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  • L'antimatière révolutionnera -t-elle les voyages spatiaux ?

    L'antimatière révolutionnera-t-elle les voyages spatiaux ?
    Par Laurent Sacco, Futura-Sciences


    Des chercheurs américains viennent de découvrir une méthode étonnamment efficace pour produire de l’antimatière en grande quantité. Un faisceau laser bombardant une cible en or provoque en effet la création de milliards de positrons. Si elle est un jour appliquée à un système de propulsion, cette technique réduirait à quelques mois le voyage vers Mars...

    A la fin des années 1990, les chercheurs du Lawrence Livermore National Laboratory (LLNL) étudiaient les applications possibles du laser Petawatt, notamment pour la fusion contrôlée par confinement inertiel. L’une des expériences consistait à soumettre à des impulsions laser une cible en or de l’épaisseur d’une feuille de papier. Les électrons arrachés aux atomes étaient en même temps accélérés par le faisceau laser à des énergies de plus de 100 MeV avant d'être freinés par le champ électrostatique des noyaux d’or. Il en résultait alors naturellement la production de rayons gamma par le processus bien connu de Bremsstrahlung, le rayonnement de freinage.

    A la surprise des physiciens, des positrons, les antiparticules des électrons furent détectées en assez grand nombre. En fait, l’énergie des rayons gamma était telle que des paires d’électron-positron apparaissaient, toujours au voisinage des noyaux d’or.

    Le laser Petawatt n’existe plus aujourd’hui mais l’un de ses successeurs, le laser Jupiter, vient d’être utilisé par Hui Chen et ses collègues pour bombarder cette fois une feuille d’or épaisse d’un millimètre. D’après des simulations préalablement effectuées sur ordinateur, la production de positrons devait être sensiblement augmentée.

    Alors que la première expérience avait permis de détecter une centaine de positrons, les physiciens en ont cette fois-ci détectés un million. Or, dans les deux cas, il ne s’agissait que d’un échantillonnage, ce qui signifie que dans la nouvelle expérience, c’est en réalité cent milliards de positrons environ qui ont été produits !


    Seize milligrammes de carburant pour un aller et retour entre la Terre et Mars

    On ne peut s’empêcher de rêver et d’y voir l’une des clés de la propulsion interplanétaire. Un tel mode de propulsion permettrait par exemple de se rendre sur Mars en quelques mois seulement, contre environ deux ans pour l'aller et le retour avec les techniques actuelles, ce qui diminuerait les risques d’irradiation par des éruptions solaires pour les explorateurs. En effet, plus on éjecte vite de la matière, ou des particules, plus il est possible d’atteindre des grandes vitesses avec une masse de carburant faible. Ejecter des particules à la vitesse de la lumière ou presque serait donc la solution idéale minimisant tout à la fois les temps de voyage et la taille des vaisseaux.

    Pour se rendre compte à quel point cela est vrai on peut estimer qu’un vaisseau spatial de 100 tonnes à propulsion photonique, avec des photons gamma résultant de l’annihilation de particules de matière et d’antimatière, ne nécessiterait que 4 milligrammes d’antimatière (plus 4 mg de matière...) pour un aller simple sur Mars ! Qu'on ne s'y trompe pas toutefois. Produire cette petite quantité d'antimatière nécessite une énergie colossale et il est douteux qu'un engin quitte la Terre avec une telle bombe à bord. Si dans une trentaine d’années la propulsion à antimatière devient possible, ce sera peut-être en utilisant un laser pour générer des positrons à bord d’un vaisseau spatial selon le processus aujourd’hui découvert par les chercheurs.

    Lorsqu’il avait découvert son équation relativiste de l’électron par des considérations presque de pure mathématique et basées sur une intuition esthétique platonicienne, le physicien Paul Dirac avait dit d’elle : « elle est plus savante que moi ».

