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Astronomie: Des scientifiques espagnols accusés de fraude

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  • Astronomie: Des scientifiques espagnols accusés de fraude

    On a beau être scientifique parfois le terre à terre reprend le dessus et là s’il s'avère que les espagnols ont bel et bien fraudé, ce ne sera pas à porter à leur honneur.

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    L'objet du litige s'appelle, pour l'instant, 2003 EL 61, le temps que l'Union internationale d'astronomie (IUA) lui décerne un nom définitif. Il s'agit d'une grosse boule de glace et de roches d'environ 1 700 kilomètres de diamètre, presque aussi grosse que Pluton (2 300 km), située actuellement à environ 7,8 milliards de kilomètres de la Terre (soit plus de cinquante fois la distance Terre-Soleil).

    Sa découverte a été annoncée le 27 juillet dernier par Jose-Luis Ortiz et Pablo Santos-Sanz, deux jeunes astronomes de l'Institut d'astrophysique d'Andalousie, à Grenade (Espagne). Le tout, au nez et à la barbe de trois vétérans de l'observation de la ceinture de Kuiper, une zone céleste située au-delà de l'orbite de Neptune dont fait partie 2003 EL 61 et où gravitent quelque 35 000 astéroïdes de plus de 100 kilomètres de large.

    Sitôt la nouvelle connue, Michael Brown du Caltech Institute (Californie), Chad Trujillo du Gemini Observatory à Hawaï et David Rabinowitz de l'université de Yale (Connecticut), adressent un mail de félicitations à leurs jeunes concurrents, un peu surpris tout de même d'avoir été doublés sur le fil. Fin décembre 2004, les trois astronomes américains avaient en effet déjà découvert cette mini-planète, qu'ils avaient surnommée Santa, à partir d'observations réalisées, pour une part, à l'Observatoire Cerro Tololo, au Chili. Mais l'information ne devait être révélée que la semaine dernière, lors d'un colloque scientifique.

    Sauf qu'entre-temps, à la mi-juillet, Michael Brown lève en partie le secret en adressant à la Société américaine d'astronomie un résumé décrivant succinctement 2003 EL 61 afin, explique-t-il, de «satisfaire l'appétit des scientifiques qui devaient participer au colloque». L'information devenait donc accessible sur Internet à quiconque possédait un ordinateur et... un minimum de connaissances en astronomie.

    Passés les premiers instants d'étonnement, les trois Américains accusent aujourd'hui Ortiz et Santos-Sanz de «malhonnêteté scientifique». Une enquête réalisée par le responsable du site Web du Smarts, le télescope sur lesquels Brown et son équipe ont travaillé, a démontré que les Espagnols se sont connectés huit fois sur les enregistrements concernant 2003 EL 61 entre le 26 et le 28 juillet, soit au moment de l'annonce de leur «découverte».

    Ortiz et Santos-Sanz ont-ils piraté le travail de leurs collègues en se l'appropriant indûment ? Ou bien ont-ils simplement cherché à confirmer leurs précédentes observations, réalisées en mars 2003, au moyen de deux petits télescopes de l'Observatoire de la Sierra Nevada, à Grenade ? «Dans les deux cas, ils auraient dû citer leur source !», s'insurge Michael Brown. De son côté, Jose-Luis Ortiz, qui était injoignable ces derniers jours, reproche aux Américains d'avoir gardé l'information secrète pendant de longs mois.

    Le conflit, qui est pour l'heure loin d'être réglé, a néanmoins eu des conséquences inattendues. Craignant d'être une nouvelle fois doublés, Michael Brown et ses collègues annonçaient le 29 juillet la découverte de deux nouveaux corps célestes transneptuniens : 2005 FY 9 et surtout 2003 UB 313, détectée en janvier dernier à l'observatoire de Palomar, près de San Diego (Californie) et présentée comme étant la dixième planète du système solaire.

    Située à 14,5 milliards de kilomètres du Soleil, en son point le plus éloigné, 2003 UB 313 est une fois et demie plus grande que Pluton avec un diamètre de 2 700 km. Sa révolution autour du Soleil est de 560 ans et son orbite, très excentrée, forme un angle de 45° avec le plan orbital des autres planètes du système solaire.

    Toutefois beaucoup d'astronomes considèrent que ni 2003 EL 61, ni 2003 UB 13, ni Sedna, découverte en mars 2004 par l'équipe du Caltech, ni même Pluton, ne sont des planètes. «A l'origine, ce terme dérive du grec qui signifie vagabond, explique André Brahic, astrophysicien au CEA et professeur à l'université Paris-VII. Si chaque objet qui tourne autour du Soleil est une planète, alors il y en a des milliards !» Pour cette école, les objets célestes qui méritent ce qualificatif doivent avoir une orbite quasi circulaire et se situer à peu près sur le plan de l'écliptique. Vu de cette façon, il n'y aurait, en tout et pour tout, que huit planètes dans notre système solaire.

    Source Le figaro
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