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Dubaï, le temple du shopping affecté à son tour par la crise

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  • Dubaï, le temple du shopping affecté à son tour par la crise

    Les grands noms de la distribution à Dubaï, habitués aux dépenses somptuaires de ses clients, commencent eux aussi à ressentir les effets de la crise économique et financière avec des factures à la sortie des magasins beaucoup moins spectaculaires que d'habitude.

    La région du Golfe n'a pas été aussi fortement touchée par la crise du crédit que les Etats-Unis ou l'Europe, mais la débâcle boursière de ces dernières semaines ou encore le train de mesures pris par le gouvernement montre qu'elle est bien là.

    A Dubaï, qui aime à se présenter comme le poumon financier de la région, le shopping est presque un sport national. Et pourtant un soupçon de peur s'est emparée des esprits.

    "Sur la dernière semaine en date, le commerce de détail a chuté de 20%. Au début, les gens n'ont pas pris la notion de crise au sérieux. C'est lorsque leurs cartes de crédit ont commencé à être refusées qu'ils se sont rendus compte de la gravité de la situation", a dit à Reuters Mohi-din Bin Hendi, président de Bin Hendi Entreprises.

    Ce dernier, dont le conglomérat, présent dans la région du Golfe et en Inde, propose des articles allant des canapés aux bijoux, a ajouté que l'entreprise allait prendre des dispositions pour être prêt à une nouvelle baisse des dépenses.

    Interrogé sur d'éventuelles suppression d'emplois, Bin Hendi a répondu : "Absolument. Nous ne savons pas encore combien".

    "Les sages ne souffriront pas autant que ceux qui pensent que ce n'est qu'une journée nuageuse et qu'il fera beau demain. Il ne fera pas beau demain aussi facilement", a-t-il ajouté.

    DÉPENSES EXTRAVAGANTES

    Connu pour ses dépenses extravagantes - des îles artificielles en forme de palmiers et de carte du monde, une piste de ski en plein désert - Dubaï se flatte de sa réputation de première destination mondiale du shopping.
    Une fois par an, son festival du shopping, parrainé par Dubai Duty Free, attire pendant un mois quelque deux millions de visiteurs, avides d'affaires et de somptueux cadeaux.

    Mais les consommateurs ont commencé à voir des signes peu réconfortants, conséquence de la crise de crédit.

    Des entreprises ont, sans faire de bruit, supprimé des emplois ou n'ont pas embauché, selon des recruteurs, alors que la plus grande entreprise cotée du monde arabe Emaar Properties a récemment allongé ses délais de paiement pour l'achat de maisons neuve, au vu la difficulté d'obtention des prêts.

    La plus grande banque des Émirats arabes unis NBD a cessé de prêter aux étrangers qui travaillent pour des entreprises immobilières de Dubaï par crainte que le ralentissement économique ne mette en péril leurs emplois et leurs revenus. Un prêteur immobilier islamique, Amlak a lui entièrement suspendu les nouveaux prêts.

    MOINS DE DÉPENSES PAR PERSONNE

    "Il y a moins de bruits de pas dans les magasins, les gens se serrent la ceinture", a dit un gérant de magasin, qui préfère rester anonyme. "Cela n'a jamais été comme ça avant."

    La crise financière mondiale est arrivée juste au moment où le plus grand centre commercial du monde a ouvert à Dubaï.

    Cette semaine, c'est le groupe britannique de luxe Burberry qui a annoncé avoir créé une nouvelle entreprise avec son franchisé Jashanmal.
    Le président du Groupe Jashanmal, Gangu Batra a estimé que la création de la coentreprise avait un sens en raison des liens avec l'entreprise britannique mais a reconnu que le calendrier aurait pu être meilleur.
    "Maintenant, tout ce que nous pouvons dire, c'est, je l'espère, que cela ne nous touche pas trop", a-t-il dit à Reuters.

    "Les gens sont encore là, mais les dépenses par personne ont diminué", a-t-il ajouté.

    Selon un rapport annuel sur le pays en 2007, les visiteurs de Dubaï représentent 69% des dépenses totales de luxe et de loisir.
    Les autres secteurs de consommation sont aussi concernés par la crise. Une dentiste de Dubaï a confié que son activité avait ralenti de 40% cette année. "Les gens considèrent (les soins) plutôt comme esthétiques qu'essentiels", a-t-elle dit.

    Version française Mathilde Cru
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