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Comment sortir du bourbier irakien ?

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    De la possibilité de l’accord Etats-Unis - Irak
    Comment sortir du bourbier irakien ?



    La situation en Irak est un cauchemar pour tous les Irakiens mais aussi pour l’Administration américaine qui s’y est embourbée depuis de longues années d’échecs militaires et politiques successifs. Un nouvel accord prévoyant le retrait progressif des troupes américaines en plus d’une proposition de gouvernance associant les clans opposés du pays voudrait permettre de tourner définitivement la page de cette sombre entreprise militaire américaine dans un pays souverain. En finir avec une présence américaine qui, au lieu d’apporter la démocratie promise, a fini par plonger cette puissance régionale dans la guerre civile et sa désolation.


    «Si cet accord est approuvé (...), ce sera un accord entre les Etats-Unis et un Irak démocratique, un Irak démocratique au cœur du Proche-Orient. Cela va changer le Proche-Orient en mieux pour toujours», a déclaré Sean McCormack, le porte-parole du département d’Etat. Un enthousiasme qui ne peut plus désormais tromper personne tant les discours officiels américains ont toujours été contredits par la réalité sur le terrain des affrontements. L’accord en question a été adopté en Irak par 27 des 28 ministres présents au conseil du gouvernement, soit largement plus que la majorité requise des deux tiers, a rapporté l’AFP citant le ministre des Sciences et de la Technologie, Raid Jahid Fahmi, qui aurait aussi déclaré que «ce n’est pas l’accord idéal, mais c’est le meilleur comparé à toutes les autres solutions de rechange. Un long chemin a été fait par rapport au premier texte qui nous a été présenté et qui était inacceptable», évoquant probablement les premières propositions américaines d’octobre dernier. Il faut savoir que ce texte suggère, notamment, le départ de 150 000 soldats américains des quelque 400 bases installées en Irak d’ici à l’horizon 2011.
    D’autres points litigieux tels que l’immunité accordée aux soldats américains devraient trouver leur solution par la recherche d’un consensus au niveau d’un comité conjoint qui «déterminera si un soldat américain soupçonné de crime est éventuellement passible des tribunaux irakiens». Il est aussi consigné dans le texte que l’Irak aura un droit de surveillance sur le matériel américain pénétrant ou quittant son territoire. Sur le dossier concernant les 16 400 Irakiens détenus par l’armée américaine, il est stipulé qu’ils «seront transférés au gouvernement irakien et la justice irakienne libérera ceux contre qui n’existe aucune charge et fera passer en procès les présumés coupables». Un retour à plus de souveraineté dans un Irak déchiré par l’exacerbation des identités ethniques réanimées par le nouveau pouvoir qui a profité du renversement de Saddam Hussein.
    En effet, le gouvernement Nour El-Maliki demeure très fragile face aux assauts des opposants, en dépit du soutien constant des Etats-Unis. D’ailleurs, même si de nombreuses voix se disent favorables à cet accord, comme par exemple le grand ayatollah Ali Sistani, la plus haute autorité religieuse chiite d’Irak, ou les trois ministres d’obédience chiite qui ont voté pour l’adoption de ce texte, il n’en demeure pas moins que le mouvement du chef radical chiite Moqtada Sadr a réaffirmé, dimanche dernier, sa forte opposition à tout compromis.
    «Nous sommes surpris et étonnés par ce vote qui est une sujétion à l’occupation», a déclaré Hazim Al-Aaraji, l’un de ses porte-parole. Cette première remise en question du processus de retrait américain peut-elle signifier encore des morts jusqu’à 2011, après un bilan de centaines de milliers de morts du côté irakien et au moins 4 000 au sein des troupes américaines. Comme pour toute occupation en sol étranger, il semblerait que les Etats-Unis auront décidé unilatéralement leur opération de renversement du régime irakien en 2003 mais ne pourront probablement pas décider aussi aisément de leur retrait de ce qui est devenu le bourbier irakien. C’est le propre même d’un bourbier. N. M.
    Le jeune indépendant
    Mieux vaut un cauchemar qui finit qu’un rêve inaccessible qui ne finit pas…
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