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Les «princesses» des Zibans

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  • Les «princesses» des Zibans

    KHENGA SIDI NADJI ET EL KANTARA,
    DEUX PÔLES TOURISTIQUES À PROMOUVOIR
    Les «princesses» des Zibans


    Biskra, la capitale des Zibans, ce ne sont pas seulement des dattes. Ce sont surtout des sites touristiques, des traditions et un mode de vie à découvrir. El Kantara et Khenga Sidi Nadji constituent un exemple atypique.

    En cette matinée automnale, il pleut une coulée de soleil sur la ville de Biskra. Tôt le matin, le bus devant transporter les journalistes prend la route vers ces deux cités touristiques. L’envie de voir ces deux régions titille l’esprit. Une fois la délégation réunie, le bus démarre et le voyage de la découverte commence. A peine une dizaine de minutes, le chef-lieu de wilaya s’éloigne peu à peu jusqu’à ne devenir qu’une petite émeraude. De belles images défilent à un rythme régulier. La verdure succède à la terre glaise qui laisse apparaître par endroits des touffes d’herbe qui rappellent la Mitidja. Hormis quelques lopins labourés à l’aide de charrues trainées par des bœufs, la terre est en jachère.
    La vacuité des lieux débride la pensée et donne libre cours aux sentiments. Dans l’infinitude presque désertique de cette région semi-aride, où le palmier règne en maître absolu, l’œil observateur peut admirer des paysages d’une beauté exquise. Des palmiers chargés de dattes s’étalent à perte de vue et ploient sous le poids de régimes. La production, semble-t-il, est abondante cette saison. A une heure de route, on parvient à Khenga Sidi Nadji. Sise à mi-chemin entre Khenchla et Biskra, cette charmante et pittoresque localité offre une vue panoramique extraordinaire. Coincée entre deux falaises, la cité est entourée d’une forteresse construite par l’armé coloniale.

    LES VALEURS ANCESTRALES JALOUSEMENT GARDÉES
    A l’entrée de la ville, des vieux palabrent à l’ombre des palmiers. Insoucieux, les enfants jouent aux osselets, à la marelle et à saute-mouton. Les tracas quotidiens des grandes villes n’ont pas atteint les âmes saines des gens d’ici. Le calme olympien de cette région se reflète sur le caractère des habitants qui gardent jalousement les traditions ancestrales. La preuve, aucune trace de femme au centre-ville. Ici on ne badine pas avec les coutumes. Dans cette contrée lointaine, la vie est simple, mais si agréable. Près du oued qui jouxte la ville, où un troupeau de chèvres broute paisiblement, une niveleuse ronronne. Renseignement pris, il s’agit d’un terrassement pour la réhabilitation de la ville plusieurs fois millénaire. L’APC compte faire de Khenga Sidi Nadji un pôle touristique digne de ce nom. «L’actuel maire veut vraiment travailler. Depuis son arrivée, il faut le reconnaître, les choses ont évolué. Des projets ont vu le jour», témoigne-t-on. Pour la rendre plus attractive en matière de tourisme, les autorités ont pris la louable initiative de construire à Khenga Sidi Nadji un complexe touristique, actuellement au stade d’études, mais aussi et surtout, réhabiliter toute la cité, une opération pour laquelle 22 milliards de dinars sont alloués. Cela permettra de sauver de l’oubli un pan entier de notre histoire.
    Les autorités locales n’ont pas hésité à casser la tirelire pour que la gent féminine ne soit pas captive des traditions. Dédiée complètement aux jeunes filles, une annexe de fabrication de couture à été réalisée grâce à l’apport du ministère de la Petite et Moyenne entreprise et de l’Artisanat. Equipée de dix machines à coudre, cette entreprise tournera à plein régime dans les prochains mois, selon le directeur. La réussite scolaire, dira M. Ouandjeli, enseignant retraité, est de 50%, les trois paliers confondus. Un taux appréciable si l’on tient compte des difficultés de tout genre auxquelles font face et les élèves et leurs professeurs. Jadis, raconte-t-on, El Khenga est connue par ses palmiers dattiers - plus d’un million de sujets. Aujourd’hui, constate-t-on, il n’en subsiste qu’une centaine, et des milliers de chicots aux abords du oued. Pourquoi ce déclin ? D’après les habitants, les palmeraies ont périclité en raison de la vieillesse des sujets et l’absence de rajeunissement. Cela a affecté considérablement la production de la datte, source principale de revenus.