    Il faisait implicitement référence au fait que cette équation contenait des solutions inattendues pour lui à énergies négatives, qu’il ne tarda pas à interpréter comme des particules d’antimatière à énergie positive.

    La théorie de la propulsion à antimatière fait bien évidemment usage de cette équation, il se pourrait donc bien que dans un avenir proche, une fois de plus, des considérations tirées de recherches théoriques pures sans aucun objectif pratique aient des répercussions technologiques déterminantes et imprévues.

  • #2
    Salut far solitaire,

    J'avoue que je suis un bleu dans le domaine, mais cette expérience me parait intéressante:

    A la fin des années 1990, les chercheurs du Lawrence Livermore National Laboratory (LLNL) étudiaient les applications possibles du laser Petawatt, notamment pour la fusion contrôlée par confinement inertiel. L’une des expériences consistait à soumettre à des impulsions laser une cible en or de l’épaisseur d’une feuille de papier. Les électrons arrachés aux atomes étaient en même temps accélérés par le faisceau laser à des énergies de plus de 100 MeV avant d'être freinés par le champ électrostatique des noyaux d’or. Il en résultait alors naturellement la production de rayons gamma par le processus bien connu de Bremsstrahlung, le rayonnement de freinage. A la surprise des physiciens, des positrons, les antiparticules des électrons furent détectées en assez grand nombre. En fait, l’énergie des rayons gamma était telle que des paires d’électron-positron apparaissaient, toujours au voisinage des noyaux d’or.
    Je sais que en 1900 les gens croyaient encore que l'atome étaient une "boule" chargé positivement avec des particules négatives à l'intérieur. Ensuite Rutherford a fait une expérience similaire à celle ci au début du siécle dernier: il avait tiré un faisceau de particules alpha (à partir d'une source de radium je crois) sur une feuille d'or et avait découvert que certaines particules alpha étaient renvoyées par la feuille d'or (environ 1% je crois), alors que la plupart traversaient la feuille d'or.

    Comme les particules alpha sont chargées positivement il en avait déduit que l'ancien modéle atomique était faux car il ne pouvait expliquer que certaines particules alphas soient renvoyées par la feuille d'or. Donc il a inventé le nouveau modéle atomique: des particules positives et neutres (protons et neutrons) dans un noyau ultra lourd et des electrons qui orbitent autour de lui. Selon ce modéle (toujours en vigueur) les particules alpha qui étaient renvoyées par la feuille d'or étaient celles qui entraient en collision avec les noyaux: 2 charges positives créeaient une répulsion. Comme la distance est énorme entre un noyau et les éléctrons qui orbitent autour de lui, il est normal que la plupart des particules alpha traversent la feuille d'or et que seules quelques une (environ 1%) entre en collision avec les noyaux. Le nouveau modéle atomique de Rutherford pouvait expliquer les réultats observés.

    L'expérience décrite dans l'article que tu as posté me parait assez similaire, sauf que cette fois nous avons apparement un faisceau de photons assez puissant qui détache les electrons de leur orbite, les accélérent en direction des noyaux. Ensuite ils parlent de production de particules gammas: cela implique que certains noyaux d'or sont détruits et se divisent en un nouveau noyau plus léger et une particule gamma? Comment un particule gamma peut etre décrite en termes d'une particule alpha? Je ne connaissais pas ce phénoméne, c'est merveilleux: c'est comme si on rendait l'or radioactif d'une autre façon que la méthode de Rutherford!

    Par contre j'ai encore du mal à saisir d'ou sorte tout les positrons... En fait je ne connais pas grand chose au delà de certaines généralités sur le modéle atomique dit "planétaire" (protons-neutrons avec electrons en orbite) et quelques bases sur les particules alphas. J'ai remarqué que tu avais l'air d'etre connaisseur des théories physiques modernes alors je voulais te demander si tu pouvais nous mettre une explication décrivant comment ce modéle a été raffiné et amélioré aprés les années 1910. Désolé je sais que j'ai littéralement un siécle de retard sur la physique moderne mais que veux tu!
    Dernière modification par Alryib3, 21 novembre 2008, 17h37.

