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L'Apple Expo reçoit Steve Jobs

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    Parler d'Apple, c'est avant tout parler d'un homme, Steve Jobs, un brillant informaticien mais aussi un stratège d'enfer qui vaut tous les commerciaux de la planète. Grâce à l'iPod, Apple revient de loin et se permet désormais de narguer Microsoft mais aussi les grands de l'électronique grand public.

    L'Apple Expo est ouverte jusqu'au 24 septembre (Porte de Versailles - Hall5). Avis aux intéressés : http://www.apple-expo.com/fr/index.php?home=gp

    = Steve Jobs fait son show à Paris =

    Il y avait deux vedettes, mardi matin à l'ouverture de l'Apple expo Porte de Versailles à Paris. Un produit «incroyablement petit» comme le dit la pub, le nouveau baladeur numérique d'Apple baptisé «iPod nano» et son VRP de luxe du jour, Steve Jobs, le PDG de la marque à la pomme présent en France pour l'occasion. «L'iPod nano» enregistre «un très bon accueil» depuis son lancement il y a dix jours a déclaré le PDG d'Apple, confortant ainsi la place de leader mondial de la musique en ligne conquise par son groupe.

    Baskets aux pieds, pantalon et sous-pull noir comme à l'accoutumée, le patron-gourou d'Apple a même lancé un exemplaire de l'engin à 20 mètres de distance pour prouver sa légèreté - et sa solidité - mais n'a annoncé, contrairement à son habitude, aucune nouveauté. Les nouveaux produits de la firme de Cupertino dans la Silicon Valley californienne avaient été lancés «mondialement» le 7 septembre à San Francisco, ôtant tout «suspense» au rendez-vous parisien. Mais il a brossé un tableau enthousiaste des performances et perspectives de l'entreprise en expliquant à maintes reprises pourquoi elle restait unique dans l'environnement technologique actuel.

    «l'Ipod représente 75% des ventes de baladeurs MP3 aux Etats-Unis et plus de 50% au Japon a assuré Steve Jobs et notre autre marché,celui des ordinateurs Mac, connaît des croissances deux à trois fois supérieures à celle des PC». Une progression qu'il attribue à l'«effet halo» de l'iPod, dont le succès - et celui des boutiques-show rooms mis en place par Apple - «déteint» sur les ventes d'ordinateurs. Pas de quoi cependant sortir Apple de sa bulle ultra-minoritaire: même si les ventes de Mac redécollent depuis quelques mois, elles ne représentent guère que 3% du marché mondial des ordinateurs, «et 4,5% aux Etats-Unis» précise Steve Jobs, contre à peine 3% au début des années 2000.

    Interrogé sur l'accroissement de la part des revenus d'Apple liée à la musique (30% aujourd'hui) et sur le fait de savoir quand ces derniers dépasseraient ceux issus de la vente d'ordinateurs, Steve Jobs a répondu «nous ne vous dirons pas par avance quand les revenus tirés de notre activité musique mobile dépasseront ceux de nos activités Mac» avant d'expliquer pourquoi son modèle musical était supérieur à celui proposé par les fabricants de PC. «Dans le monde PC, un fabricant amène la pièce de hardware, un autre l'application sur l'ordinateur et un troisième le service mais pour réussir, il faut mener les trois de front et les intégrer ensemble» a-t-il dit en faisant référence au tryptique «gagnant» iPod pour l'écoute, iTunes pour stocker ses morceaux et iTunes Music Store pour les acheter. «Regardez Microsoft sur le marché des consoles, des téléphones portables ou des baladeurs MP3, leur système ne marche pas». En clair: ils font une usine à gaz, Apple une Ferrari avec le moteur et le châssis maison...

    Interrogé sur les produits que la rumeur annonce régulièrement en préparation chez Apple comme un baladeur vidéo rapprochant ordinateur et télévision ou un téléphone iPod capable de télécharger directement par les ondes de la musique, Steve Jobs s'est montré très prudent voire circonspect, expliquant que ces produits dits «convergents» n'ont pas encore trouvé la solution pour séduire les consommateurs. «Ce n'est pas un problème technique a commenté Steve Jobs, mais il faut négocier avec les gens de la télévision et du câble et aucun baladeur lecteur vidéo n'a pour le moment remporté de succès. Si l'on savait ce qu'il faut faire, on n'en parlerait pas». Mêmes doutes sur l'achat de musique via les téléphones mobiles, le concurrent le plus sérieux des iPods dans les années à l'avenir. «Pourquoi aller acheter à un opérateur un morceau 3 euros quand on peut l'acheter sur son PC pour moins d'un euro et le transférer ensuite sur son mobile» s'est interrogé Steve Jobs. Acheter de la musique via les réseaux mobiles n'a économiquement aucun sens, je suis très sceptique».

    Concernant le modèle de l'iTunes Music Store (10 millions de comptes actifs outre-Atlantique et déjà un demi-milliard de titres téléchargés), Steve Jobs a défendu les prix pratiqués sur son magasin virtuel iTunes Music Store, estimant que «99 cents par morceau de musique acheté est un bon prix. Il y a toujours un problème de piratage, et la plupart des compagnies de disques gagnent plus en vendant leur musique par iTunes qu'en vendant des CD». A ceux qui voudraient augmenter les prix afin d'accroître leurs marges, il a lancé «ce serait une grave erreur qui reviendrait à dire aux gens: retournez au piratage de musique».

    Californien avant d'être Américain comme il l'a expliqué à ceux qui l'interrogeaient sur le sens du «designed in California» présent derrière tous ses produits, Steve Jobs a enfin justifié la légendaire culture du secret d'Apple et son habitude, inflexible, de ne jamais parler d'avenir car «on ne commente pas des produits qui n'existent pas». «Tout le monde nous copie aujourd'hui, a conclut Steve Jobs, Microsoft copie nos systèmes d'exploitation, Dell copie nos ordinateurs, nous n'allons pas en plus expliquer à nos concurrents ce que nous allons faire et leur donner les cartes pour comprendre où l'on va».

    Par Christophe Alix - Libération
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