    UNE HISTOIRE MILLÉNAIRE
    L’histoire de Khenga Sidi Nadji remonte à loin dans le temps. Selon des témoignages recueillis auprès des habitants, cette localité serait créée par Sidi Mbarek Ben Kasem Ben Nadji, originaire de Tunisie, vers 1602. Elle fut érigée en commune en 1946 et est habitée par 5000 âmes. Tout comme d’autres localités de l’Algérie profonde, cette municipalité, qui fut une zone interdite durant la guerre de libération nationale, était touchée par les tragiques évènements de la décennie noire. La furie meurtrière des terroristes a fait fuir, d’ailleurs, nombre d’habitants.
    Ceux-ci durent quitter leurs maisons la mort dans l’âme. Nonobstant les risques encourus, certaines familles firent face à l’adversité, et ce, en se constituant, dès l’avènement de ce phénomène, en groupe de légitime défense. A l’occasion de la journée nationale de l’artisanat, le ministre de la petite et moyenne entreprise, M. Mustapha Benbada, y a inauguré une entreprise de fabrication de poterie, qui permettra, sans nul doute, d’absorber un tant soit peu le chômage dont souffre les jeunes notamment, qui travaillent dans l’agriculture et l’élevage camelin. Abdellah Salmi est moudjahid. Il fait partie également des groupes patriotes. Cela va de soi pour quelqu’un qui prit, à 20 ans à peine, les armes pour libérer son pays de l’harnais colonial. Il n’a pas hésité un seul instant à reprendre son fusil afin de traquer les terroristes jusque dans ses retranchements. Rencontré au centre-ville, ce patriote invétéré s’est révélé un grand connaisseur de l’histoire. D’une disponibilité déconcertante, le vénérable vieillard nous a servi de guide, et nous a fait visiter les coins et les recoins du ksar. De sa bouche, on apprendra que ce joyau architectural a survécu aux aléas de la nature et à la main de l’homme. Construites par la terre glaise, appelée communément tob, les maisons, constituant le ksar, tiennent encore debout, des siècles après leur édification. Elles dénotent aussi le génie de leurs bâtisseurs. Pour s’y rendre, c’est une évidence ; il faudrait slalomer à travers des corridors qui n’en finissent pas de serpenter. Les allées labyrinthiques sentent les remugles d’une époque lointaine qui a vu vivre nos ancêtres. A l’intérieur des chambrettes aux murs épais et lézardés, l’air est frais. L’épaisseur des murs permet de conserver la fraîcheur et la chaleur selon la saison. Une technique qui dépasse le fameux climatiseur.
    à suivre...
    Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…

  • #2
    Suite...


    LES SEPT ENDORMIS

    Il y a si longtemps, sept membres d’une même famille sont morts à l’intérieur d’une chambre, où ils sont d’ailleurs enterrés. Aussi étrange que cela puisse paraître, on raconte que ces personnes moururent alors qu’elles étaient dormaient. Elles ne savaient pas que la mort les surprendrait en plein sommeil. Aucune explication n’a été donnée par les habitants. De quoi seraient-elles atteints ? Personne ne le sait. Ce qui est certain, c’est que tout le monde vénère les disparus. La maison à l’intérieur de laquelle dort désormais cette famille, est devenue un lieu de pèlerinage. Après une tournée bien pleine, un déjeuner fut offert à la délégation, qui a eu droit à la «tchakhtoukha», un plat local succulent. Celui qui a la chance d’y venir se promettra d’y revenir. «Chaque matin je viens me recueillir à la mémoire de ces gens, mort il y a longtemps», dira Mohamed, un jeune lycéen.

