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Espagne: la récession arrive à grands pas, l'OCDE doute de la reprise future

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  • Espagne: la récession arrive à grands pas, l'OCDE doute de la reprise future

    La récession approche à grands pas en Espagne, où s'est confirmé mercredi le recul de l'activité au troisième trimestre, alors que les perspectives de rebond sont limitées selon l'OCDE, qui préconise des réformes douloureuses pour les travailleurs.


    L'Institut national de la statistique (Ine) a confirmé les chiffres provisoires publiés la semaine dernière: le PIB s'est contracté de 0,2% au troisième trimestre par rapport au deuxième, du jamais vu depuis 15 ans.

    Si elle n'est pas encore techniquement en récession -deux trimestres consécutifs de recul du PIB-, l'Espagne y a indiscutablement un pied.
    Ce scénario "n'est pas à exclure", a pudiquement commenté mercredi le secrétaire d'Etat à l'Economie, David Vegara. "L'environnement est complexe et les données ne sont pas bonnes", a-t-il relevé.

    "Nous aurons sans doute un comportement économique relativement faible jusqu'à la moitié de l'année prochaine", a-t-il ajouté, pronostiquant un retour "à des croissances positives" à la fin 2009.

    L'Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) ne semble pas partager cet optimisme.

    Elle voit pour l'ensemble de 2009 un repli du PIB de 0,9% et affirme que les perspectives de reprise sont limitées, sauf à adopter des réformes, dont certaines seraient douloureuses pour les travailleurs.

    "Certains facteurs à l'origine de la robuste performance passée sont en train de perdre leur vigueur et ne laissent espérer qu'un modeste rebond", estime l'organisation dans son étude économique sur l'Espagne publiée mercredi.

    Parmi ces moteurs aujourd'hui grippés figurent l'abondance du crédit, des taux d'intérêt bas, une entrée massive d'immigrés peu qualifiés et la féminisation de l'activité, note-t-elle.

    L'Espagne sort d'une période de forte croissance (+3,7% en 2007), qui en avait fait une des économies les plus dynamiques de la zone euro, dopée par le secteur de la construction. Mais le marché immobilier s'est retourné, et la brique tire désormais l'Espagne vers le fond.

    L'OCDE recommande notamment au gouvernement socialiste espagnol de José Luis Rodriguez Zapatero, dont la popularité est en déclin, de diminuer la protection des travailleurs sous contrat à durée indéterminée.

    "Il faudrait rendre moins généreuses les indemnités de licenciement liées aux contrats permanents, et réduire ainsi la différence de niveau de protection entre contrats temporaires et permanents", afin de promouvoir l'entrée des jeunes qualifiés sur le marché du travail à des postes correspondant à leurs qualifications, selon l'OCDE.

    Afin de limiter l'inflation, l'OCDE recommande de désindexer les salaires de l'inflation en Espagne, où la hausse des prix est traditionnellement plus élevée que dans le reste de la zone euro.

    "Si une suppression totale des clauses d'indexation sur l'inflation dans les négociations collectives n'est pas réalisable à court terme, ces clauses devraient être redéfinies de façon à minimiser les effets secondaires", ajoute-t-elle.

    L'OCDE recommande aussi d'accroître la concurrence dans certains secteurs (énergie, transports, poste) ou d'améliorer l'éducation.
    Autre difficulté en vue pour le gouvernement: sa marge de manoeuvre budgétaire a fondu.

    Alors que l'Espagne a réussi au cours des années passées à dégager des excédents et réduire sa dette publique, le gouvernement envisage désormais que le budget 2009 sorte des clous du Pacte de stabilité européen qui prévoit de limiter les déficits publics à 3% du PIB.
    "L'action budgétaire expansionniste atteint ses limites", selon l'OCDE, en référence aux dépenses engagées par l'Etat pour tenter de relancer l'activité.

    AFP
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