    ∑ (1/i²) = π²/6
    i=1

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    • #3
      Salut Alryib3

      En fait ce dont il s'agit ici, c'est de la matérialisation de photons gamma, plus précisément le phénomène de création de pairs électron-antiélectron (positron)

      voila ce qui se passe durant tout le processus en trois étapes:

      Les électrons, arrachés de leurs cortège, sont accéléré par les photons du laser (en très grand nombre) à de grandes énergies, jusqu'à 100 MeV d'après l'article.

      Ces électrons sont hautement énergétiques, allant à des vitesses de 99,9% la vitesse de la lumière (100 MeV c'est à peut près 200 fois l'énergie de masse de l'électron, donc un facteur g relativiste de 200). Il sont fortement dévié (changement brusque de vitesse, direction notamment) par le champs électrique du noyau lorsqu'ils passent à son voisinage. Or il est connu (depuis maxwell) qu'une charge en accélération (ou décélération) rayonne, ces électrons émettent donc des photons par ce phénomène que l'on appelle rayonnement Bremsstrahlung, les électrons perdent donc de l'énergie cinétiques qui se transforme en photons. Il se trouve qu'avec des énergies d'électrons de l'ordre de 100 MeV, les photons créés ainsi (par le phénomène Bremsstrahlung et non pas par la destruction des noyaux d'or comme tu te demandais) sont des photons gamma très énergétiques (énergie de l'orde du MeV).

      C'est ces photons gamma qui vont se matérialiser par ce qu'on appelle le phénomène de création de paires. En fait, sous certaines conditions (se trouver au voisinage d'un noyau par exemple), un photon gamma qui a assez d'énergie, au moins une énergie égale à la somme des énergies de masses de l'électron et du positron qu'il va créer, c'est à dire 2mc² ~ 2*512keV ~ 1 MeV, va disparaitres en se transforment en un électron et un positron.

      C'est ces positrons (antimatière) qui ont été observé en grand nombre durant cette expérience.
      Dernière modification par absent, 22 novembre 2008, 12h51.

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      • #4
        Merci far_solitaire pour toutes ces explications. J'ai toujours cru que les émissions gamma étaient des émissions de particules comme les émissions alpha. Je savais pas qu'il s'agissait de photons. En tout cas cette méthode parait trés prometteuse. Dommage que chez nous la recherche en physique moderne ne reçoit pas plus d'investissement.

        ∑ (1/i²) = π²/6
        i=1

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        • #5
          J'ai toujours cru que les émissions gamma étaient des émissions de particules comme les émissions alpha
          Ca l'est aussi, les photons gamma sont aussi des particules émises par certains noyaux lors de la radioactivité gamma.

          ps. ta signature me rappelle the great Euler, le plus grand mathématiciens de tout les temps et le premier à avoir démontrer cette formule.

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          • #6
            Oui effectivement c'est lui le premier à l'avoir démontrer. Par contre c'est clair qu'il était un grand mathématicien. Mais je crois que Gauss etait encore plus impressionant.

            ∑ (1/i²) = π²/6
            i=1

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            • #7
              En fait d'après les historiens des sciences et spécialement des mathématiques, c'est Euler qui mérite le plus ce titre, et le seul à pouvoir le concurrencer c'est bien sur ..... Gauss

              Gauss c'est mon préféré

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              • #8
                C'est un petit peu hermétique sur le plan technique pour moi.

                Mais en gros, j'ai compris que pour ce qui est de voyager dans l'espace, la science-fiction pourrait bien n'être plus que science tout court. C'est ça? J'ai compris ou je vais remettre mon bonnet d'âne ?
                « N’attribuez jamais à la malveillance ce qui s’explique très bien par l’incompétence. » - Napoléon Bonaparte

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