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La fête de la figue à Beni Maouche

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  • La fête de la figue à Beni Maouche

    En Algérie, il y a du pétrole. Mais il y a aussi la richesse de son terroir et en ce moment c'est la fête de la figue à Beni Maouche et qui n'a pas croqué la figue ne sait pas ce qu'il a raté.
    Qu'elle soit sèche ou fraîche, gorgée de soleil, elle est toujours délicieuse.

    ====================
    Trouna, chef-lieu de commune et de daïra, est un modeste bourg qui aligne ses commerces les uns après les autres tout au long de sa rue principale. Il n’y a pas grand-chose à faire ici. Pour survivre, il faut vendre ses bras en France ou les utiliser à soigner les figuiers. Plus qu’une industrie. C’est une identité.

    Nous sommes ici pour la fête de la figue. Une sympathique petite foire campagnarde qui tient sa cinquième édition.

    Saddek Berabez, un jeune fellah de 24 ans qui tient un stand d’exposition, s’occupe d’une figueraie familiale de plus de 200 arbres. Chez les Berabez, on produit, outre les figues, des olives, de l’huile, des poires, des amandes et du raisin. On produit également du blé et de l’orge et la famille possède un moulin pour la transformation des céréales. On fabrique également des tapis appelés “takhelkhalt” et des burnous finement tissés. Excusez du peu. En matière d’autosuffisance, avouez qu’il est plutôt difficile de trouver mieux. Ils offrent l’exemple type d’une famille de paysans accrochés à leurs terres comme on n’en voit plus depuis que l’industrie industrialisante de Boumediène a désintégré la paysannerie algérienne partie en ville à la recherche d’un maigre salaire et d’une retraite pour les vieux jours.

    Saddek est visiblement fier de ses produits. La figue fraîche ne se vend pas. Par contre, séchée, elle est très demandée. 500 DA le kilo pour le premier choix et 300 pour le second. La figue est cueillie quand elle est mûre au point de perdre la rigidité de son pédoncule. Elle est ensuite exposée sur des claies au soleil pendant un jour ou deux avant d’être triée et emballée dans des barquettes selon sa qualité et son calibre. Kaci Saâdane, autre paysan des Ath Imaouche, a la particularité de transformer les figues en produits dérivés tout à fait remarquables. Son jus de figue est une véritable révélation. Prenez des figues bien fraîches, enlevez soigneusement la peau, malaxez à l’aide d’un mixer, ajoutez de l’eau et du sucre et vous avez un nectar très fruité et revigorant. Saâdane aligne des bocaux de confitures, de gelées, de sirops et des monceaux de gâteaux, tous faits à base de figues fraîches ou sèches. Le must est de les macérer dans de l’huile d’olive pour les prendre en petit-déjeuner le matin à jeûn. La figue est donnée à voir dans tous ses états. La seule chose que l’on ne fabrique pas ici à base de ce fruit providentiel est une liqueur ou un alcool quelconques. Question de culture.

    Séchée, la figue contient 75% de sucre et des minéraux comme le potassium, le magnésium et le calcium. Son pouvoir nutritif est égal à celui du pain, disent les scientifiques. Pendant des siècles, les Kabyles se sont nourris d’huile d’olive et de figues sèches. Un régime spartiate mais consistant et qui accompagnait le paysan à ses champs, le pèlerin à la Mecque et le soldat en campagne.

    Ouali, technicien à l’Entv, lui, expose plusieurs sortes d’huiles dont une dite médecinale et âgée de 20 ans. Produit noble, l’huile d’olive est à la Kabylie ce que le whisky est en Écosse. Une seule gorgée de cette panacée est censée vous guérir de tous les maux de la terre. Ouali expose également une huile dite naturelle ou brute car elle n’est pas passée par la presse. Un médicament vendu à près de 300 DA le litre. La visite des stands d’exposition est également une plongée dans la pharmacopée traditionnelle.

    Sekkour Mouhand Amokrane expose des grains d’ortie supposés guérir le rhumatisme et la sciatique. Il nous livre, en passant, un remède miracle contre ce dernier mal. Cueillez des tiges d’orties, “azougdheff”, écrabouillez les délicatement avec un pilon et appliquez en cataplasme sur la région malade. Très douloureux mais efficace, paraît-il. La caroube est également à l’honneur. On peut s’en servir comme complément alimentaire pour le bétail mais on en fait aussi du chocolat, et de ses grains qui se vendent une véritable fortune le kilo, on fabrique du vernis à ongles.

    Jadis, avec du caroube moulu et de la semoule de blé grillé et pillé, on faisait une farine sucrée et odorante appelée “thizemmith”. Un plat du pauvre qui ne demandait que quelques gouttes d’huile d’olive et quelques figues sèches pour nourrir son homme.

    Une région mi-figue, mi-raisin

  • #2
    Bonjour Morjane,

    Merci pour cette info. Les figues c'est la saisons. Je las aime fraiches ou sches.
    Elle est citee dans le saint Coran.
    Ce n'est pas la seule fete "selon la saison" qui existe en algerie, la region de Tlamcen est connue par la fete de la serise... la Mettidja par le neflier....et plein d'autres selon la region et la saison.

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    • #3
      beni maouche

      trés belles region pas seulement pour ses figues et ses raisins mais aussi pour son sublime paysage
      Dernière modification par fahima, 21 septembre 2005, 03h09.

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      • #4
        Vers la labellisation de la figue locale;

        Bonjour Morjane et Fahima,

        La cinquième édition de la Fête de la figue de Beni Maouche dans la wilaya de Béjaïa, tenue les 13 et 14 septembre, aura été bonne cette fois-ci, après les quatre éditions précédentes: La bonne récolte, quantité et qualité, de cette année y est pour quelque chose, mais aussi avec l’effort de la jeune association de fellahs, Association pour le développement agricole et rural, (ADAR).

        Article interessant du compte rendu de cette edition : http://www.elwatan.com/2005-09-26/2005-09-26-26911

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