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CRISE FINANCIÈRE:«Une opportunité» pour le système économique de l’Algérie

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  • CRISE FINANCIÈRE:«Une opportunité» pour le système économique de l’Algérie

    La crise financière, qui a induit un début de crise économique dans nombre de pays avec récession en vue, mobilise les «têtes» pensantes de la planète. Qu’en est-il de l’Algérie?

    La crise financière puis économique qui a mis à nu les tares du système libéral capitaliste, risque de perdurer encore longtemps avec les effets d’un tsunami sur la sphère réelle, il n’y a plus de doute, la contagion sera mondiale, et la résistance aux chocs dépendra principalement du niveau organisationnel du système financier et économique de chaque pays.
    En Europe, devant une croissance aux perspectives nulles, les réunions au sommet se succèdent pour asseoir et tenter d’harmoniser une stratégie communautaire de sortie de crise.
    Les déficits européens effacent les engagements du Pacte de stabilité devant une récession annoncée officiellement pour les deux prochaines années.
    Les dégâts provoqués jusqu’à ce jour, imposent des réformes de fond; la France, en sa qualité de présidente de l’Union européenne, tente d’imposer une gouvernance économique européenne face au protectionnisme, compréhensible à maints égards, de Berlin qui se prépare en solo à lancer un plan de relance économique national. La Banque centrale européenne vole au secours des économies en perdition tout en confirmant la solidité de l’euro face au dollar, monnaie refuge pour l’avenir et surtout d’accompagnement d’une éventuelle reprise de la croissance aux USA, qui précèdera sans nul doute celle de l’Europe.

    Le prix du baril de pétrole est dès lors indexé sur les mutations de l’économie américaine et nombreux sont les analystes qui prédisent encore de beaux jours à l’or noir. Dans ce contexte, le 44e président de la première puissance mondiale aura, dès son intronisation, en janvier 2009, pour principal chantier la gestion de la crise par l’annonce rapide de nouvelles mesures destinées à freiner la descente aux enfers reflétée par une récession omniprésente dans tous les secteurs d’activité principalement ceux servant de locomotive à la croissance américaine: les services et l’industrie automobile aujourd’hui en faillite. Néanmoins, la crise du système capitaliste libéral n’a pas encore révélé tous ses secrets et vérités, les dommages collatéraux induits sur les économies tiers- mondistes n’ont pas encore été suffisamment analysés, les institutions financières internationales étant plus occupées aujourd’hui à sauver du naufrage certaines économies occidentales: l’Islande, l’Ukraine étant les exemples les plus patents. Le Fonds monétaire international (FMI) a mobilisé 250 Mds/ USD pour faire face à d’autres catastrophes financières étatiques, aujourd’hui dissimulées mais prévues dès la prochaine année. Devant ces sombres réalités, la crise ne peut que frapper aux portes de l’Algérie, tel «un séisme», mais dont on ignore exactement son classement sur l’échelle de Richter. Les divers effets d’annonce de la crise dans notre pays nous mènent droit vers une sinistrose nationale tant ils comportent les germes d’une démoralisation et d’une démobilisation...Gardons-nous de semer les graines du pessimisme, portons plutôt nos espoirs sur les capacités réelles du pays à combattre les menaces de la crise, pourquoi ne pas tenter de transformer ces dernières en atouts!

    Pour cela, il est bon de rappeler à notre jeunesse, nos cadres, nos syndicalistes, et à notre société civile que l’Algérie a connu sa traversée du désert, seule, il n’y pas si longtemps quand le coût de l’exploitation d’un baril de pétrole valait son prix de vente, quand l’inflation volait à deux chiffres autour de 50%, quand le gouvernement empruntait à court terme (3 mois à 20% d’intérêt) pour importer une cargaison de céréales, le tout couronné par le remboursement d’une dette ravageant presque la totalité de nos revenus. Avec en sus une sécheresse décennale et un terrorisme en pleine expansion. Cette période noire fut suivie par celle ayant trait à la mise en oeuvre du Plan d’ajustement structurel (P.A.S) aux conditions draconiennes édictées par le tout-puissant F.M.I, et aux douloureuses répercussions sociales. Aujourd’hui, l’Algérie a les capacités d’atténuer sereinement les retombées de la crise en émoustillant tout d’abord les responsables nationaux et acteurs concernés, et en mettant en place les instruments nécessaires de lutte. Cette vision, pour certains, sûrement emphatique, doit créer les conditions de riposte à la mesure des défis.
    Ces dernières s’articulent autour de mesures concrètes, de manière à ce que le chômage, la pauvreté et les maux sociaux qui les sous-tendent ne puissent trouver le terreau de leur expansion. La reprise par l’Etat de ses missions obligataires appelle à dénicher les bassins fiscaux, les paradis dorés pour conforter le Trésor public dans l’exercice de ses missions de soutien financier. L’économie souterraine doit disparaître une fois pour toutes.
    Revenir à un certain protectionnisme du marché intérieur à travers la suspension, à l’importation, de tous les produits destinés à la consommation ou autres...Seuls les besoins de l’outil de production pour son exploitation ou sa maintenance seront maintenus. Dans ce contexte, la lutte contre le blanchiment de l’argent sous toutes ses formes, devient impérative avec son corollaire la corruption.
    La mission de contrôle a du pain sur la planche!
    Au niveau des investissements, des choix stratégiques s’imposent pour une poursuite accélérée du plan de développement, les projets non structurants, quels que soient leur dimension ou affectations, doivent être gelés. L’Etat doit demeurer le créateur de solutions pour dégager les pôles de créativité nécessaires à une croissance soutenue et possède entre ses mains les leviers de contournement de la crise, dès lors qu’il s’inscrit dans une démarche économique et sociale transparente et crédible.
    L’inquiétude démesurée ne peut servir qu’aux partisans des «blandices», position malsaine et parasitaire face aux besoins multiformes du pays pour son développement. L’Algérie, dans son passé, a perdu déjà trop de temps....La crise du système libéral capitaliste est une chance inouïe pour le pays de rebondir par une reconversion positive, aussi douloureuse soit-elle! Un traitement approprié et d’essence national de la crise ne pourra qu’être bénéfique pour une gouvernance remodelée et une adaptation des individus aux réalités nationales.

    (*) Retraité, ancien responsable à la Commission des Relations internationales du FLN
    Salim OULMANE (*)

    L'Expression
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