    EL KANTARA, UN AUTRE PÔLE TOURISTIQUE EN FRICHE
    Ici, le regard est naturellement capté par des paysages splendides, faits de schiste et d’arbrisseaux, particulièrement à l’entrée de la ville, où les gorges font naître la poésie et rêver le moins romantique du monde. Panorama enchanteur s’il en est, ces lieux exquis sont absolument à découvrir, explorer et mettre en valeur si l’on veut faire du tourisme un secteur prometteur. El Kantara fait la jonction entre Biskra et Batna, deux grandes wilayas du sud-est algérien. La coquette ville s’affiche avec ses somptueuses villas, construites sur les accotements de la route. Une seule entreprise existe ici, à savoir l’entreprise communale de l’artisanat. Créée en 1976, elle emploie quelque 28 travailleurs. Kamel Hafnaoui, directeur de l’entreprise en question, reconnaît que la demande n’est pas satisfaite en raison de la vétusté des équipements, du manque de matière première mais aussi de l’absence de la concurrence. L’entreprise, qui fait nourrir plusieurs bouches, a failli être privatisée au moment à cause du manque de financement. Grâce à l’intervention du ministère de la tutelle, l’option de la privatisation a été annulée, au grand soulagement des 28 employés. L’entreprise a contracté 20 millions de dettes, actuellement en cours d’effacement, et son chiffre d’affaires est de l’ordre de six millions de dinars. El Kantara n’a pas été touchée par le terrorisme. Rien ne trouble sa quiétude, sinon le gazouillis des tourterelles et des pigeons ramiers.

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    Eugène Fromentin écrivait sur El-Kantara

    "El-Kantara-le pont garde le défilé et est pour ainsi dire l'unique porte par où l'on peut, du Tell, pénétrer dans le Sahara. Ce passage est une déchirure étroite, qu'on dirait faite de main d'homme, dans une énorme muraille de rochers de trois ou quatre cents pieds d'élévation. Le pont, de construction romaine, est jeté en travers de la coupure. Le pont franchi, et après avoir fait cent pas dans le défilé, vous tombez, par une pente rapide, sur un charmant village arrosé par un profond cours d'eau et perdu dans une forêt de vingt-cinq mille palmiers. Vous êtes dans le Sahara.
    Au delà s'élève une double rangée de collines dorées, derniers mouvements du sol, qui, douze lieues plus loin, vont expirer dans la plaine immense et plate du petit désert d'Angad, premier essai du grand désert. Grâce à cette situation particulière, El Kantara, qui est, sur cette ligne, le premier des villages sahariens, se trouve avoir ce rare privilège d'être un peu protégé par sa forêt contre les vents du désert, et de l'être tout à fait contre ceux du nord par le haut rempart de rochers auquel il est adossé. Aussi, est-ce une croyance établie chez les Arabes que la montagne arrête à son sommet tous les nuages du Tell ; que la pluie vient y mourir, et que l'hiver ne dépasse pas ce pont merveilleux, qui sépare ainsi deux saisons, l'hiver et l'été ; deux pays, le Tell et le Sahara ; et ils en donnent pour preuve que, d'un côté la montagne est noire et couleur de pluie, et de l'autre, rose et couleur de beau temps."
    Horizon
    Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…

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    • #3
      A l’entrée de la ville, des vieux palabrent à l’ombre des palmiers. Insoucieux, les enfants jouent aux osselets, à la marelle et à saute-mouton. Les tracas quotidiens des grandes villes n’ont pas atteint les âmes saines des gens d’ici.

      comme j'aime!
      on fait avec..........

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