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La CIA avoue son échec dans la traque de Ben Laden

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  • La CIA avoue son échec dans la traque de Ben Laden

    L'administration américaine sortante tente de redorer son blason. A quelques semaines de la fin du mandat du président Bush, l'une des questions les plus lancinantes reste posée : où est Oussama Ben Laden ? L'homme le plus recherché de la planète et qui, depuis 2001, a donné du fil à retordre aux Américains serait aux abois, selon le patron de la CIA. Info ou intox ? Les propos rassurants de Michael Hayden cachent pourtant mal un échec patent : en sept ans de traque, les Américains n'ont pas réussi leur pari. Ben Laden court toujours tandis que le spectre d'El-Qaïda a été agité pour justifier des pratiques américaines aux antipodes des valeurs démocratiques dont les Etats-Unis se présentent volontiers comme les seuls dépositaires.

    Le propos est un tantinet victorieux, à la limite même de l'arrogance ! «Lorsque nous et nos alliés éliminons des terroristes du champ de bataille (...), ceux qui restent sentent que ça chauffe», a dit le patron de la CIA. «Nous les forçons à passer davantage de temps et de ressources à se protéger. Cela les détourne de leurs préparatifs de prochaines attaques.

    Nous déséquilibrons El-Qaïda». Ainsi, Michael Hayden a déclaré que la disparition cette année de plusieurs responsables et combattants d'El-Qaïda, morts de «cause naturelle ou dans des violences», avait insufflé un sentiment d'insécurité au sein du réseau terroriste.

    Mais les faits sur le terrain ont tendance à démentir l'optimisme excessif de Michael Hayden. L'année 2008 aura été celle de la résurgence des talibans en Afghanistan.

    Ces derniers contrôlent plusieurs provinces du pays, et ils se sont même vu courtiser par le gouvernement de Hamid Karzaï à Kaboul qui a demandé une médiation saoudienne avec les troupes du mollah Omar. La sanctuarisation des zones tribales frontalières entre l'Afghanistan et le Pakistan a été tellement imperméable aux forces américaines et pakistanaises que Washington a décidé de «tirer dans le tas» sans même l'aval d'Islamabad. Hier, une dizaine de personnes ont été tuées par des missiles tirés par des drones américains dans cette région du Waziristan, le no man's land pachtoune à cheval entre les deux pays.

    A ce propos, le responsable américain reconnaît le caractère dangereux de l'instabilité qui règne dans cette région.

    «Le fait qu'El-Qaïda opère depuis son repaire des zones tribales du Pakistan représente le danger le plus clair et présent sur la sécurité des Etats-Unis», a-t-il précisé. «Laissez-moi être clair : aujourd'hui, virtuellement, chaque menace terroriste majeure, dont mon agence a connaissance, remonte aux zones tribales. Que ce soit le commandement, l'entraînement, la direction, l'argent les capacités, il y a une connexion avec les FATA (zones tribales pakistanaises)», a ajouté Michael Hayden.

    Concernant le sort de l'homme le plus recherché à travers le monde, Oussama Ben Laden, le chef de la CIA a déclaré qu'il était acculé à garantir sa survie. «Il consacre énormément d'énergie à sa propre survie, beaucoup d'énergie à sa propre sécurité. En fait, il semble être largement isolé des opérations, au jour le jour, de l'organisation qu'il dirige nommément», a dit Michael Hayden, en référence au réseau terroriste El-Qaïda.

    «Je peux vous assurer, même s'il y a eu des spéculations indiquant le contraire dans la presse, que la traque de Ben Laden est vraiment en tête de liste des priorités de la CIA», a-t-il ajouté, dans une tentative de blanchir le président Bush des accusations faisant état de la volonté présidentielle américaine d'ouvrir des champs d'actions et de batailles secondaires alors que la principale cible désignée après le 11 septembre 2001 était la capture, mort ou vif, de Ben Laden.

    Le chef de la CIA a, par ailleurs, laissé entendre que Ben Laden se cacherait à la frontière afghano-pakistanaise, où, selon lui, El-Qaïda s'est regroupée. Michael Hayden a même décrit «le grand défi de surveiller chaque kilomètre carré de cette région dangereuse et inhospitalière», et a indiqué qu'une «des raisons de sa survie est qu'il a œuvré à éviter toute détection».

    L'explication a posteriori de l'échec de la traque de Ben Laden sept années durant ne laisse aucun doute ; les Américains n'avaient pas pour priorité la capture de l'homme qui a revendiqué les attentats du 11 septembre 2001 ! L'administration sortante avait pour souci majeur la garantie des sources d'approvisionnement et d'acheminement des hydrocarbures, en Asie centrale, dans la mer Caspienne et dans le Golfe arabo-persique.

    Dans ce grand échiquier qu'est l'Eurasie, les Etats-Unis se sont garanti une place de choix dans les centres névralgiques de cette région : le couloir afghan et la barrière irakienne.

    - Le jeuen Independant
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