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La finance américaine supprime des emplois par dizaines de milliers

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  • La finance américaine supprime des emplois par dizaines de milliers

    Président opérationnel de Citigroup, Vikram Pandit a annoncé, lundi 17 novembre, que la banque new-yorkaise allait licencier de 53 000 salariés.

    C'est la plus importante réduction d'emplois dans le secteur financier depuis le début de la crise des subprimes, en juin 2007. L'objectif, a-t-il expliqué, consiste à abaisser l'emploi de 20 % par rapport à son niveau maximum - 375 000 personnes - atteint en décembre 2006. Selon le Wall Street Journal, la direction de Citigroup entend diminuer la masse salariale d'au moins 25 %.

    Présente dans cent pays, première banque américaine de dépôts mais très active sur les marchés, Citigroup avait déjà supprimé près de 23 000 postes cette année. La banque a connu quatre trimestres déficitaires successifs et ses pertes sur les produits financiers "toxiques" dépassent 20 milliards de dollars (15,8 milliards d'euros). Malgré les assurances de son PDG quant à sa bonne santé comparée à plusieurs de ses rivales, le titre a chuté en clôture de 6,62 % à Wall Street lundi après l'annonce de ces coupes claires. Depuis le 1er janvier, il a cédé plus de 70 % de sa valeur.

    Pour la moitié, ces réductions d'effectifs seront réalisées par des ventes d'actifs. La cession de sa filiale Citi Global Services délestera la banque de 18 000 emplois. "D'autres cessions sont prévues", et le reste sera généré par des départs à la retraite et "des licenciements", a indiqué le directeur financier. Lors d'un forum d'investisseurs à Dubaï, le même jour, son président, Wim Bishoff, expliquait : "Peut-être de façon non judicieuse, nous banquiers américains avons beaucoup embauché dans une période faste. Avec l'inversion de tendance, les pertes d'emplois tomberont plus fortement sur le secteur financier. Et sans doute se répercuteront-elles lourdement sur Londres et New York."

    ECONOMIES D'ÉCHELLE

    Selon une estimation du site Moody's Economy.com, la conurbation de New York, poumon de la finance internationale, comptait 579 000 emplois dans le secteur bancaire et financier en juin 2008. Des postes mieux rémunérés en moyenne que dans les autres activités et qui concourraient à la frénésie de consommation de la ville. Celle-ci, selon la société d'analyse financière et de notation, a déjà perdu 45 000 emplois dans la finance et pourrait en perdre 70 000 de plus d'ici la mi-2010.

    En volume de destruction d'emplois, le secteur financier est le deuxième touché par la crise après la construction et l'immobilier aux Etats-Unis. Sur l'année écoulée, si l'on excepte la chute retentissante de la banque d'affaires Lehman Brothers, 18 petites banques et caisses de crédit locales ont déposé leur bilan. Les réductions d'effectifs mises en oeuvre par les institutions actives à Wall Street ont déjà touché 150 000 personnes. Le secteur a perdu 24 000 emplois en octobre. Un chiffre qui donne la dimension de l'accélération des sinistres. Sur les dix mois précédents, la moyenne de destructions d'emplois mensuelles dans la banque et la finance se situait à 12 700.

    La baisse d'activité des marchés n'est pas la seule cause des réductions d'emplois. La chute de la consommation affecte le volume des dépôts et des opérations sur les comptes. Surtout, la montée générale du chômage a "un impact assez fort", expliquait, le 12 novembre, James Dimon, PDG de la banque JPMorgan Chase. Tous ces éléments concourent à réduire l'emploi. Mais plus encore, les économies d'échelle réalisées lors des fusions-acquisitions jouent un rôle prépondérant. M. Dimon, dont la banque a récemment acquis le premier organisme de crédit immobilier américain, Washington Mutual, estime que cette fusion entraînera une réduction de 10 % des effectifs.

    Entre faillites et regroupements, la restructuration du secteur financier américain n'en est qu'à son début. Interrogés par l'agence Associated Press pour savoir si, vu les pertes abyssales et les impressionnantes réductions d'emplois, les dirigeants de Citigroup envisageaient de renoncer à leurs bonus de fin d'année, M. Bishoff a répondu : "Chaque chose en son temps." Le 12 novembre, le PDG de Goldman Sachs (3 200 emplois supprimés) avait indiqué que les sept principaux dirigeants de la banque d'affaires ne percevraient pas de bonus en 2008.

    - Le Monde
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