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Russie: gel du chantier de la plus grande tour d'Europe en raison de la crise

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  • Russie: gel du chantier de la plus grande tour d'Europe en raison de la crise

    La Tour de Russie, futur plus grand immeuble d'Europe, devait incarner à Moscou les succès économiques russes, mais avec l'annonce vendredi du gel du projet, le trou béant de ce chantier symbolisera désormais la crise financière dans le pays.


    La construction de ce mastodonte de 612 mètres et 118 étages, censé battre un nouveau record après la Tour de la Fédération dans le quartier de Moskva City, avait été lancée en grande pompe en septembre 2007 et devait être achevée en 2012.

    Mais comme pour d'autres projets encore dans leur phase initiale, le promoteur de ce bâtiment dessiné par l'architecte britannique Norman Foster a gelé les travaux, jetant un nouveau froid sur un marché habitué à tous les records et toutes les extravagances.

    "On ne peut pas réaliser de tels projets dans les conditions économiques actuelles (...) Les taux d'intérêts sont élevés et il n'y a pas de ressources en crédits", a expliqué dans un entretien à l'agence de presse Interfax le patron de Russian Land, Chalva Tchiguirinski, qui devait construire le gratte-ciel.

    Il a aussi annoncé des licenciements et la mise au placard d'un autre projet phare de la société, l'immeuble Kristall, aussi créé par Norman Foster, à Khanti-Mansiisk, région pétrolière de Sibérie.

    M. Tchiguirinski n'a donné aucun calendrier pour la reprise des travaux, tout en assurant que l'arrêt était temporaire.

    Signe que tout le secteur souffre de la crise financière mondiale et de la chute des cours du pétrole, principale ressource en devises du pays, l'une des grosses sociétés de construction de Moscou, a annoncé une campagne de "soldes de 25% pendant les fêtes de fin d'année" sur ses appartements.

    Ainsi, dans le "Dom na Begovoï", un immeuble neuf en bordure du centre de Moscou, le mètre carré passera de 4.000 à 3.000 euros, a indiqué Oleg Stourakov, du département des ventes de Donstroï.

    "Les autres années, on faisait à cette période des réductions de 10-12% mais cette année, ça n'intéresserait personne (...) Il est clair qu'en Russie, comme ailleurs dans le monde, il n'y a pas d'argent", explique-t-il.
    Au regard des difficultés sur le marché et malgré l'ampleur de la promotion, ce responsable n'ose cependant pas s'avancer sur le succès que rencontrera l'opération auprès du public.

    "Personne ne va faire des prévisions, avec le retournement de situation actuel, on se tromperait à tous les coups", note M. Stourakov.

    Un sondage publié jeudi par l'institut Vtsiom souligne d'ailleurs que le pourcentage de Russes s'attendant à une stabilisation ou une baisse des prix de l'immobilier est passé de 17% en octobre à 31% en novembre.
    Pour Barry Schumaker, expert du secteur immobilier à la banque Uralsib, l'annonce des remises chez Donstroï va être suivie par les autres sociétés du secteur durant les "six à neuf mois à venir", et ce qui devait être une promotion de Noël deviendra finalement la norme.

    "Toutes les sociétés qui ont un gros stock d'invendus vont devoir faire ça. Ca fait deux mois que rien ne se vend, et les compagnies ont désespérément besoin de liquidités", relève l'expert, qui prévoit aussi des "banqueroutes".

    Car les sociétés de construction, portées par les crédits faciles et un boom sans précédent dans l'immobilier durant les années 2000, se sont largement endettées pour profiter d'un marché en pleine expansion.
    "A un moment donné, elles seront mêmes prêtes à vendre à perte si leurs dettes commencent à vraiment les menacer", prévoit M. Schumaker.
    D'autant que les acheteurs potentiels soit "n'ont pas assez confiance en l'avenir pour acheter un bien immobilier maintenant" soit, compte tenu des conditions actuelles, "sont intelligents et attendent que les prix baissent.
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