cessé d'exister, il est tout à fait normal que je remette ma démission au président de la République. Je le ferais tout de suite après la promulgation de la Constitution révisée,» a affirmé le chef du gouvernement.

    C'est en fait, l'une des rares réponses précises que Ouyahia a donnée hier, au cours de la conférence de presse qu'il a animée tout de suite, après la clôture de la session plénière du parlement réuni dans ses deux chambres. Pour toutes les autres questions, Ouyahia aura des réponses très évasives, parfois hors sujet. En réponse à l'utilité d'amender l'article 74 limitant à deux les mandats présidentiels, il dira : «l'article 178 de la Constitution de 96 a fixé les domaines qui ne doivent pas être révisés sans l'avis du peuple.» Et renchérit-il «le peuple n'a pas décidé que le renouvellement des mandats ne doit pas être changé.» Pour lui, par l'amendement de l'article 74, «la réponse est claire, aujourd'hui dans notre pays, dans notre chère Algérie, il n'y a rien qui limite les mandats du président.» Il rappelle pour la circonstance que «la loi électorale a bien été révisée sur initiative de l'opposition.» La non-limitation des mandats présidentiels et le risque qu'elle comporte à l'avenir de permettre, par exemple, à un islamiste de garder le pouvoir à vie lui fait dire «à travers elle, se pose le véritable débat démocratique, de procédure. S'agira-t-il de débattre de l'article 74 ou est-ce que c'est un débat de la pratique politique sain et serein pour défendre son projet, ses idées? La protection de la République n'est pas dans l'article 74 mais dans la lutte pour les idées, les choix politiques, la lutte sereine et non dans l'invective et l'anathème.» «Par esprit légaliste et par respect à l'Etat, je ne saurai m'avancer dans des spéculations,» sera sa réponse à une question relative à son souhait de remanier ou pas son gouvernement au cas où il sera maintenu par le président pour être Premier ministre. Le vote d'une révision de la constitution par un parlement élu par un taux très faible lui fera dire «39 partis ont participé aux dernières législatives en plus des indépendants, le peuple avait le choix de choisir ses représentants. Il a choisi! Donc, ce motif n'est pas valable.» Le plébiscite, hier, du projet par le parlement est selon lui l'oeuvre des partis démocratiques, républicains, fondamentalistes, des indépendants. «Mon homologue à Paris, ne cache pas qu'il applique le programme de son président, mais là-bas, cela semble tout à fait normal mais ici non,» dit-il au sujet de la création du poste de Premier ministre. Si le Premier ministre doit rendre compte au parlement c'est, dit-il, «parce que le député est élu par une circonscription mais le président de la République est élu par le peuple.» L'article 176 donne le droit au président d'amender la constitution alors, interroge-t-il «pourquoi, donc, passer le projet par le conseil du gouvernement?»

    A propos de la nouvelle disposition relative aux droits de la femme, Ouyahia affirmera qu'elle sera traitée par la loi en prévision des législatives de 2012. L'on comprendra qu'avant cette échéance, il est donc possible que la loi électorale en vigueur soit amendée. Encore une question sur sa nomination ou pas, comme Premier ministre. Il répond «il est très clair dans le texte que le seul qui décide c'est le président de la République. Peut-être qu'on aura à en parler dans une quinzaine de jours, dans une configuration ou dans une autre.» A ceux qui accusent le pouvoir de fermeture politique, il dit: «qui empêche la classe politique d'aller dans la bataille? Y a-t-il une disposition ou un arrêté ministériel qui interdit d'aller exposer son point de vue? Cessons de faire de la démocratie à l'ombre d'un article (...). Que chacun de nous s'assume!»

    Autre remarque qui lui a été faite: Ouyahia a soutenu la révision de la Constitution de 89. Il explique «j'ai fait la campagne pour la constitution de 96 (...), à l'époque, le pays allait mal, aujourd'hui, il va mieux. Et ce qui a changé? Le pays est plus stable et le processus sur lequel l'Algérie a été engagée, le peuple a le droit de dire qu'il doit continuer.» Plus loin, il dira pour, à peu près la même question, «il n'y a pas de changement, il y a des circonstances qui ont changé.» Ouyahia relie le recours au parlement pour amender la constitution à une question de temps. «S'il est adopté par les deux chambres du parlement, l'une après l'autre, il devra aller au référendum dans un délai de 50 jours, c'est-à-dire en janvier et le peuple devra voté en avril pour l'élection présidentielle. C'est un peu fatiguant,» estime-il.


    - Le Quotidien d'Oran
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