Sahara et régionalisation : Tout le Maroc suivra !
DIMANCHE, 16 NOVEMBRE 2008 17:15
BAHIA AMRANI
Le discours royal prononcé le 6 novembre dernier à l’occasion du 33ème anniversaire de la marche verte introduit un nouveau chantier, celui de la régionalisation.
Le Souverain explique, en substance, que le projet d’autonomie élargie pour le Sahara reste « sur la table des négociations, sous l'égide des Nations Unies », mais qu’en attendant, le Maroc ne restera pas « les bras croisés ».
Il se lancera dans une régionalisation conçue comme « une nouvelle phase dans le processus continu des réformes qui englobera toutes les régions du Maroc, avec, à leur tête, la région du Sahara marocain ».
Et après avoir annoncé la mise sur pied d’une commission consultative composée de personnalités -dont le nombre et les qualités n’ont pas été précisées- qui devra proposer une conception générale de cette régionalisation, le Roi a appelé à un débat national large et constructif « auquel prendront part toutes les institutions et les autorités compétentes, ainsi que les instances représentatives et partisanes, les structures académiques et associatives qualifiées ».
Tout un chacun est ainsi invité à « penser » la régionalisation et à en proposer la forme la plus appropriée au Maroc en fonction « des spécificités et des potentialités propres à certaines régions, ainsi que des besoins de leurs populations respectives en matière de développement ». C’est un appel à manifestation… d’idées.
De toutes les propositions, résultera bien une synthèse…
La démarche est louable. Elle rappelle celle qui avait été adoptée pour l’élaboration du projet d’autonomie élargie au Sahara. Du reste, elle s’inscrit dans son droit fil.
Le Roi ne demande pas au ministère de l’Intérieur de préparer un projet de régionalisation. Il annonce la création d’un espace de concertation – la commission consultative – même si l’appel royal met également à contribution le gouvernement.
Nul doute que « les spécialistes es régionalisation » vont se multiplier dans les prochains jours. Le fait est que la barre est déjà placée haut avec le projet d’autonomie élargie proposé par le Maroc à l’ONU. En réalité, une grande partie du travail a déjà été faite dans le cadre de ce projet d’autonomie dont les plus grandes démocraties ont reconnu « le sérieux » et « la rigueur » avant de le soutenir devant les instances internationales. Mais ce qu’il reste à faire n’est pas simple pour autant.
Il ne s’agit pas seulement d’adapter le plan d’autonomie prévu pour le Sahara aux autres régions du Maroc en tenant compte des spécificités de chacune. Mais –surtout- de faire passer le Maroc de l’organisation administrative qui est la sienne aujourd’hui et qui est la seule qu’il a toujours connue (une très forte centralisation), à une organisation tout à fait nouvelle que les Marocains n’ont vue – quand ils l’ont vue - qu’en Allemagne, en Espagne, en Belgique, ou en Suisse…
Cela exige une révolution des mentalités et des habitudes.
Le chantier est ouvert et… Inutile de se leurrer… Il en faudra du temps et de l’ingéniosité pour sa réalisation.
Cependant, cela vaudra le coup de relever ce challenge.
Pour le Maroc et les Marocains, bien sûr.
Mais aussi pour en finir avec cette situation d’attentisme où le Maroc et ses réformes sont pris en otage par l’affaire du Sahara ! Ce n’est pas pour rien que la colère des officiels algériens et de leur presse s’exprime si fort depuis le discours royal…
DIMANCHE, 16 NOVEMBRE 2008 17:15
BAHIA AMRANI
Le discours royal prononcé le 6 novembre dernier à l’occasion du 33ème anniversaire de la marche verte introduit un nouveau chantier, celui de la régionalisation.
Le Souverain explique, en substance, que le projet d’autonomie élargie pour le Sahara reste « sur la table des négociations, sous l'égide des Nations Unies », mais qu’en attendant, le Maroc ne restera pas « les bras croisés ».
Il se lancera dans une régionalisation conçue comme « une nouvelle phase dans le processus continu des réformes qui englobera toutes les régions du Maroc, avec, à leur tête, la région du Sahara marocain ».
Et après avoir annoncé la mise sur pied d’une commission consultative composée de personnalités -dont le nombre et les qualités n’ont pas été précisées- qui devra proposer une conception générale de cette régionalisation, le Roi a appelé à un débat national large et constructif « auquel prendront part toutes les institutions et les autorités compétentes, ainsi que les instances représentatives et partisanes, les structures académiques et associatives qualifiées ».
Tout un chacun est ainsi invité à « penser » la régionalisation et à en proposer la forme la plus appropriée au Maroc en fonction « des spécificités et des potentialités propres à certaines régions, ainsi que des besoins de leurs populations respectives en matière de développement ». C’est un appel à manifestation… d’idées.
De toutes les propositions, résultera bien une synthèse…
La démarche est louable. Elle rappelle celle qui avait été adoptée pour l’élaboration du projet d’autonomie élargie au Sahara. Du reste, elle s’inscrit dans son droit fil.
Le Roi ne demande pas au ministère de l’Intérieur de préparer un projet de régionalisation. Il annonce la création d’un espace de concertation – la commission consultative – même si l’appel royal met également à contribution le gouvernement.
Nul doute que « les spécialistes es régionalisation » vont se multiplier dans les prochains jours. Le fait est que la barre est déjà placée haut avec le projet d’autonomie élargie proposé par le Maroc à l’ONU. En réalité, une grande partie du travail a déjà été faite dans le cadre de ce projet d’autonomie dont les plus grandes démocraties ont reconnu « le sérieux » et « la rigueur » avant de le soutenir devant les instances internationales. Mais ce qu’il reste à faire n’est pas simple pour autant.
Il ne s’agit pas seulement d’adapter le plan d’autonomie prévu pour le Sahara aux autres régions du Maroc en tenant compte des spécificités de chacune. Mais –surtout- de faire passer le Maroc de l’organisation administrative qui est la sienne aujourd’hui et qui est la seule qu’il a toujours connue (une très forte centralisation), à une organisation tout à fait nouvelle que les Marocains n’ont vue – quand ils l’ont vue - qu’en Allemagne, en Espagne, en Belgique, ou en Suisse…
Cela exige une révolution des mentalités et des habitudes.
Le chantier est ouvert et… Inutile de se leurrer… Il en faudra du temps et de l’ingéniosité pour sa réalisation.
Cependant, cela vaudra le coup de relever ce challenge.
Pour le Maroc et les Marocains, bien sûr.
Mais aussi pour en finir avec cette situation d’attentisme où le Maroc et ses réformes sont pris en otage par l’affaire du Sahara ! Ce n’est pas pour rien que la colère des officiels algériens et de leur presse s’exprime si fort depuis le discours royal…
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